DOSSIER SPECIAL
STRUCTURATION
DE
LA
PROFESSION
c/o
Réseau national des psychologues français
Avril
2003
LA
STRUCTURATION DE LA PROFESSION :
FÉDÉRATION DES PSYCHOLOGUES
1. La CIR
(Ce qui est en italique provient des sites Internet ou documents
officiels)
La Commission Inter-Organisationnelle Représentative
(CIR) a été mise sur pied en 1997 pour accompagner la mise en route du Code
de Déontologie rénové, conçue comme provisoire et dépourvue de statut légal
(n'ayant de ce fait aucun compte à rendre devant quelque juridiction que ce
soit), à la façon d'un "groupe de travail informel" :
« Ces
organisations se sont regroupées au sein de la C.I.R. (Commission Inter
organisationnelle Représentative) qui travaille à la reconnaissance du code et
met en oeuvre des actions relevant de l'intérêt général de la profession.
Composée de toutes les organisations signataires du Code, la CIR a pour mission
de diffuser le Code de Déontologie des Psychologues et d’oeuvrer pour sa
reconnaissance légale. » (Site SNP et SFP).
Elle rassemblait
des organisations, associations, syndicats et collèges.
Malgré son
caractère informel, il y avait lieu de payer une “cotisation” avec la condition
que le nombre de membres deladite organisation... en comprenne au moins
50.
Les membres de la CIR :
(En premier, les 4 plus
importantes d’après le nombre d’adhérents)
AEPU (Association des Enseignants de Psychologie des Universités)
Président : CAMUS Jean-François
Secrétaire : GELLY-NARGEOT Marie-Christine
Trésorier :
Stéphane VAUTIER
Rédacteur en chef des Nouvelles : GUERIN
Christian
Roger LECUYER : Représentant de l’AEPU au groupe
Europsy
SNP (Syndicat National des
Psychologues)
Secrétaire
Général : Alain LETUVÉ
Secrétaires Générales Adjointes : Sylvaine
SIDOT, Marie-Jeanne ROBINEAU
Trésorier : Jacques Garry
Trésorier
adjoint : Jérôme Lucas
Administrateur délégué : Jean-Marie
Lecointre
Membres associés au BN: Martine Bagieu , Pascal Barthélemy ,
Michèle Clément
ANOP (Association Nationale des Organisations de Psychologues)
L'ANOP est un rassemblement de syndicats et d'associations
Présidente: Marie Jeanne ROBINEAU
Vice-Président: Patrick
COHEN
Secrétaire général: Alain LETUVE
Trésorière: Claude
SABLE
Rédacteur en chef: Bernard HAZARD
SFP (Société Française de Psychologie)
Président
: Alain Blanchet
Secrétaire Générale : Suzanne
Guillard
Trésorier : Fayçal Najab
Vice-Président(e)s: Dana
Castro; Jacques Vauclair, Richard Redondo, Michèle Carlier, Odile Bourguignon,
Jean-Paul Caverni, Alain Paineau, Christiane Rosenblat, Marie Santiago-Delefoss,
Jean-Claude Reinhardt
AFPS (Association
Française des Psychologues Scolaires)
Président: Alain BRABAN
Vice-Président : Paul
SPORTES
Vice-Présidents : Maïté LABORDE, J.-C. MUZYK, Bernard JUMEL,
Suzanne GUILLARD
Secrétaire : Christine PLOUZENNEC
Secrétaire
adjoint : J.C. GUILLEMARD
Trésorière : Marie-France
VALARIE-BOY
Représentant à la CIR: Alain BRABAN
« L'AFPS est une
association professionnelle fondée par les psychologues scolaires en 1962. Elle
se propose de développer les échanges entre professionnels, tant en France qu'à
l'étranger, en soutenant les recherches, en jouant un rôle d'information et de
formation et en encourageant les initiatives pour faire connaître et reconnaître
la profession de psychologue dans l'institution scolaire »
Co-Psy -SNES : Groupe des Conseillers
d'Orientation-Psychologues du Syndicat national des enseignements de second
degré
Représentant à la CIR: Catherine REMERMIER et
Agnès MONNIER (Jean-Luc BRUN, suppléant)
ACOP-F (Association des Conseillers d'Orientation-
Psychologues-France)
Présidente: Danielle
POURTIER
Vice-Présidents: Jean-Marc CHATELET, Bernard LESPES, Daniel
PANDOLFI
Secrétaire générale: Hélène FACY
Secrétaires généraux
adjoints: Denis CORNETTE, Jean-Louis GUERCHE
Trésorier: René
HERNANDEZ
Trésorier adjoint: Thierry BOY
Représentant à la CIR:
Hélène FACY (Jean-Marc CHATELET, suppléant)
ANPEC (Association Nationale des Psychologues de l'Enseignement
Catholique)
Représentant à la CIR: Marie-Dominique
PECOU
« Elle a pour but de développer la psychologie de l'éducation et de
rassembler les psychologues qui travaillent dans l'Enseignement Catholique sous
des formes juridiques variées ... les psychologues de l'Enseignement Catholique
se définissent comme psychologues de l'éducation «
AAEPP (Association des Anciens
diplômés de l'Ecole de Psychologues Praticiens)
Représentant à la CIR : Jean-Pierre CHARTIER (Marylène THOMERE,
suppléante)
CORHOM (Communication
Ressources Humaines Organisation Management; Association
d'étudiants)
Association des diplômés du DESS de psychologie du travail de
l'université René Descartes Paris 5
Représentant à la CIR: Catherine LE GALL
(suppléante)
ADEN : Association du DESS de
Neuropsychologie de Paris V (association d’étudiants)
(adhésion en automne 2002)
PSY.CLI.HOS : Association des Psychologues Cliniciens Hospitaliers de
l'AP-HP
Présidente: Martine BONNET LECUIR
Secrétaire gén.adjointe.: Marie-Odile RUCINE
Représentant à la
CIR: Marie-Odile RUCINE (Marie-Geneviève FREYSSENET,
suppléante)
CPCN : Collège des psychologues
cliniciens spécialisés en neuropsychologie
Représentant à la CIR: Denyse MICHELET (Annie KURTZ,
suppléante)
AFPPC : Association Française des
Psychologues Psychanalystes Cliniciens
Représentant à
la CIR: Bruno DAUNIZEAU
« ... a pour but le regroupement de psychanalystes
et de psychologues cliniciens (sans distinction d'école en ce qui concerne la
psychanalyse freudienne), voulant faire connaître, défendre et développer leur
profession (article 2 des statuts)... »
ADPSI : Association des Diplômés de psychologie sociale et
industrielle, Aix
Représentant à la CIR: Frédérique
ANGELETTI-CHAOUI
(adhésion en septembre 2002)
EUROPSY-T
France : Association Européenne de Psychologie Appliquée aux
Transports- F
Représentant à la CIR: Pierre
BARJONET
APPT : Association des psychologues
praticiens du Tarn
Président : Bernard
COULEAU
Représentant à la CIR: Geneviève VIALA-TOUTUT
ARP :
Association Régionale des Psychologues des Pays de
l'Adour
Représentant à la CIR: Françoise BISSEY
(Anouk FONCHAIN et Aline MORIZE-RIELLAND, suppléants)
CPT 13 -
Collège des psychologues territoriaux des Bouches du
Rhône
(Anciennement FDT Bdr)
« Ce
collège, seul représentant au niveau national (dans la Commission
Inter-organisationnelle Représentative et aux États Généraux de la Psychologie),
vise à une inscription sociale lisible des psychologues territoriaux, au
bénéfice du public confronté à la détresse humaine, dans le respect de la
déontologie et de l'éthique professionnelle. »
Représentant à la CIR:
Claude SABLE
Association des psychologues d'Eure et
Loire
Représentant à la CIR: Michel
COUGOUREUX
APEA: Association des
psychologues en Ariège
Représentant à la CIR: Nicolas
MELLIER
(adhésion en octobre 2002)
APHM : Association des
psychologues en Haute-Marne
Représentant à la CIR: Brigitte
FROSIO-SIMON
(adhésion en septembre 2002)
SPPN : Syndicat
des Psychologues de la Police Nationale
Secrétaire générale
: Danièle COSTE
2 - L’AVANT 19 OCTOBRE 2002
L’avant 19 octobre 2002 a été certes, un temps
d’élaboration, mais malgré ceci, il restera dans nos souvenirs comme une période
de “brouillard” - aucune information ne circulait en dehors des membres de la
CIR et même au sein des organisations/associations... Il a été impossible
d’obtenir des documents, des informations concernant le processus, il n’y avait
rien de particulier sur les sites existants et ceci malgré l’engagement de
diffusion “large dans les médias spécialisés de la profession et de la
discipline (ad réponse à l’appel des 10). Rien que de poser la question,
provoquait des réactions explosives, un comportement qui éclatera lors de son
difficile accouchement. Les statuts qui devraient être proposés pour
“approbation des assemblées générales des organisations avant octobre 2002”
n’existaient pas. Le vote principal ne portait pas sur la question si la
profession désire ou pas une structuration quelconque, il n’y a pas eu ni
enquête ni concertation large de la profession en dehors des organisations qui
représentaient, au 25 janvier 2003, environ 12% des psychologues. Ainsi, le vote
du 19 octobre, malgré de nombreuses pétitions demandant tout au moins un temps
de réflexion et de concertation, s’est effectué sur la question “Organisation
unique” ou “Fédération”. Le résultat des votes était de 50%, 50%.
1. « L’appel des 10 » du 5 mars 2000, à
titre personnel (Alain Blanchet, Odile Bourguignon, Jean-François Camus, Michèle
Carlier, Patrick Cohen, Philippe Grosbois, Jean-Marie Lecointre, Roger Lécuyer,
Alain Létuvé, Marie-Jeanne Robineau), est un appel à concertation « sans délai «
et “sans appel” pour « rendre opérationnelle une structuration de la
profession”.
2. Le
16 Juin 2000, une réunion regroupe les membres des bureaux de 14
organisations de psychologues. Ils proposent trois formes: une structure unifiée
(organisation unique), une fédération ou une confédération (on ne discutera pas
sur cette dernière).
Nous citons : “... Est évoquée la nécessité
de... consulter largement tous les psychologues... tout regroupement
devant reconnaître et respecter les spécificités existantes...”
(?)
Après 1H30 de travail en Commissions, voici les extraits du
compte-rendu (SFP):
“Ces comptes-rendus doivent être soumis aux A.G.
des organisations qui ont lieu jusqu’en décembre 2000, avec demande de
réactions aux propositions faites. Il s’agit de réfléchir, discuter, approfondir
les questions, évaluer les coûts.”
