Parution le 3 novembre 2006
Collection Science, histoire et Société » • 224 PAGES
On pourra juger personnelle, décalée, polémique la voix qui s'exprime ici :
elle se veut d'abord une défense en raison de ce qu'est la psychanalyse. En effet, dans le contexte polémique actuel souvent très dur, les réponses des psychanalystes aux attaques dont ils ont été la cible ont été en général très faibles, se résumant à dénoncer te scientisme qui s'attaquerait à une intouchable subjectivité, voire à extraire de Freud un néo-humanisme qui offrirait un moyen de résistance morale à la « crise »du sens.
Cet essai prend le contre-pied de ces arrangements avec l'air du temps, en prenant un recul de vingt-cinq ans, appuyé sur une chronologie et une bibliographie très détaillées. Se demandant à quoi résiste la psychanalyse : à quelles réfutations savantes, à quelle adversité sociale, mais surtout à quels dévoiements internes, il travaille dans trois directions. Dans un premier temps, il s'efforce d'élargir le contexte intellectuel des critiques épistémologiques adressées à la psychanalyse : quel genre de science veut-on que soit la psychanalyse, pour ensuite lui dénier cette qualité de science ? Que prouve, au juste, ['histoire de la psychanalyse contre les théories de Freud ?
Ensuite, il se livre à un examen sans concession des dévoiements internes de la psy- chanalyse. autour d'un fil rondurtpur • la psychanalyse ne fournit aucune « généralités psychologiques » sur PHomme. Plusieurs figures de cette prétention généraliste sont alors dénoncées : la neuropsychanalyse, renseignement universitaire du freudisme, le dogmatisme du « sujet ».
Enfin, le livre met en cause la transformation culturelle, parfois politisée, de ces pré- tendues généralités psychanalytiques en généralités normatives, dans la méconnais- sance profonde des enjeux de l'individualisme contemporain et de ses mutations. On y suggère pourquoi tes débats sur les psychothérapies, la sexualité et la filiation, le bien-être psychique, la « vraie » liberté, etc., sont des sirènes extrêmement dangereuses, et pourquoi les prises de position des psychanalystes y sont souvent malvenues, voire carrément autodestructrices. L'ouvrage conclut sur les chances paradoxales qu'offre le discrédit de la psychanalyse à une mobilisation plus authentique et plus humble de ceux qui s'y investiraient, et qui, en cela, ne manqueraient certes pas de bonnes raisons.
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PIERRE-HENRI CASTEL
Ancien élève de l'ENS, Pierre-Henri Castel est agrégé de philosophie, docteur en philosophie et docteur en psychologie. Il travaille depuis une dizaine d'années comme chercheur "en histoire et philosophie de là médecine mentale, et comme clinicien à l'hospital de Ville-Evrard. Il est notamment l'auteur de La Querelle de l'hystérie (Puf, 1998), Introduction à « L'interprétation du rêve » de Freud. Une philosophie de l'esprit inconscient (PUF; 1998), II a aussi dirigé Freud : Le moi contre sa sexualité (Puf, 2003) et La métamorphose impensable : Essai sur !e transsexualisme et l'identité personnelle, (éd. Gallimard).
Source : Oedipe
Collection Science, histoire et Société » • 224 PAGES
On pourra juger personnelle, décalée, polémique la voix qui s'exprime ici :
elle se veut d'abord une défense en raison de ce qu'est la psychanalyse. En effet, dans le contexte polémique actuel souvent très dur, les réponses des psychanalystes aux attaques dont ils ont été la cible ont été en général très faibles, se résumant à dénoncer te scientisme qui s'attaquerait à une intouchable subjectivité, voire à extraire de Freud un néo-humanisme qui offrirait un moyen de résistance morale à la « crise »du sens.
Cet essai prend le contre-pied de ces arrangements avec l'air du temps, en prenant un recul de vingt-cinq ans, appuyé sur une chronologie et une bibliographie très détaillées. Se demandant à quoi résiste la psychanalyse : à quelles réfutations savantes, à quelle adversité sociale, mais surtout à quels dévoiements internes, il travaille dans trois directions. Dans un premier temps, il s'efforce d'élargir le contexte intellectuel des critiques épistémologiques adressées à la psychanalyse : quel genre de science veut-on que soit la psychanalyse, pour ensuite lui dénier cette qualité de science ? Que prouve, au juste, ['histoire de la psychanalyse contre les théories de Freud ?
Ensuite, il se livre à un examen sans concession des dévoiements internes de la psy- chanalyse. autour d'un fil rondurtpur • la psychanalyse ne fournit aucune « généralités psychologiques » sur PHomme. Plusieurs figures de cette prétention généraliste sont alors dénoncées : la neuropsychanalyse, renseignement universitaire du freudisme, le dogmatisme du « sujet ».
Enfin, le livre met en cause la transformation culturelle, parfois politisée, de ces pré- tendues généralités psychanalytiques en généralités normatives, dans la méconnais- sance profonde des enjeux de l'individualisme contemporain et de ses mutations. On y suggère pourquoi tes débats sur les psychothérapies, la sexualité et la filiation, le bien-être psychique, la « vraie » liberté, etc., sont des sirènes extrêmement dangereuses, et pourquoi les prises de position des psychanalystes y sont souvent malvenues, voire carrément autodestructrices. L'ouvrage conclut sur les chances paradoxales qu'offre le discrédit de la psychanalyse à une mobilisation plus authentique et plus humble de ceux qui s'y investiraient, et qui, en cela, ne manqueraient certes pas de bonnes raisons.
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PIERRE-HENRI CASTEL
Ancien élève de l'ENS, Pierre-Henri Castel est agrégé de philosophie, docteur en philosophie et docteur en psychologie. Il travaille depuis une dizaine d'années comme chercheur "en histoire et philosophie de là médecine mentale, et comme clinicien à l'hospital de Ville-Evrard. Il est notamment l'auteur de La Querelle de l'hystérie (Puf, 1998), Introduction à « L'interprétation du rêve » de Freud. Une philosophie de l'esprit inconscient (PUF; 1998), II a aussi dirigé Freud : Le moi contre sa sexualité (Puf, 2003) et La métamorphose impensable : Essai sur !e transsexualisme et l'identité personnelle, (éd. Gallimard).
Source : Oedipe