J’ai occupé pendant onze ans le poste de psychologue au sein d’une équipe mobile d’urgence et de crise (1), pour laquelle j’avais animé une réflexion pluridisciplinaire de plusieurs années. J’y avais la responsabilité, sur site, des prises en charge, aussi bien d’urgence que de crise, que je menais avec un infirmier. Ce qui entrait dans le domaine spécifiquement médical (traitements, HDT, sorties d’essais) était discuté avec le psychiatre dès que nécessaire. La décision finale était alors collégiale.
En ce qui concerne les urgences traitées à domicile, afin de respecter le schéma de responsabilité médicale tel qu’il existe, j’intervenais, soit avec un psychiatre, soit avec un infirmier quand le médecin généraliste pouvait être présent. Nous évitions, cependant, cette organisation pour les troubles sévères qui nécessitaient un acte médical rapide, dans un souci de sécurité pour tous. J’ai assuré des gardes de nuit, la prise en charge des lits porte, la gestion téléphonique des urgences et les prises de décisions qui en découlaient. Je travaille, maintenant, dans un CMP 2, où mes responsabilités sont au moins équivalentes et où un projet de gestion de crise est en préparation, avec psychologues et infirmiers en première ligne assistés d’un psychiatre coordinateur. Cette place m’a été rendue possible parce qu’une confiance s’est construite au cours d’années d’exercice en commun. C’est aussi en fonction de cette expérience que j’ai été choisie pour mon poste actuel. Ni mon titre, ni (et surtout pas) mes études universitaires, n’ont à voir dans cette histoire car ils ne donnent aucune crédibilité. Si l’on veut accroître les responsabilités de la profession un changement dans les mentalités et pratiques sont indispensables à plusieurs niveaux :
1. L’UNIVERSITÉ : les études doivent être totalement revues dans le fond comme dans la forme : sélection en amont, stages qui se rapprocheraient plus de l’externat et internat du cursus médical, contenus sans luttes de chapelle, et peut-être une année supplémentaire de spécialisation. Il ne me semble pas adapté que les psychologues deviennent prescripteurs.
2. LES PSYCHOLOGUES : ils doivent être plus présents sur les structures (abandon du tiers temps), participer aux mêmes rythmes (astreintes, gardes…), travailler en équipe, accepter (dans le privé), dès lors qu’il y a remboursement, un contrôle du nombre d’actes (comme les kiné, par exemple).
3. TUTELLES : le salaire doit être en proportion. Il fait aussi partie de la crédibilité ! Les actes devront être remboursés.
4. STRUCTURES HOSPITALIÈRES : les psychologues devront avoir une représentation et un pouvoir consultatif et décisionnaire dans les instances.
Anne Waddington, CMP Castres.
Docteur F. Pinel, Hôpital de Lavaur
1. ERIC. Équipe rapide d’intervention de crise. Hôpital Charcot. G.XI. Plaisir. 78370.
2. CMP Castres. Docteur F. Pinel. Hôpital de Lavaur. 8I.
Source : Pluriels, n°59, juin 2006, revue de la MNASM (Mission nationale d'appui en santé mentale
En ce qui concerne les urgences traitées à domicile, afin de respecter le schéma de responsabilité médicale tel qu’il existe, j’intervenais, soit avec un psychiatre, soit avec un infirmier quand le médecin généraliste pouvait être présent. Nous évitions, cependant, cette organisation pour les troubles sévères qui nécessitaient un acte médical rapide, dans un souci de sécurité pour tous. J’ai assuré des gardes de nuit, la prise en charge des lits porte, la gestion téléphonique des urgences et les prises de décisions qui en découlaient. Je travaille, maintenant, dans un CMP 2, où mes responsabilités sont au moins équivalentes et où un projet de gestion de crise est en préparation, avec psychologues et infirmiers en première ligne assistés d’un psychiatre coordinateur. Cette place m’a été rendue possible parce qu’une confiance s’est construite au cours d’années d’exercice en commun. C’est aussi en fonction de cette expérience que j’ai été choisie pour mon poste actuel. Ni mon titre, ni (et surtout pas) mes études universitaires, n’ont à voir dans cette histoire car ils ne donnent aucune crédibilité. Si l’on veut accroître les responsabilités de la profession un changement dans les mentalités et pratiques sont indispensables à plusieurs niveaux :
1. L’UNIVERSITÉ : les études doivent être totalement revues dans le fond comme dans la forme : sélection en amont, stages qui se rapprocheraient plus de l’externat et internat du cursus médical, contenus sans luttes de chapelle, et peut-être une année supplémentaire de spécialisation. Il ne me semble pas adapté que les psychologues deviennent prescripteurs.
2. LES PSYCHOLOGUES : ils doivent être plus présents sur les structures (abandon du tiers temps), participer aux mêmes rythmes (astreintes, gardes…), travailler en équipe, accepter (dans le privé), dès lors qu’il y a remboursement, un contrôle du nombre d’actes (comme les kiné, par exemple).
3. TUTELLES : le salaire doit être en proportion. Il fait aussi partie de la crédibilité ! Les actes devront être remboursés.
4. STRUCTURES HOSPITALIÈRES : les psychologues devront avoir une représentation et un pouvoir consultatif et décisionnaire dans les instances.
Anne Waddington, CMP Castres.
Docteur F. Pinel, Hôpital de Lavaur
1. ERIC. Équipe rapide d’intervention de crise. Hôpital Charcot. G.XI. Plaisir. 78370.
2. CMP Castres. Docteur F. Pinel. Hôpital de Lavaur. 8I.
Source : Pluriels, n°59, juin 2006, revue de la MNASM (Mission nationale d'appui en santé mentale