I . Groupe de travail "structure
unifiée"
« La proposition est donc : une structure unique avec
deux formes de sous-structure, l'une thématique par champs d'intervention,
l'autre géographique par régions (22) ... » avec un conseil, un bureau
...
les inconvénients: Ceux-ci se concentrent sur la mauvaise presse que comporte
l'idée d'une prise de pouvoir par un groupe d'individus : nous ne sommes pas
prêts à accepter l'idée d'une structure unique... La crainte d'une loi de la
majorité imposée aux minorités tend à évincer le fonctionnement démocratique...
Or, la concertation entre organisations ne peut suffire pour organiser une
profession. Elle ne fait qu'entretenir la dispersion des organisations, et donc
des efforts, nuisibles pour fournir les cadres de pensée d'une discipline... Le
risque de dissolution lui aussi n'a que les apparences d'un inconvénient, il
apparaît important de garantir une cohésion qui passe par une dissolution qui
devient ainsi un réel avantage... Un seul exécutif permet d'aboutir plus
aisément à une reconnaissance légale en défendant un exercice et non des
compétences distinctes... La dissolution des organisations devient un avantage
dans le maintien d'une cohésion. «
II. Groupe de travail "Fédération"
« La fédération
regroupant des organisations de nature diverse (syndicats ou associations)
profiterait donc de la force de chacun ainsi mise en commun.
Risque
de pressions extérieures selon certains.
... En effet, toutes
les organisations qui se sont exprimées ont souligné l'attachement de leurs
membres à l'histoire et à l'approche particulières de leur organisation
(association ou syndicat). Toutes ont indiqué leur souci de préserver la
richesse du potentiel patiemment construit, pour contribuer avec d'autres à
faire avancer les objectifs communs, plutôt que de se dissoudre dans un ensemble
nécessairement plus général et impersonnel - type organisation unique -.
Par
contre, l'organisation unique comporterait plusieurs inconvénients liés au
risque de manipulation par rapport aux instances dirigeantes, mais également par
rapport à la représentativité d'une structure qui entendrait prendre position
sur toutes les questions intéressant les psychologues.
... Les inconvénients
en regard semblent moins importants :... Risque de pressions extérieures selon
certains.
... Inconvénients :
- Risque d'une certaine lourdeur si des
principes et des modes de fonctionnements clairs ne sont pas admis par tous.
»
3. Lettre du Conseil provisoire
des Organisations de psychologues du 8 juin 2001
Le Conseil provisoire est crée par la CIR.
A
l'instigation des promoteurs de la CIR, les organisations de psychologues seront
appelées à se prononcer par vote, le 19 octobre, sur
la question complètement fermée "fédération ou organisation unique" sans qu'on
sache précisément ce que recouvrent ces termes.
Alors que le même programme prévoit que les statuts ces deux
formes ne seront connus que le... 15 décembre 2002 ! Procédé d'autant plus
curieux qu'en Juin 2001 les organisateurs affirmaient : "Des statuts
définitifs seront soumis à l'approbation des assemblées des organisations
avant Octobre 2002. [...] A cette date, dûment éclairés, les membres des
organisations se prononçaient par vote sur des projets finalisés."
Les manœuvres d'appareils sont une chose. La participation de tout un chacun
au débat en est une autre.
De même qu'il est inconséquent de signer un
contrat dont on ne connaît pas les clauses, il est impossible de souscrire à des
statuts d'organisation dont on ne connaît pas les termes et qu'on ne peut donc
même pas ni débattre ni, éventuellement, modifier.
4. Le SNP vote pour une organisation unique. Pour des
raisons curieuses, on exclut l’Ile de France qui possède 7 voix (?!).
L’exclusion au sujet de laquelle Norbert HACQUARD (voir ci-dessous) dira : «
... Se pose donc la question du motif réel qui conduisait à n’éliminer que les
votes de cette région » (avec Emmanuel Garcin dans ses rangs) » et
seulement à ce jour-là... »
La SFP vote pour une
fédération.
3. Le 19 octobre 2002 de la CIR
De nombreuses organisations, syndicats, associations,
psychologues individuels envoient des pétitions ou des appels, demandant plu ou
moins la même chose :
- La CIR visant à la défense du code déontologie
- manque de diffusion et de concertation de la profession
- inquiétude au
sujet de la volonté de représenter l’ensemble de la profession
- crainte de
dissolution des organisations/associations...
- manque de lisibilité sur les
enjeux réels, les objectifs, les statuts, la rétention de
l’information
“Nous sommes inquiets parce que nombre de nos collègues
ne sont pas informés de ces enjeux qui mériteraient une plus large diffusion et
une plus large concertation. Nous appelons nos collègues... à se mobiliser pour
obtenir le report de ce vote afin que tous les psychologues soient réellement
partie prenante de ce choix.” (Appel de la commission fédérale des
psychologues adhérents au syndicat Sud-Santé”.
Mais, on passe outre et les membres de la CIR se réunissent le
19 octobre 2002 à l’Ecole des psychologues Praticiens à Paris pour déterminer le
choix entre une organisation unique ou une fédération, ainsi que la création des
commissions de travail (statuts, finances, communication et logistique).
J.-F. CAMUS préside l’assemblée et présente d’emblée une date butoir des
opérations : le 15 décembre 2002 (donc 2 mois ! ), ainsi que le refus de récolte
des impressions des représentants des organisations pour le Journal des
psychologues - il propose un communiqué de presse commun.
“D’emblée,
le débat s’engage sur un mode tendu. Très rapidement, deux camps se
démarquent” (compte-rendu SFP).
Finalement, le
vote a lieu par appel des organisations. Le résultat est plus que surprenant et
surtout révélateur : 43 voix pour la fédération, 43 voix pour l’organisation
unique et 2 abstentions.
“Ce résultat crée une certaine animation. Des partisans de
l’organisation unique déclarent être prêts à adopter la thèse de la fédération à
condition que cette fédération soit « forte ». Ils exigent des garanties et le
SNP ajoute que la fédération ne peut-être qu’une phase transitoire vers
l’organisation unique.”
Tout a l’air de se passer rapidement. Le 50/50
n’est pas interprété comme une nécessité de poser les choses, mais : “Nous
n’avons pas voté pour l’organisation unique, donc nous voterons entre une
fédération forte et une fédération faible.”
Roger Lécuyer (AEPU)
distribue alors une motion dactylographiée sur une “fédération forte”:
« Une Fédération des Organisations de Psychologues : à quelles
conditions ?” comportant les principes suivants
:
1. La Fédération devient, dès sa création, le représentant de la
profession et de la discipline auprès des pouvoirs publics et des autres
partenaires. Ceci signifie, de manière indissociable, que la Fédération est
seule habilitée à prendre une position et à négocier au nom de la profession
et de la discipline, et, que dans toute délégation de la Fédération,
l’organisation ou les organisations directement concernées sont nécessairement
membres de cette délégation.
2. L’existence d’une fédération est
incompatible avec l’existence en son sein d’organisations ayant elles-mêmes une
vocation fédérative. De ce fait, elle devient la seule organisation française
qui regroupe d’autres organisations.
3. La Fédération doit avoir les moyens financiers de ses
missions : information, coordination et organisation, régulation des
relations, promotion, défense et représentation de la profession et de la
discipline. Il est donc nécessaire que dans la première année de fonctionnement,
les cotisations versées pour chaque adhérent à la Fédération soient au minimum
de 50 euros.
4. L’un des objectifs de la Fédération est de constituer une
ouverture à tous ceux qui ne font partie d’aucune organisation actuelle.
L’adhésion individuelle donc est possible. Les statuts de la Fédération doivent
comporter un mode de représentation équitable et efficace de ces membres
individuels dans les instances de la Fédération.
5. La Fédération regroupe les organisations de psychologues
et de psychologie, c’est-à-dire composées de personnes pouvant justifier du
droit au titre de psychologue reconnu par la loi du 25 juillet 1985 (n°
85-772) et des enseignants-chercheurs et chercheurs en psychologie.
En conséquence, des organisations qui ne regroupent pas exclusivement des
psychologues ne peuvent être membres de la Fédération ».
“Plusieurs participants (dont la SFP) s’étonnent de cette
anticipation des résultats. L’auteur explique qu’il était prévu à l’ordre du
jour de présenter des motions et qu’il pensait que la thèse de la fédération
l’emporterait de peu d’où cette stratégie d’amendement parfaitement légitime de
son point de vue. Le débat se durcit un peu plus. Les tenants initiaux de la
fédération font observer que la motion Lécuyer ne fait que reprendre les
objectifs de l’organisation unique en l’appelant fédération « forte ». Pour eux,
les 5 points présentés dans cette motion ne sont pas recevables tels quels. Le
point 1 fait l’objet des critiques les plus vives mais les autres points qui
anticipent sur les travaux des commissions ne sont pas non plus acceptables.
Le président de la SFP, Alain Blanchet propose une motion qu’il
vient de rédiger avec les autres représentants de son organisation.
« Les organisations réunies le 19 octobre 2002 sont favorables à
la création d’une Fédération Française des Organisations de Psychologues
bien structurée qui marque le début historique d’un processus au terme
duquel, enfin, les organisations actuelles pourront parler, dans les cadres
qu’elles auront définis, d’une seule voix ».
Le débat est relancé. Le vote
de la motion Lécuyer, article par article, est refusé. Il est accepté toutefois
de modifier ce texte en ne conservant que la première phrase de chaque
article.
En finale, la motion “fédération forte” obtiendra 47 mandats et
la motion Blanchet 41 mandats.
Le texte Lécuyer est adopté en ces termes :
1. « La Fédération
devient dès sa création le représentant de la profession et de la discipline
auprès des pouvoirs publics et des autres partenaires. (la mention “seule
représentant” a été enlevé - ce qui n’empêcherait pas Mme Robineau, le 14
novembre de répondre à une pétition: “les 14 organisations ont opté pour le
choix d’une Fédération... et seule représentative de la profession au plan
national et international...”).
2. L'existence d'une Fédération est
incompatible avec l'existence en son sein d'organisations ayant elles-mêmes une
vocation fédérative.
3. La Fédération doit avoir les moyens financiers
de ses missions : information, coordination et organisation, régulation des
relations, promotion, défense et représentation de la profession et de la
discipline.
4. L’un des objectifs de la Fédération est de constituer une
ouverture à tous ceux qui ne font partie d'aucune organisation actuelle.
5. La Fédération regroupe les organisations de psychologues et de
psychologie c’est-à-dire composées des personnes pouvant justifier du droit au
titre de psychologue reconnu par la Loi du 25 Juillet 1985 (N° 85- 772)
et des enseignants-chercheurs et chercheurs en psychologie »
Les
représentants qui ont voté pour la motion Blanchet interviennent tour à tour
pour souligner que le texte Lécuyer leur pose problème car il réintroduit, de
fait, les conditions de l'organisation unique à laquelle ils sont opposés et ne
présente pas les garanties suffisantes pour le respect des spécificités de
chaque organisation. Le président de séance déclare que le texte adopté ne
saurait être remanié maintenant.
Une interruption de séance est
demandée.
A la reprise, Suzanne Guillard fait une déclaration au nom de
la SFP, de l’ACOPF, de l’AFPS et du SNES-COPsy. Elle indique que les conditions
dans lesquelles le texte Lécuyer a été voté ne permettent pas d’envisager
positivement la fédération qui serait instaurée dans un tel cadre. En
conséquence, les 4 organisations se retirent à leur grand regret pour envisager
la suite à donner à cet événement.
LE COMMUNIQUE DE PRESSE
AFPS (Association Française des
Psychologues Scolaires), ACOP-France (Association des Conseillers
d'Orientation-Psychologues-France), SFP (Société Française de Psychologie), SNES
(Syndicat National des Enseignements du Second Degré) :
Les organisations signataires, réunies le 19/10/2002, avec d'autres
associations et syndicats, se sont déclarées favorables à la création d'une
Fédération française des organisations de psychologues.
Cette Fédération doit
permettre de développer la psychologie, de faire respecter les règles
déontologiques de la profession, de concourir au développement de la profession
et de la recherche scientifique, et d’intervenir auprès des Pouvoirs Publics
pour promouvoir la profession de psychologue dans ses différents champs
d’intervention.
Les organisations signataires ont le regret de constater que
les conditions de la création de cette Fédération n’ont pas pu être réunies ce
jour.
Elles restent pourtant fortement attachées à la constitution d’un
regroupement structuré des organisations de psychologues dans le respect de
l’identité de chacune d’elle, et appellent l’ensemble des organisations qui
souhaitent participer démocratiquement à la fondation de cette Fédération à se
réunir :
Samedi 9 novembre à 14 h à l’Institut de
Psychologie
LE COMMUNIQUE DE PRESSE du Conseil provisoire des
Organisations de Psychologues accuse ces organisations sortantes (et non des
moindres au niveau de leur nombre de membres mais aussi de prestige) de rejeter
une fédération “forte”, d’être” irresponsables de jouer la division et de
semer le trouble dans le public” !
4 - ENTRE LE 19 OCTOBRE 2002 et le 25 JANVIER 2003
La réunion du 9 novembre 2002
proposée par AFPS, ACOP-France, SFP, SNES est la première réunion ouverte à
tous les psychologues et la première proposition d’un débat large. A la suite
des débats qui portaient sur la nécessité du temps nécessaire à la réflexion, de
l’association de tous les psychologues à la réflexion, la clarification des
enjeux, la démocratisation des processus, sur l’évidence de la nécessité de la
structuration de la profession, mais pas à n’importe quel prix et n’importe
comment, un communiqué de presse est écrit en commun avec l’ensemble des
participants :
“Pour une Fédération Française de
Psychologues
En vue de contribuer à la structuration de la profession et de
la discipline, les organisations signataires affirment qu’elles aspirent à
participer à la création d’une Fédération Française de Psychologues regroupant
l’ensemble des associations et des organisations de psychologues qui souhaitent
aller vers une représentation structurée de la profession et de la discipline
aux plans national et international.
Dans cette Fédération, chaque
organisation devra pouvoir faire reconnaître son identité et ses compétences à
égalité de droits et de devoirs. Les organisations proposent que se mettent en
place de nouvelles modalités de discussion avec toutes les organisations qui
déterminent les modalités de fonctionnement de la Fédération sur la base d’une
adhésion consensuelle.
Elles désirent avancer vers une Fédération qui se
donne pour objectifs de :
- promouvoir et développer la psychologie comme
science et comme discipline,
- protéger l’exercice professionnel,
-
respecter les règles déontologiques de la profession (liées à l’exercice et au
droit des usagers),
- informer les usagers,
- intervenir dans les
situations mettant en cause la dimension éthique, la déontologie, le niveau de
qualification scientifique et professionnelle des psychologues,
- concourir
au développement des recherches et des études en psychologie et à leur
diffusion,
- développer chez ses membres un haut niveau de qualification.
La réunion de la C.I.R. (Commission Inter-organisationnelle Représentative)
du 23 novembre 2002 devrait permettre d'établir un consensus sur les modalités
et les méthodes de travail pour la construction de cette
Fédération.
ACOP-F
AFPS
Collège de Psychologues de Rouffach (68)
SFP
SNES (Co-Psy) “
***
Pendant ce temps-là (juillet 2002), Gérard FOURCHER,
psychologue, SNP, un des plus grands penseurs de notre profession, donne
quelques commentaires sur le projet de statut de la fédération:
« La
base juridique n’est pas annoncée : droit syndical, droit associatif - les
effets juridiques ne sont pas les mêmes... »
« « La « primauté au dialogue
», « respecter les diversités » : ce sont là des effets d’annonce, des formules
de « bonnes intentions » mais sans portée effective. »
« Pourquoi les
individus adhéreraient-ils à une organisation s’ils peuvent accéder directement
à la Fédération ? »
« Une décentralisation est nécessaire (ou une
déconcentration) mais dans ce projet on nous propose une dispersion, une foule
de critères hétéroclites (que de méchantes langues appelleraient « usine à gaz
»...! ) »
« Il manque un vrai document de travail comparatif largement
diffusé auprès de la profession. On ne peut supposer que tout cela est déjà
connu de tous... A cet égard, il existe un déficit démocratique... »
“ Fondamentalement, il y a un déficit de pensée, du recensement et de
l’élaboration des pratiques... »
Et il introduit le terme de « subsidiarité » qu’il
développera plus amplement dans son article, « Qu’est-ce qu'une fédération de
psychologues », paru dans le Journal des psychologues du mois de mars 2003 :
“la source de légitimité étant l’Assemblée générale, constituée de membres
représentants désignés par les organismes qui elle, élit un
Directoire...”
***
Le Journal des psychologues couvrira largement le
processus de la mise en place de la Fédération, notamment dans les numéro de
novembre 2002, décembre 02/janvier 2003, février et mars 2003, donnant la parole
à tous les acteurs, impliqués directement ou non, d’opinions
diverses...
5 - La CIR : réunion du 23 novembre 2002
D’entrée du jeu, le ton est donné : la SFP, au nom des trois
autres organisations (ACOPF, AFPS, SNES) propose une discussion dès le matin. La
proposition est refusée : ce point aurait dû être proposé avant la séance.
L'ordre du jour est donc maintenu : nouvelles candidatures CNCDP de deux
psychologues scolaires sont acceptées (Patrick Cohen fait remarquer une
sur-représentation des psychologues de l’éducation).
Roger Lecuyer, en
surplus de l’ordre du jour propose (accepté) de traiter le texte sur les
Masters. La proposition est accepté.
On prolonge le contrat de travail de la
secrétaire de la CIR, J. Accoce et S. Guillard présente les budgets de la CIR (
+ reliquats des États Généraux de la Psychologie de 2001).
Ce n’est que dans
l’après-midi que l’on passe aux questions de la fédération : la CIR sera
dissoute dès lors que des Statuts d'une Fédération seront déposés officiellement
au Journal Officiel.
La SFP engage la discussion sur les raisons du départ des quatre
organisations et met en exergue le fait que si ces organisations sont prêtes à
participer au travail déjà engagé, c'est avec d'autres préalables :
«
L'organisation d'une future Fédération est à construire avec des Statuts
permettant la parole, la lisibilité, le pouvoir de représentativité de tous. Ces
Statuts doivent pouvoir être réalisés et acceptés suivant une règle de vote à la
majorité et au consensus le plus large possible. Toute autre règle de vote ne
pouvant qu'entraîner des pour et par conséquent, des contre - donc une
bipolarisation (ce sont les futurs Statuts qui doivent prévoir - pour après -
les règles de vote dans la Fédération).
La question de l'adhésion
individuelle n'est, par ailleurs, pas tranchée dans les organisations - là
encore, attendre les Statuts.
S'il y a volonté de travailler ensemble, il ne
peut être question de préalables rigides sans écoute de l'ensemble. Le travail
d'élaboration de la Fédération doit prendre en compte toutes les paroles. »
Ces propositions sont rejetées au prétexte de calendrier et d'urgence :
16 janvier - rédaction définitive des Statuts
25 janvier - dépôt des
Statuts
Une organisation (ANPEC) remarque que si accord il y a, trois ou six
mois de plus sont peu de choses. Ces dates, néanmoins, ne seront pas modifiées.
Une autre organisation s'abstient.
Devant cette situation de blocage, les
quatre organisations proposent une stratégie différente : Les Statuts seront
étudiés et rédigés de part et d'autre, puis une synthèse pourra être effectuée
le 11 janvier 2002 à Boulogne pour engager une synthèse.
***
Entre-temps, la majorité des membres de la Commission Exercice Libéral du
SNP démissionne du SNP, avec entr’autres, des arguments suivants : « Nos
travaux ont débuté dans un climat confus dans lequel l'information concernant
l'actualité libérale n'était pas diffusée ou était difficilement accessible
malgré nos sollicitations...
Le SNP a choisi de faire une fausse déclaration
à l'UNAPL, Union Nationale des Professions Libérales. Le SNP ne déclare qu'un
cinquième du nombre réel des adhérents libéraux. C'est une décision votée à
l'unanimité au Bureau National et au Conseil Syndical National. Qu'en est-il de
notre place et de notre existence réelle au sein du SNP ? «
et fondent
un Syndicat uniquement composé de Psychologues en Exercice Libéral.
***
Le Journal des psychologues de décembre 2002/janvier 2003
publie l’interview de Norbert HACQUARD, l’ancien Secrétaire général du SNP, «
Vers une nouvelle re-structuration de la profession » dont voici
quelques extraits concernant la fédération :
« Ces rappels permettent de comprendre la résistance d’un grand nombre de
psychologues à soutenir la création d’une organisation « forte » qui serait
encadrée par les responsables actuels du SNP et de l’ANOP. Le processus de mise
en place de cette organisation augure mal, en effet, de son caractère
transparent et démocratique... »
« ... qu’en est-il du nombre réel
d’adhérents pour ces organisations qui ont fleuri à la dernière minute pour
atteindre tout juste les 50 voix nécessaires donnant droit à un mandat ? La
encore, le manque de transparence alimente la suspicion. Avec un tel passif,
ancien et récent, il ne suffit pas d’affirmer que l’organisation a été, est et
sera démocratique pour convaincre la profession... »
« Dans un
tel contexte, présenter les options entre organisation « forte » ou une
organisation « faible » apparaît non seulement comme une grosse ficelle utilisée
pour influencer le vote (qui voudrait en effet d’une organisation faible ? )
mais semble bien concorder à la vision de collègues davantage préoccupés par
leur pouvoir de séduction et leur autorité que par les attentes du public et les
aspirations des professionnels. »
***
Les débats du bureau national de la SFP du 18 janvier
2003
posent quelques principes au sujet des projets de Statuts de
la Fédération, élaborés par la Commission Statuts du bureau de la SFP et
notamment :
Article 2 :
Les termes " défense des droits et intérêts
matériels et moraux " sont clairement la définition même des syndicats et ne
conviennent pas à une fédération d'organisations, type loi 1901
(association).
Article 6 :
Il est demandé la transformation des termes
concernant les syndicats ne regroupant que des psychologues et de les remplacer
par l'expression employée dans les statuts de la SFP : " des organisations,
des associations, des regroupements clairement identifiés de psychologues.
"Il paraît étonnant de débuter une union par une exclusion. Le maintien tel quel
de cet article exclurait le collectif CO-psy du SNES qui a pris part, depuis 20
ans, à tous les mouvements de défense de la psychologie.
Article 16
:
Remarque du BN : Le bureau Fédéral est l'instance exécutive qui, si elle
gère la politique définie par le congrès et le conseil d'administration, ne rend
des comptes qu'au congrès. Entre temps, le Bureau Fédéral est autonome.
Le BN
de la SFP préférerait que le Bureau Fédéral soit nommé ou élu par le Conseil
d'Administration afin d'éviter cet inconvénient qui peut être lourd de
conséquences.
Article 17 :
Un vice-président chargé de problèmes juridiques
ne paraît pas nécessaire dans le cas d'une fédération, mais ajouter un
vice-président chargé des relations publiques.
Article 18 :
La
commission de régulation, du fait même que ses décisions soient immédiatement
exécutoires et examinées par le congrès tous les 2 ans, a une indépendance
totale et des pouvoirs trop importants. Même problème que pour l'article
16.
Article 21 :
Net accord sur le fait que le rôle des commissions
par champ d'activité ou d'exercice est indispensable et doit être plus important
au niveau décisionnel et représentatif, par exemple, que les présidents soient
membres du Bureau Fédéral.
Article 24 :
La part financière dévolue aux
conseils régionaux évoque au BN les sections régionales de la SFP et leurs
difficultés. Ceci paraît difficile à tenir sur le long terme.
Titre VIII : période transitoire :
Il est remarqué que dans
la loi française, les statuts " provisoires " n'existent pas. Ils sont d'emblée
définitifs mais révisables à chaque assemblée générale. La crainte du B.N. est
donc que ces Statuts perdurent.
3/ Points divers :
La représentation
internationale :
Le danger de disparition de la reconnaissance de la SFP par
l'Académie des Sciences est souligné. Proposition : ajouter aux Statuts :
"Aux niveaux national et international, elle (la fédération) est représentée
par l'(les) organisation(s) accréditée(s) auprès de ces instances
".
Finances :
Le BN n'a, pour l'instant, aucun renseignement
concernant ce point.
Les décisions dans ce cas sont difficiles pour le
moment à envisager (compte tenu du fait que le tarif d'adhésion est inconnu et
devra être ajouté à l'adhésion actuelle).
Adhésions individuelles :
Le
danger de ce type d'adhésion est souligné. Il risque - si des précautions
statutaires et tarifaires ne sont pas prises - " de " vider " les
organisations.
Problème des adhésions multiples.
Calendrier :
Il est
jugé trop précipité par le Bureau National, compte tenu que tous les éléments ne
sont pas encore portés à la connaissance de tous ou définis.
Un report du
dépôt des Statuts devrait être demandé et la création de la Fédération vers le
printemps afin que le consensus soit total.
****
6 - Le 25 janvier 2003
les 18 organisations sont appelées à voter :
1) à voter les statuts
provisoires de la Fédération des Psychologues et de Psychologie,
2) à
voter la constitution du Bureau Fédéral.
3) à discuter sur les moyens
financiers à mettre en oeuvre
Présidents de séance : Patrick Cohen et Alain Blanchet
Discours
d’introduction de séance par J.P. Chartier sur le thème du « triomphe du
narcissisme des organisations ».
Avant que ne soit lancée la discussion,
Marie-Odile Rucine, présidente de Psyclihos, lit une motion et annonce le départ
de son organisation du processus fédératif (voir ci-dessous).
I - Moyens financiers
La discussion a eu pour objet essentiel le montant de
la cotisation pour adhérer à la Fédération selon trois tarifs : organisation
adhérente ; retraités, chômeurs, étudiants ; membres individuels.
AFPS, SNES, ACOP-F rappellent qu’il faudra aussi se donner d’autres moyens :
«de discuter des points de vue afin d’éviter que des organisations ne se
désengagent.» « Gagner du temps n'est pas une bonne politique. Si on veut que la
Fédération fonctionne, il faut la faire fonctionner. » (AEPU) « Pas
question de cautionner une Fédération qui n’aurait pas les moyens. La somme
demandée de 50 euros est faible comparée au coût des colloques ou aux moyens
financiers des professionnels... » (A. Letuvé, SNP)
Le montant de la cotisation :
- Suzanne Guillard (SFP) signale qu’il ne s’agit pas, au fond du
problème, du montant de la cotisation, mais du constat que les Assemblées
Générales ne se sont pas encore tenues.
- Les
propositions vont de 5 à 40 euros (50 minimum pour SNP), AEPU refuse de fixer le
montant sans le projet de budget. Alain Létuvé, SNP : “La question est de
savoir s’il y a désir politique ou non...” Il propose que chaque
organisation avance une somme dès la fin de la journée.
- On avance la somme
de 16 920 euros (110 000 F), nécessaire pour fonctionner
Les
propositions suivantes sont votées et/ou adoptées :
- une avance des
organisations, sur cotisation pour 2003, de 5 euros minimum par adhérent.
- la cotisation des organisations en 2003 de 30 euros par
adhérent.
- la cotisation des adhérents individuels (chômeurs,
vacataires, retraités, étudiants) de 20 euros, de 50 euros pour les autres
adhérents individuels.
- dès 2004 passer à une cotisation des
organisations de 50 euros par adhérent. Il y aura augmentation de la cotisation
sans qu’il y ait besoin de voter sur ce point.
II - Définition des modalités de mise en place de la Fédération
Alain Blanchet, SFP, président de séance, introduit le deuxième
temps de décision : élection du bureau fédéral provisoire.
Le
SNES s’étonne qu’on ne parle pas des statuts, notamment de l’article 6,
quoique le SNES ait été consulté sur le montant de la cotisation.
A.
Letuvé, SNP, souligne que la question du SNES relève d’une position de
principe.
Ce à quoi Catherine Remermier, SNES, rétorque : “
... Comment une fédération aurait-elle comme premier acte d’écarter des
organisations ? ...”
Alain Le Boutoullier, ANPEC, demande si
l’ANPEC, qui s’est abstenue sur les avances financières, (leur CA ne se
réunissant que samedi) est autorisée à rester dans l’assistance ?
R.
Lecuyer, AEPU, répond sur ce dernier point: “... c’est à l’ANPEC de
savoir ce qu’elle souhaite. Le problème de fond par rapport au SNES est le même
que celui des organisations qui sont parties de la CIR comme la CFDT, par
exemple, qui développait une logique différente...”
C.
Remmermier, SNES : “Il y a une question de logique : La Fédération doit
être constituée de psychologues... Or, il y a deux poids et deux mesures. Dans
les organisations d’enseignants-chercheurs, tous ne sont pas psychologues et ils
sont accueillis dans la Fédération alors qu’on ne déroge pas à la règle pour un
collectif de psychologues ?... Il y a volonté d’exclusion du SNES ?”
A. Blanchet, « Il est souhaitable de ne pas dériver sur
des points autres, laissons de côté le problème des enseignants chercheurs... Il
faut se prononcer sur la question de fond. Sur le plan humain, il n’est pas
facile de dire : « tu n’es plus avec nous» après les combats communs... »
A. Letuvé : « Je ne suis pas politiquement correct. Les
enseignants chercheurs ne posent pas problème, voir le règlement intérieur. Il y
a manque de décence pour une organisation de la SFP qui de plus est... »
A. Blanchet, SFP, lui coupe la parole : « la SFP sait
quoi faire d’elle-même ».
III - Vote des statuts et mise en place du
bureau fédéral.
1 ) a ) Proposition SFP de rajouter à la fin du
1er § de l’article 6 : «ou des enseignants-chercheurs ou des chercheurs en
psychologie» est adoptée
b ) Proposition SNES de rajouter à la
fin du 1er § de l’article 6 : « ou des groupes réunissant des psychologues
clairement identifiés» est rejetée
Les collègues du SNES
quittent la salle.
Les statuts sont adoptés.
2 ) Constitution du bureau Fédéral
Patrick Cohen liste les tâches à
accomplir.
A. Blanchet propose qu’une personne par organisation se
présente au Bureau fédéral. ...
Discussion sur les candidatures
:
A. Blanchet, propose que R. Lécuyer soit président.
Aline
Morzine-Rielland, ARP, soutient la candidature de Marie-Jeanne Robineau. Ce
soutien s’appuie sur le fait qu’une présidente est représentative de la
profession fortement féminisée et qu’il faut une praticienne.
R.
Lécuyer : Important que ce soit une professionnelle.
A. Letuvé :
C’est l’efficacité qui doit primer et la symbolique extérieure.
Odile
Bourguignon, AEPU, soutient les deux candidatures.
Patrick Cohen
ne veut pas se représenter pour la présidence.
Le Bureau fédéral provisoire :
Marie-Jeanne Robineau (SNP) Présidente
Roger Lécuyer (AEPU)
Secrétariat général
Richard Redondo (SFP) Trésorier
Odile Bourguignon
(AEPU) Vice présidente Éthique et déontologie
Christian Ballouard (petites
organisations) Vice président à l’Intérieur
Patrick Cohen (SNP) Vice
président Relations Internationales
Jérôme Lucas (SNP) Vice président
Publication
Jacques Garry (SNP) Vice président Formation
Jean-Pierre
Chartier (AAEPP) Vice président Communication
***
Motion rédigée par le CA de l’association Psyclihos pour la
réunion du 25 Janvier 2003
explique les raisons de leur retrait et notamment, évoque des raisons et
faits suivants :
« Nous avons du intervenir et insister à plusieurs
reprises pour que les divers comptes rendus et communiqués soient rédigés de
manière fidèle à la réalité (ce qui fut difficile et prenant...) ...
Les points de blocage retenus par notre CA étaient les suivants :
Le maintien d’un calendrier trop précipité pour construire dans le
calme et la sérénité.
Le principe de l’adoption de statuts provisoires
amenés à fonctionner pendant une période transitoire et à être modifiés dès le
premier congrès.
Le principe de l’exclusivité représentative affirmé de
manière unilatérale sans une large information/consultation des psychologues sur
tout le territoire.
Le principe de la délégation de compétences.
La confusion entretenue dans les textes entre rôle associatif et rôle
syndical.
La question du statut décisionnaire accordé aux enseignants
chercheurs au sein de cette fédération, certains n’ayant en effet pas le titre
de Psychologue selon la loi de 85.
La répartition des organisations
entre niveau national et niveau régional.
La composition du Conseil
d’Administration Fédéral, trop « chargée » au niveau national et insuffisamment
au niveau régional.
Au delà du maintien de la CNCDP, l’inconnue sur
l’avenir proposé (légalisation ? code interne avec instance disciplinaire
interne ? code de bonne conduite ?) pour le code de déontologie.
Le désaccord avec le principe d’une instance
disciplinaire interne cumulant les fonctions d’instruction, de jugement (sur les
manquements à la déontologie entre autres) et de décisions exécutoires.
Le taux de cotisation envisagé qui ne nous permettrait plus de faire
fonctionner notre association.
Le principe des adhésions individuelles
(qui permet à un psychologue si il le souhaite, d’adhérer doublement, voire
plus, à titre individuel et au titre des ses appartenances associatives).
Le terme de « fondement scientifique aux pratiques des Psychologues »
qui de nos jours semble trop connoté au langage utilisé dans les neurosciences.
Le vote de l’Assemblée Générale exceptionnelle du Jeudi 16 Janvier 2003
décide de ne pas continuer avec le processus fédératif, « estimant que les
points de blocage restent importants et qu’aucune modification de fond n’a
réellement été envisagée. »
***
La lettre de CoPsy-SNES sur le 25 janvier : « Derrière les
mots”
... Or, derrière cette apparente avancée, dans le processus de
rassemblement de la profession, des fractures se sont produites, des lignes de
faille sont apparues.
Le 25 janvier, dès le début de la réunion,
PSYCLIHOS annonçait sa décision de ne plus participer aux travaux de
constitution de la Fédération. Les raisons mises en avant avaient déjà été
évoquées par d'autres organisations : le calendrier précipité, le principe de
représentativité exclusive, l'articulation des instances, le taux fixé pour les
cotisations.
Faute de temps pour la discussion et l'élaboration de
propositions plus consensuelles, une organisation pourtant présente depuis le
début se retirait. Et d'une !
L'après-midi, c'est le refus d'une majorité
d'organisations de modifier l'article 6 dans le sens proposé par l'ACOPF,
l'AFPS, le collectif CO-PSY du SNES, et correspondant à la rédaction des statuts
de la SFP, qui aboutissait à exclure le collectif CO-PSY du SNES, du processus
fédératif (1) ! Et de deux !
Les co-psy du SNES sont organisés en
collectif dans un syndicat multicatégoriel. Ils sont élus par leurs pairs et
dotés d'un bureau. Les orientations sont définies en congrès. Mais ce qui, en
son temps, ne semblait poser de problèmes à personne, puisque cette organisation
a été de tous les combats pour la défense du titre depuis 20 ans et a participé
au mouvement de rassemblement au sein de l'ANOP et aujourd'hui de la SFP, n'est
apparemment plus acceptable.
De quoi était-il question ? De désigner les
organisations pouvant adhérer à la fédération, non pas comme étant composées
uniquement de psychologues, mais comme comprenant " des groupes clairement
identifiés de psychologues ". C'est ainsi que sont rédigés les statuts de la SFP
et c'est dans ce sens que le BN du 18 janvier avait mandaté les participants à
cette journée. Cette proposition n'a donc pas été retenue et a abouti à
l'exclusion avant même le rassemblement. Drôles de pratiques !
Plusieurs
organisations (ACOP-F, ANPEC) sont intervenues pour protester contre la
détermination des taux de cotisation jugés trop élevés et les délais extrêmement
courts pour le versement (5 euros par adhérent dans les 15 jours, puis 25 euros
avant la fin 2003, et 50 euros à partir de 2004). A noter que le vote a été en
partie acquis grâce à une dizaine de petites organisations qui, n'ayant pas un
nombre de membres suffisant, devraient se dissoudre pour adhérer dans les
régions et n'étaient donc pas concernées directement !
Certains ont déjà
dit qu'ils ne pourraient pas payer. D'autres ont fait observer le trop faible
décalage entre les cotisations individuelles et les cotisations pour les
organisations (50 pour les adhérents d'organisation / 70 pour les individuels),
mais il n'en a pas été tenu compte. Comme d'habitude depuis plusieurs mois, les
leçons de morale et la dénonciation de " ceux qui ne sont pas prêts à tout faire
pour constituer une fédération forte " a tenu lieu d'arguments !
Que
dire encore de ces beaux principes de " fonctionnement démocratique et de
respect des spécificités de chaque organisation " ? Le bureau national constitué
ressemble à s'y méprendre au bureau de l'ANOP !
Lorsqu'on voit se profiler
dans les statuts d'une organisation encore dans les limbes, une commission de
régulation dotée de pouvoirs exorbitants, en matière d'exclusion immédiate,
n'ayant de compte à rendre qu'au congrès, soit une fois tous les deux ans, et un
bureau national complètement indépendant du CA qui représente normalement
l'ensemble des organisations, on peut réellement craindre pour la démocratie
!
Enfin, il faut souligner que sans les interventions des membres de la
SFP et de l'ACOP-F le 24 janvier, il serait encore demandé aux organisations de
mettre leurs statuts en conformité à ceux de la Fédération pour pouvoir adhérer
!
Les nostalgiques de l'organisation unique sont décidément très
présents dans la rédaction de ces statuts. Cela augure mal de la suite. Combien
d'organisations représentatives restera t il en 2004 ? La fédération doit-elle
nécessairement, pour " être forte ", s'ériger sur des cendres ?
Collectif
CO-PSY du SNES
(1) Notons que cette majorité fut obtenue grâce aux voix
de petites organisations dont on n'a jamais pu constater la présence physique
puisqu'elles n'étaient présentes ni le 19 octobre, ni le 23 novembre, ni le 25
janvier. Elles ont en effet confié un pouvoir permanent à l'ANOP qui vote en
leurs noms sur tous les sujets, même quand ils ne figuraient pas à l'ordre du
jour !
7 - APRÈS...
Pendant ce temps-là, nous lisons dans le Journal des
Psychologues du mois de février 2003 :
“FÉDÉRATION :
ambiguïté et présidentialisme”, par Emmanuel GARCIN
Sur le projet des statuts de la Fédération : qui
"instaure un régime présidentiel : ce n'est pas le bureau national mais le
président qui "fait des propositions de mise en oeuvre... "d'action"... "exerce
une fonction de représentation auprès des instances..."...
"Les
psychologues plus attachés au fonctionnement de type collégial qu'à la
personnalisation du pouvoir..."
"... mélange d'adhésions d'organisations
et d'adhésions individuelles est source de confusion, de méprise, voire de
tromperie..."
"Une Fédération défend les intérêts collectifs des
organisations... et non les intérêts des personnes
individuelles..."
"A défaut de quoi on engagerait à terme les
psychologues dans une aventure susceptible de les diviser pour longtemps alors
même que l'on prétend les rassembler."
***
Puis, dans le Journal des Psychologues du mois de
Mars 2003 :
* Dans l'éditorial, Philippe Duval fait une
plaidoirie contre la nouvelle Fédération des psychologues et de psychologie qui
s'est scellée le 25 janvier dernier à l'École des psychologues praticiens. Il
dénonce en effet :
- que cette Fédération, de par son intitulé, ouvre ses
portes à d'autres membres que les psychologues (enseignants-chercheurs par
exemple) ;
- qu'on ait nommé à sa tête une psychologue scolaire, Marie-Jeanne
Robineau, ce qui n'est pas représentatif de la profession ;
- que ce principe
de Fédération avait été proposé il y a plus de 30 ans par Didier Anzieu dont les
opposants étaient alors ceux qui le soutiennent aujourd'hui ;
- que loin de
faire l'unanimité, beaucoup de psychologues ne s'y reconnaissent pas (le SNES,
PSYCLIHOS, l'ANPEC, l'AFPS, l'ACOP) ;
- que les membres du bureau ne sont pas
représentatifs de la profession ;
- enfin, qu'aucune personne nouvelle de la génération montante n'y a été
intégrée.
* La motion de PSYCLIHOS
* L’interview de M. Chartier
et M. Blanchet
* Qu'est-ce qu'une Fédération de
psychologues ? M. Gérard FOURCHER.
Quelques extraits :
... A cet effet, une fédération de psychologues s’appuie sur trois principes
: représentativité, participation, subsidiarité.
Jusqu’à maintenant la
culture et la pratique associative ou syndicale des psychologues ne
reconnaissaient que la représentativité. Or, pour que la fédération soit viable,
il faut introduire deux autres termes ou notions : la démocratie participative
et la subsidiarité... Compliquer pour clarifier, faute de quoi se manifeste le
flottement conceptuel que sont l’organisation unique, l’organisation forte,
l’organisation faible.
La démocratie participative
On aperçoit un double niveau dans la pratique institutionnelle des
psychologues : la démocratie représentative et la démocratie participative.
Dans la démocratie représentative, les membres adhérents délèguent un
pouvoir à leur organisation chargée de les représenter auprès des autorités
publiques françaises et européennes. C’est la situation traditionnelle et
éprouvée d’organisations historiques, le quinquagénaire syndicat national des
psychologues (S.N.P), la centenaire société française de psychologie
(S.F.P).
Outre cette représentation démocratique classique, les psychologues
s’attachent tout autant à une démocratie participative et recherchent un
service de proximité... Le meilleur exemple en est les collèges, ces
regroupements spontanés, sui generis, des psychologues d’un même établissement
hospitalier... Alors que dans la démocratie représentative, les psychologues se
tournent vers l’extérieur, dans la démocratie participative, ils se tournent
vers eux-mêmes...
La première demande une cotisation élevée à proportion
d’actions lourdes et à distance à assurer, la seconde demande une cotisation
modique.
Certes, on peut abaisser les prérogatives et compétences des
organisations historiques, rehausser celles des autres organisations, et, selon
le principe des vases communicants, obtenir un niveau moyen. Or, nul ne sait,
si, en rognant les ailes des grands, en allongeant les ailes des petits, on aura
au final un organisme plus performant qu’auparavant. Tel est un des problèmes de
cette fédération annoncée, qui, en outre, autorise qu’on y adhère et cotise
individuellement, parallèlement à l’adhésion et à la cotisation d’organisations
affiliées.
Un adhérent aurait-il intérêt à payer une cotisation élevée à son
organisation locale ? N’aurait-il pas plutôt intérêt à la donner directement à
l’échelon le plus élevé, la fédération ? Ôtant, du même coup, ses moyens et son
indépendance à l’organisation locale. Réciproquement, on pourra préférer adhérer
à l’organisation locale affiliée si elle est moins chère, plutôt qu’à la
fédération...
La subsidiarité
On le sait, elle consiste à ne pas
renvoyer à un autre échelon ce qui peut être traité au mieux au niveau où l’on
se trouve. Ainsi ce qui se fait à l’échelon local ou spécialisé.
Les
organisations historiques ou généralistes ont à se défaire de celles de leurs
prérogatives et attributions qui peuvent être mieux assurées localement ou
régionalement, et, pour d’autres, à les transférer vers un pot commun, une
instance supérieure qui sera reconnue d’une efficacité plus grande. Cette
instance élue - qui reste à inventer - définit la politique générale de la
fédération...
Plutôt que de créer un appareil a priori et de voir ensuite
quelles tâches et compétences lui seront dévolues, il sera pertinent
d’inventorier les missions, et d’examiner qui, a posteriori, est le mieux à
même, à tel endroit, à tel moment, de les remplir.
Des modes d’élection
simples et lisibles seront recherchés, échappant aux superpositions d’appareils
et à l’illusion de représenter tout et tout le monde. Car, à l’inverse, la
participation crée un sentiment d’appartenance et d’être écouté ; elle peut
enrayer l’escalade d’une demande toujours plus exigeante d’une représentation
sans doute universelle mais abstraite. En résumé, que voulons-nous ? Distinguer
et articuler le local-régional et l’universel. Trouver un équilibre entre la
représentation et la participation. Instituer une partie fixe et une partie
mobile : des organes virtuels et susceptibles d’être activés, des délégations
par missions et dossiers, limitées dans l’espace et dans le temps.
Il
s’agit de sortir d’attributions et d’appareils rigides, fixés une fois pour
toutes. Il s’agit de combiner au mieux l’unité, la diversité, la souplesse de
fonctionnement dans un monde lui-même mobile, tout en permettant un contrôle
démocratique. Bref, des prémisses nouvelles.
* La Fédération : en
attendant Godot :
Quelques réactions spontanées :
Virginie
ORSONI, SFP, Département des Applications et
Interventions en Psychologie, secteur Santé : “...
Mais de par son statut particulier, une fédération se doit pourtant et
absolument d'être le reflet de tous, sans quoi elle n'a pas lieu d'exister, à
moins d'être encore une organisation de plus, différente des autres... il me
semble qu'il aurait plutôt fallu réfléchir à une structure qui nous rassemble,
et des statuts qui nous ressemblent...
S'il ne faut pas confondre temps de
réflexion avec paralysie, il ne faut pas non plus confondre action avec
agitation stérile. Et ce, pour ceux qui nous disent que nous ne pouvons plus
perdre de temps...”
François GRUNSPAN : “...
la façon dont a été organisée la transition vers la fédération est réellement
déroutante. L’argument mis en avant a été constamment l’urgence. Urgence d’agir,
urgence de ne pas penser. Le résultat le plus flagrant de cette manœuvre est le
flou conceptuel qui entoure la nouvelle organisation. On voudrait nous faire
croire qu’il ne s’agit que d’une évolution « naturelle » de la profession qui
n’a que trop attendu son éclosion, alors qu’il est évident que des idéologies
spécifiques la sous-tendent... L’urgence a bon dos, qui permet d’éviter
soigneusement d’aborder ces questions... ”
René MONAMI : “...
Ainsi, et quel que soit le groupe, le collectif, le réseau ou la fédération, il
n'est pas pensable de réduire l'organisation d'un groupe qui se veut le reflet
de la pratique de la psychologie à une conceptualisation "à priori"... Un champ
toujours en mouvement, dont "la ligne de fuite" comme dirait Deleuze, est celle
de la recherche qui tente de saisir la diversité des expériences humaines et non
pas à les filtrer au travers d'une conceptualisation qui risque de devenir
uniforme sous couvert d'une organisation ou d'une fédération qui ne tiendrait
plus compte d'une pratique toujours en "devenir "... Certes, nous ne pouvons
nous soustraire aux logiques de pouvoirs, de leurs dimensions politiques et
économiques, par contre, elles peuvent ne pas être les logiques dominantes ou
les concepts dominants à la structuration de notre champ... »
Odile
BAZALGETTE, psychologue, représentante au Conseil Syndical National du SNP :
« A ce jour, je n’ai pas connaissance des statuts modifiés de la fédération
adoptés par les organisations signataires lors de la réunion du 25 01 2003 .
Mais tel qu’il se dessine, ce projet fédératif repose sur un malentendu:
l’ensemble des psychologues souhaitait que leurs organisations se fédèrent pour
développer des synergies, or ils voient apparaître une organisation très
centralisée et globalisante. ...
- L’exigence de représentativité unique
signifierait à terme que cette Fédération, serait :
- le seul interlocuteur
des pouvoirs publics
- le seul juge de la scientificité des pratiques
-
le seul juge de la conformité des pratiques à l’Éthique des psychologues.
(Notons d’ailleurs que la mise en place d’une instance disciplinaire, à la fois
juge et partie est incompatible avec le statut associatif qui n’offre pas les
garanties juridiques nécessaires).”
Emmanuel GARCIN : “... Mais un
plan d'abord tenu secret, puis un débat obstinément limité à l'alternative
"fédération ou organisation unique" ont laissé s'installer un climat de
suspicion qui a plombé le projet... Rien ne se fait sans désir. Mais rien ne
dure sans confiance...”
Senja Stirn : « Depuis quelques mois, on
entend : Parjure ! Trahison ! Déliaison ! ...
Qui crie au loup ?
Nous avons entendu parler de :
- scissions (les libéraux du
SNP, le départ des associations et organisations du projet de la Fédération),
sous-entendu qu’elles sont propres aux psychologues
- trahisons au
sein des organisations ou au sein de la profession (= l’information qui circule
à travers l’insupportable « perméabilité » des associations/organisations)
-
l’urgence
- et, en cerise : Qui n’est pas avec nous, est
CONTRE nous, sous-entendu CONTRE le mouvement fédératif.
Autant de
mauvais objets, fonctionnant parfaitement sur le registre de la
culpabilité.
Mais nous affirmons plutôt :
- au-delà des institutions
dont le fonctionnement ne peut que se trouver dans l’impossibilité de rompre
avec la nostalgie du passé, les psychologues travaillent essentiellement au
niveau du lien, au-delà de l’appartenance et dans le respect de nos
différences (et non des scissions); le terrain est riche de réflexions et
d’actions
- la liberté d’expression est propre à la démocratie et le souci
d’informer les collègues figure dans notre Code de déontologie
- la pensée
nécessite le temps - non celui qui se compte, mais celui qui compte
- le
désir d’unification est le fantasme le plus primaire, structurant pour la
constitution des idéaux; qui, parmi les psychologues, serait CONTRE une
fédération ? Toutefois, il y a eu glissement de la demande vers le désir.
La
Fédération représente aujourd’hui, en moyenne, 11,5% des psychologues français
(suivant les membres déclarés à la CIR avant le vote du 19 octobre).
Tout
cela mérite que quelques questions soient posées :
- au niveau de
l’information et du débat : pourquoi l’ensemble de la profession n’a pas
été informé des projets et pourquoi il n'a pas été largement consulté et associé
? notamment si ladite Fédération se veut de représenter TOUTE la profession et
TOUTE la psychologie ?
- au niveau du temps : pourquoi une telle
urgence ? Qui est pressé et pourquoi ?
Pourquoi un subit vécu de panique ?
Comme si se prendre le temps mènerait inévitablement à l’échec ?
- au niveau
du très délicat sujet du pouvoir et sa négation surprenante par les
psychologues : y a-t-il eu glissement entre le pouvoir de l’Amour et l’amour du
Pouvoir?
- mais surtout : QUELLE EST LA DEMANDE ?
***
Lettre ouverte (du SNUipp) : Construisons ensemble
un mouvement fédératif dans le respect de chacun.
Nous avons
appris la création de la Fédération française des psychologues et de la
psychologie. Rassembler les associations et les syndicats de psychologues,
travailler à l'unité de notre profession a toujours été notre démarche.
Notre
syndicat syndique 15% des psychologues du premier degré et représente une force
importante. Nous travaillons dans le groupe des six avec l'AFPS, l'ACOPF, la
SFP, le SNES et le SNP pour une reconnaissance du statut des psychologues de
l'Éducation nationale en conformité avec la loi de 1985 et ses décrets
d'application.
Nous sommes pour le moins surpris que le règlement
intérieur de la nouvelle fédération exclut d'emblée que les psychologues du
SNUIPP-FSU (soit 400) soit représenté.
Comment prétendre rassembler les
psychologues quand on commence à exclure les syndicats les plus représentatifs
de l'Éducation nationale, le SNES et le SNUipp?
Pour nous, une fédération
doit rassembler les associations et les syndicats ; nous sommes surpris que des
adhésions individuelles soient possibles dans la nouvelle fédération. En fait,
plutôt qu'une fédération, ne s'agit-il pas d'une organisation unique de
psychologues ?
Par ailleurs, le coût de l'adhésion pour les associations
sera d'un tel niveau qu'il remettra en cause la vie même de l'association.
Est-ce bien raisonnable ?
Une fédération doit se fixer des objectifs qui
rassemblent :
- ouvrer au développement de la psychologie
- protéger
le public des mésusages de la psychologie
- promouvoir l'application du code
de déontologie
Elle n'a pas vocation à se substituer aux syndicats pour
défendre les différents personnels.
Elle n'a pas vocation à se substituer aux
associations qui ont ouvré au développement de la psychologie dans leur champ
d'activité propre, par leurs publications et leur investissement militant, au
plus près des préoccupations des collègues.
La fédération aura pour tâche
de promouvoir et de représenter notre profession auprès des instances nationales
et européennes. Elle ne saurait se constituer en ordre des psychologues, chargée
de réglementer strictement les pratiques professionnelles des collègues
psychologues.
Le processus en cours ne correspond pas à notre conception
de la démocratie. La profession de psychologue est récente, elle est souvent
malmenée d'un point de vue institutionnel (statuts, fonctions, .). Nous en
sommes les premiers témoins dans le système scolaire. Le processus fédératif
auquel tous les psychologues aspirent devrait s'appuyer sur toute la richesse et
la diversité de la profession, sans exclusion ni exclusive, dans le respect des
règles démocratiques du débat et des prises de décision. La légitimité et
l'assise de la future fédération en sont les enjeux
majeurs.
C'est
pourquoi, nous appelons les organisations ayant participé aux travaux
constitutifs de la FFPP, membres ou non de celle-ci a participer à une réunion
d'échange
au local du SNUipp
128, Boulevard Auguste Blanqui
75
013 PARIS
le mercredi 7 mai 2003
à 17 heures 30
Pour nous
contacter appeler au 06.67.33.35.95
Chantal MARTINEZ (01), Jean-Michel
GUALBERT (14), Claude BLERON (23),
Florence SAVOURNIN (31), Catherine
MICOULEAU (41), Françoise DALIA (64), André MARTINEZ (81), Jean-Louis VAUZELLE (
87), Christophe GENTAZ (89), Marie-Claude CHAMPSEIX (93), Sylvie
GIULIANI-WARZAGER (93), psychologues du SNUIPP-FSU
***
Le Congrès du SNP qui s’est tenu les 21, 22 et 23
mars, après avoir décidé, pour l’élection du Bureau national, de passer aux
votes non de listes constituées, mais individuellement pour chaque personne qui
se serait présentée, a élu tous ceux qui se sont présentés (10).
Nombre de voix obtenues :
Philippe CHIMY
70
Michèle CLEMENT 69
Bernard BORELLI 67
Danièle HERRY 64
Gilbert LAKANAL 61
Jacques GARRY 59
Martine BAGIEU
55
Jérôme LUCAS 55
Alain LETUVE 51
Marie-Jeanne ROBINEAU 51
Il
faudra attendre la mi-avril pour connaître qui, en leur sein, sera élu le
Secrétaire général, le Secrétaire général adjoint, le Trésorier... et un
communiqué de presse officiel.
***
Le CA fédéral de la FFPP aura lieu le samedi 10 mai, avec
participation exceptionnelle des bureaux des organisations adhérentes et
candidates.
***
Pendant ce temps-là, M. Jean-Louis QUEHEILLARD, représentant de la Gironde au
Congrès du SNP du mois de mars 2003, écrit (extraits):
Quoi de neuf au Congrès?
Le Congrès 2003 de Pont-à-Mousson s’annonçait comme un congrès important et
difficile. Important parce que c’était le moment de ratifier l’adhésion du
syndicat à la nouvelle Fédération (FFPP).
Difficile parce que des
critiques et des tensions graves s’étaient fait jour au sein du syndicat au
cours du dernier mandat sur plusieurs points: Sur la manière de conduire la mise
en place de la nouvelle fédération et sur l’avenir du syndicat dans ce nouveau
cadre, sur la représentation des régions et départements au Conseil Syndical
National, et de manière plus diffuse sur la direction du Bureau sortant pour son
style jugé par une partie des adhérents et des responsables peu transparent et
peu respectueux des opinions divergentes. Autant le préciser tout de suite, je
faisais partie (avec, entre autres, les représentants de mon département de
Gironde) de ceux qui portaient cette critique.
C’est pourquoi d’emblée le
climat fut tendu, au point que le rapport d’activité du Secrétaire général
sortant fut adopté avec seulement 59 % des voix, un score plutôt surprenant dans
nos congrès habituellement plus consensuels. Ce désaveu partiel a eu sa
traduction dans un vote de réforme des Statuts du syndicat, qui a adopté le
principe d’une élection du Bureau National sur la base de candidatures
individuelles, et non plus présentées par liste constituée autour d’un leader
comme cela se pratiquait depuis onze ans. Mais l’équipe sortante n’a pas connu
que des déboires: sa politique a été clairement validée sur le point capital de
l’adhésion à la Fédération, avec l’exigence conjointe du maintien d’un pôle
syndical fort au sein de cette nouvelle organisation.
Ce Congrès nous a
réservé encore d’autres surprises: d’abord, dans un temps "off" en soirée,
l’organisation d’une conférence par le juriste Yann Durmarque sur le statut
juridique de la profession de psychologue. Le contenu de son intervention
n’était pas une surprise pour ceux qui connaissent son ouvrage très documenté et
argumenté: Yann Durmarque est un fervent partisan de la création d’un ordre des
psychologues si ceux-ci veulent instituer solidement leur déontologie. Le style
très percutant du conférencier était déjà plus inattendu. Les échanges avec
l’assistance, à laquelle s’étaient joints des collègues de la région Lorraine
non participants au congrès, ont duré deux bonnes heures, preuve de l’intérêt
très vif porté à ces questions. La véritable surprise est venue le lendemain
lorsqu’une motion d’allure discrète de la région Rhône-Alpes, amendée par
Poitou-Charentes, PACA, et la Gironde, a proposé au vote la création d’une
commission de travail sur la question d’un ordre des psychologues, et a été
adoptée par une écrasante majorité. Il ne s’agit que de la création d’une
commission, comme le syndicat en comprend déjà plusieurs sur des questions
variées. Mais sa charge symbolique est forte, car on ne peut ignorer que l’idée
d’un ordre professionnel est la pomme de discorde de la profession en France
depuis la nuit des temps (des temps courts il est vrai !), celle qui défait les
alliances plus qu’elle n’en favorise. Mais cette idée ne doit plus faire l’objet
d’un interdit de penser comme cela a été trop souvent le cas. Souhaitons que
cette idée dépasse l’engouement d’un soir pour le pouvoir de conviction d’un
conférencier. Nous serons quelques-uns à y veiller, et j’ai personnellement posé
ma candidature pour y travailler.
Le dernier jour du congrès a été, comme
il est d’usage, le moment d’élection des instances du Bureau National et du
Comité Technique, et encore l’occasion d’un suspense vigoureusement animé.
Pendant un temps, on a assisté au paradoxe que trop peu de candidats étaient
issus de la mouvance critique: absence du sens des responsabilités? conséquence
du manque de respect ressenti par certains dans le fonctionnement des instances?
Il était sain en tous cas que ces choses-là se disent, le congrès a aussi des
vertus cathartiques. On a assisté finalement à une élection très "balancée",
avec cinq élus issus du Bureau sortant, et cinq nouveaux élus qui s’étaient
présentés individuellement. La suite de l’histoire, à ce jour, ne m’est pas
encore connue: c’est le choix que va faire ce nouveau Bureau pour ses
attributions de poste, et notamment pour celle de secrétaire général. Il est en
tous cas certain, pour toutes les raisons évoquées ici, que le paysage du
syndicat et de la profession devrait connaître de profonds changements par les
suites de ce congrès.
Je ne peux conclure ce bref point de vue personnel
sans renouveler des remerciements aux collègues de la région Lorraine, qui non
seulement nous ont reçus dans le cadre superbe et majestueux de l’Abbaye des
Prémontrés à Pont-à- Mousson, mais ont su organiser ces trois jours avec une
compétence et une gentillesse remarquables.
12 Avril 2003.
***
"Une fédération
usurpée"
Extraits
1. Un article 10 qui s’égare et égare
Tout le vice de construction des statuts de la Fédération
Française des Psychologues et de Psychologie (FFPP) se résume dans l’article 10
qui tient en 3 lignes, alors que cet article aurait dû figurer tout au début des
statuts et mériterait plusieurs articles si ce n’est un titre entier. Tout le
reste, le Conseil d’administration fédéral, le Congrès, le Bureau fédéral ne
sont qu’un habillage de l’article 10 qui lui, pourtant, reste vague. C’est
d’ailleurs uniquement ces 3 lignes qui sont consacrées aux organisations et
associations membres ayant une vocation nationale ! Il n’est pas étonnant
alors que les associations hésitent à s’engager, que d’autres fassent
dissidence.
Ainsi, l’article se borne à déclarer que
" la FFPP représente la discipline et la profession auprès des pouvoirs
publics, et des organisations européennes et autres organisations
internationales, dans le respect de la spécificité et des compétences des
organisations membres. Elle peut déléguer une organisation pour la
représenter ".
La difficulté majeure réside dans le
" respect de la spécificité et des compétences des organisations
membres… " sans que toutefois nous sachions quelle est la spécificité
et quelles sont les compétences en question ? Et pourtant, leur marge
d’autonomie au sein de la fédération repose notamment sur cela - par conséquent,
il serait essentiel de les détailler et les faire apparaître dans les statuts et
non pas seulement dans un éventuel règlement
intérieur.
D’autre part, " pouvoirs
publics " est une notion trop large qui demande à être précisée, ainsi
que les contacts des organisations : une organisation locale aurait-elle
affaire à un préfet de département ou de région, par exemple ? A un recteur
d’Académie, à l’Inspecteur départemental de l’Education nationale ? A un
président de Conseil général ?
Toujours au sujet des
" relations " - qu’en est-il des relations avec les représentants
d’autres organisations syndicales ou des présidents d’organisations loi 1901
(pouvoirs privés et non pas publics mais pouvoirs quand
même...) ?
Plus loin, comment se ferait la
délégation ? Y a-t-il plusieurs sortes de
délégation ?
Avant toute chose, il faudrait effectuer
d’abord une analyse des pratiques et un inventaire des relations
publiques.
2. Un mésusage de la déontologie
Placer la fédération sous la référence au code de
déontologie, c’est demander trop à la déontologie. Cette dernière a pour but de
guider la pratique et la responsabilité individuelles, non pas d’organiser
l’équilibre des pouvoirs dans une institution !
Il y a
confusion grave entre la responsabilité individuelle des personnes physiques et
la responsabilité de la personne morale !
La personne
morale doit être dotée de principes spécifiques : la représentation,
la participation, la subsidiarité - qui doivent figurer en bonne
place dans les statuts, notamment à un niveau comparable à la
déontologie.
Jusqu’à maintenant, la culture et la pratique
associative ou syndicale des psychologues ne reconnaissaient que la
représentation.
La représentation est le fait
d’élections et de mandats où les membres adhérents délèguent un pouvoir à leur
organisation, chargée de les représenter auprès des autorités publiques
françaises et européennes. C’est la situation traditionnelle et éprouvée
d’organisations historiques, le quinquagénaire Syndicat national des
psychologues (S.N.P), la centenaire Société française de psychologie
(S.F.P).
Outre cette représentation démocratique classique,
les psychologues s’attachent tout autant à une démocratie participative
et recherchent un service de proximité... Le meilleur exemple en est les
Collèges des psychologues, ces regroupements spontanés, sui generis, de
psychologues d’un même établissement hospitalier qui existent à certains
endroits depuis une vingtaine d’années, organisés sous forme associative,
regroupant de quelques membres jusqu’à des dizaines. Leur démocratie est
représentative, mais surtout participative. C’est la démocratie de proximité.
Alors que dans la démocratie représentative, les psychologues se tournent vers
l’extérieur, dans la démocratie participative, ils se tournent vers
eux-mêmes.
C’est pourquoi les organisations locales sont à
représenter au niveau de la fédération en respectant leur vie et leur vocation
propre qui est d’animation locale associative ou collégiale ou d’action
spécialisée, la commission nationale consultative de déontologie des
psychologues (C.N.C.D.P) par exemple. Car une organisation locale assure mieux
une permanence et une présence sur le terrain qu’un organe central avec des
missi dominici. Ce qui nous introduit à la
subsidiarité.
Cette dernière est à la base des
rapports entre les organisations-membres et la fédération. Elle détermine quelle
organisation - soit l’organisation-membre soit la fédération - est mieux placée
dans telle ou telle circonstance pour agir.
Les organisations
historiques ou généralistes ont à se défaire de celles de leurs prérogatives et
attributions qui peuvent être mieux assurées localement ou régionalement, et,
pour d’autres, à les transférer vers un pot commun, une instance supérieure qui
sera reconnue d’une efficacité plus grande. Cette instance élue - qui reste à
inventer - définit la politique générale de la
fédération.
Les statuts actuels démontrent un déséquilibre
patent entre la base et le sommet.
Il faut un système qui
soit lisible par tout le monde et qui se fonde sur cet équilibre entre la base
et le sommet.
Plutôt que de créer un appareil a priori et de
voir ensuite quelles tâches et compétences lui seront dévolues, il sera
pertinent d’inventorier les missions, et d’examiner qui, a posteriori, est le
mieux à même, à tel endroit, à tel moment, de les
remplir.
Des modes d’élection simples et lisibles seront
recherchés, échappant aux superpositions d’appareils et à l’illusion de
représenter tout et tout le monde. Car, à l’inverse, la participation crée un
sentiment d’appartenance et d’être écouté ; elle peut enrayer l’escalade d’une
demande toujours plus exigeante d’une représentation sans doute universelle mais
abstraite.
D’autre part, les rapports entre le SNP et les
autres organisations et l’organisation centrale doivent faire l’objet d’un
traitement spécifique puisqu’il s’agit de droit syndical combiné à du droit
associatif. Là aussi, voir en termes de subsidiarité comme point de
départ.
3. Une construction juridique approximative
Tout d’abord, une remarque : Que viennent faire
les journées de formation (article 13 - Congrès de formation) dans un
Titre IV, consacré aux instances de la fédération ?
En
ce qui concerne le Bureau, n’y aurait-il pas avantage à avoir un Bureau
restreint ne dépassant 5 personnes afin de faciliter des concertations
téléphoniques puisqu’il " gère au quotidien l'activité de la
FFPP " ? Et un Bureau fédéral élargi à 9 - 12 pour des séances
plénières dont les objets seraient préalablement
définis ?
Plutôt qu’un représentant de l’éthique,
pourquoi ne pas proposer des représentants des grands types d’exercice privé,
public, libéral ? Dans le même ordre de remarques, la répartition des
" portefeuilles " au sein du Bureau est instructive. Il y aurait lieu
de " laïciser " le bureau et peut-être d’y mettre des membres
permanents (comme en Allemagne). En quoi une formation de psychologue
donne-t-elle compétence à être trésorier ou de gérer la communication ?
Pourquoi pas un laïc rémunéré à cette place ?
Pour ce
qui est de la CNCDP (Commission nationale consultative de Déontologie des
psychologues), il est évident que l’éthique et la déontologie requièrent une
indépendance, une pensée longue et une décision lente qui ont peu à faire dans
un organe exécutif décisionnel. Le temps de la réflexion éthique et le temps de
la décision exécutive sont différents.
4. Un temps pour présider et un temps pour gérer
Quelles sont leurs attributions respectives au sein
du bureau ?
De quoi le secrétaire général est-il
secrétaire général ?
Le président de la fédération
doit-il se mêler de la " gestion du quotidien " ? Ne
faudrait-il pas plutôt qu’il prenne ses distances et gère uniquement quelques
grands dossiers ? Ne devrait-il pas être au-dessus de la mêlée ou à côté,
le représentant ou le garant (mot qui fait florès !) de l’unité de la
fédération alors que les nécessités de l’action sont fatalement source de
divisions ? Ce rôle majeur de représentation (neutre et bienveillante) doit
être défini de sorte que le poste soit occupé par une personnalité pourvue d’une
certaine notoriété et non dépourvue de talents
diplomatiques.
Ceci notamment du fait que le président
représente la capacité de la fédération à se dégager des appartenances d’origine
qu’il s’agisse de secteurs public, privé ou libéral, mais aussi d’appartenance
d’orientations ou d’obédiences.
5. De la Santé à l’Education : un choc des
cultures
L’histoire nous montre qu’aussi longtemps que le SNP
a été une organisation à l’échelle de quelques centaines à un millier
d’adhérents et centré principalement sur la santé publique, une certaine
cohésion a précédé les statuts, voire a suppléé à leurs insuffisances. C’était
alors l’époque familiale ou des arrangements entre amis. La réussite de l’action
portée par quelques-uns a pu souvent s’apparenter au miracle. Cette époque est
révolue.
Il faut désormais accueillir plusieurs milliers
d’adhérents. La Fédération en est à 4 000 membres environ et même en ayant
10 000, cela ne représenterait qu’un tiers, voir qu’un quart de l’effectif
de la profession. Le nombre de psychologues a considérablement augmenté, ceci en
concordance ou suite à d’autres développements plus importants encore - de
nouveaux secteurs d’activité, d’autres modes d’exercice (le libéral notamment,
qui sort de la confidentialité) et d’autres organisations aux statuts
disparates.
C’est la psychologie elle-même qui, depuis
quelques années, démultipliée à l’infini, a changé
d’échelle.
Et en face de tels changements que voit-on ?
Une fédération qui en dépit de cela, reconduit, répète l’ancien modèle (SNP,
SFP) - il n’y a que l’appellation qui change. C’est son écueil majeur :
d’identifier la fédération à l’une ou l’autre de ses
composantes !
Et pourtant, un changement a bien eu lieu,
notamment au niveau de deux rapprochements : le rapprochement entre le SNP
et l’université (SFP, AEPU) d’une part, et le rapprochement entre le SNP et la
psychologie scolaire d’autre part. Le premier rapprochement s’est illustré à
l’occasion des Etats généraux de la psychologie de 2001, le second avec
l’intégration du SPEN dans le SNP.
Ces deux faits signent
l’arrivée de la Fonction publique d’Etat (ministère de l’Education nationale)
auprès de la Fonction publique hospitalière (ministère de la Santé) jusque-là
dominante au travers du SNP.
Et à travers cela, un autre mode
de relations : le ministère de l’Education a une tradition de relations
pyramidales dans ses relations internes, tandis que le ministère de la Santé et
la direction des hôpitaux ont eu à faire face à des établissements de santé
autonomes dans la gestion des personnels. Les modèles culturels de ce dernier
pèsent encore aujourd’hui au niveau de la construction de la
profession.
L’expression la plus récente de ces
développements se retrouve d’ailleurs dans la constitution du bureau provisoire
de la fédération : le SNP dont le noyau historique est la santé est devancé
par l’éducation qui relève de la fonction publique d’Etat. Cette évolution
marque l’aboutissement d’un rapprochement entre l’université et les praticiens
commencé dès avant 1990. En revanche, ce qui reste préoccupant c’est
l’assimilation possible entre la fédération et la tendance de son instance
exécutive.
6. De la diversité à la dispersion
Une décentralisation (ou une déconcentration) est
certes nécessaire, mais la lecture des statuts propose plutôt une dispersion,
une foule de critères hétéroclites.
D’abord autour de
l’adhésion - pourquoi les individus adhéreraient-ils à une organisation
s’ils peuvent accéder directement à la Fédération ? La Fédération organise
donc elle-même la concurrence qu’elle aura à gérer
ensuite...
Et de l’autre côté, pourquoi les individus
paieraient-ils une cotisation élevée à la Fédération alors qu’ils peuvent
cotiser à un prix bien plus modeste au niveau des Collèges par exemple dont ils
ont l’habitude et au niveau d’autres associations qui assurent la défense de la
profession au niveau local, voire régional ?
Trouver un
équilibre entre la représentation et la participation est essentiel. Il faut
instituer une partie fixe et une partie mobile : des organes virtuels et
susceptibles d’être activés, des délégations par mission et dossier, limités
dans l’espace et dans le temps. Il s’agit de sortir d’attributions et
d’appareils rigides, fixés une fois pour toutes. Il s’agit de combiner au mieux
l’unité, la diversité, la souplesse de fonctionnement dans un monde lui-même
mobile, tout en permettant un contrôle démocratique. Bref, des prémisses
nouvelles.
Il n’y a pas lieu de regretter l’organisation
unique ou autre centralisme démocratique, qui aurait eu pour effet de
déclencher, à terme et par réaction, un nouveau pullulement
d’organisations.
La fédération se donne pour but de
" rassembler " la dispersion. On peut aussi penser que c’est la
dispersion qui l’emportera sur le rassemblement car elle touche aussi bien la
constitution formelle que les contenus. La dispersion pourrait avoir pour effet
d’entraîner la nécessité d’un exécutif fort faisant le lit de l’autoritarisme.
L’équilibre entre la base et le sommet est-il bien le bon ?
Un monopole organisationnel improbable
Il n’est pas certain que la profession puisse être
gérée par une seule organisation principale, fût-elle une organisation
d’organisations.
Une autre architecture, dans une autre
logique pourrait tout à fait être pensée - où une même organisation n’aurait pas
tous les rôles et ne toucherait pas les mêmes
interlocuteurs.
D’autres organes ou organisations pourraient
être mises en place comme :
- Une conférence des
représentants de collèges des hôpitaux.
- Un organe
interministériel ou conseil supérieur des psychologues ou autre
appellation.
- Une CNCDP réformée et indépendante de
toute organisation et toute instance, en vue de recenser les pratiques, les
litiges sur le mode du contradictoire, fournir un avis sur les pratiques après
analyse...
- Peut-être un ordre professionnel, en
définissant au préalable l’exercice professionnel. Ce dernier point suppose une
réflexion particulièrement complexe à mener.
Certes, il faut
du courage pour se priver d’un pouvoir unique, idéalisé, uniforme. Mais,
justement, le psychologue s’appuie sur ce dont il se prive. Seul moyen
pour créer les conditions d’une négativité, d’une ouverture, d’une dialectique.
Il serait judicieux que cela se traduisît aussi dans l’organisation de la
profession.
***
Extraits recueillis par Mme Senja STIRN, avec l’aimable
collaboration de l’auteur, M. Gérard FOURCHER *, à partir de ses écrits
et publications :
Projet de statuts de la Fédération. Commentaires.
Mars 2001.
Remarques décousues et perspectives erratiques sur l’état et le
développement de la profession. Juillet 2002.
Psychologues et Psychologie.
Etat des lieux de la profession.
Organisation de la profession. Commentaires
II. Juillet 2002.
Organisation de la profession. Commentaires IV. Juillet
2002.
Qu’est-ce qu’une Fédération de psychologues ? In Journal des
psychologues, mars 2003.
Créer un Livre IV bis, " Psychologues " au
Code de la Santé ? In Journal des psychologues, juin 2003.
Le 15 juin
2003
* Psychologue au centre hospitalier de
Cholet
Chargé d’enseignement à l’Institut de psychologie et
de sociologie appliquées (UCO, Angers)
Docteur en
philosophie
Membre du groupe rédactionnel du Code de
déontologie des psychologues
SOURCE : Site de la SFP (Société Française
de Psychologie) http://www.sfpsy.org/
***
SOURCES :
Commentaires de Gérard Fourcher,
juillet 2002
Site SFP
Site SNP
Site psychologues.fr
Sites des
organisations/associations membres de la CIR
Journal des psychologues :
novembre 2002, décembre 02/janvier 2003, février et mars
2003
Infospsycho
Envois personnels
***
Pour toute diffusion, mentionner les
sources - et notamment celles qui sont citées dans ce Dossier, ainsi que celle
du
Réseau national des psychologues.
c/o Réseau des psychologues
le 26 juin
2003
# Réseau national des psychologues