La Fédération nationale des centres de lutte contre le cancer (FNCLCC) publie sur son site, de nouvelles recommandations sur l'évaluation de la douleur chez l'adulte et l'enfant atteints d'un cancer qui fournissent un véritable guide pratique des outils disponibles et de leur utilisation dans la pratique clinique.
Il s'agit d'une mise à jour de la version initiale intitulée "Bonne pratique dans la prise en charge de la douleur du cancer chez l'adulte et chez l'enfant" publiée en 1996, coordonnée par le Dr Thierry Delorme de l'Institut Curie (Paris Vè) et le Dr Chantal Wood, pédiatre spécialiste de la douleur (hôpital Robert Debré, Paris XIXè).
Seule l'évaluation est abordée. Le volet thérapeutique fera l'objet d'une autre mise à jour.
Parce que la douleur est une problématique quotidienne en cancérologie, la recherche d'une symptomatologie douloureuse doit être systématique chez l'adulte et chez l'enfant atteints de cancer. Elle nécessite une prise en charge thérapeutique rapide qui débute par une étape d'évaluation, soulignent les auteurs.
Cette approche somatique doit être complétée par une évaluation du contexte psychologique, social et familial du patient douloureux et par un dépistage systématique de l'anxiété, de la dépression et des troubles cognitifs, du fait du caractère multifactoriel de la douleur, précise le document.
"Ces recommandations qui constituent un véritable guide pratique très appliqué" proposent la démarche à suivre ainsi qu'une sélection d'outils validés en cancérologie pour l'auto- ou l'hétéro-évaluation (quand le patient ne peut le faire lui-même) à utiliser selon la situation clinique rencontrée, souligne à l'APM Sophie Rousmans du Centre Léon-Bérard de Lyon, méthodologiste-adjoint au sein du groupe de travail en charge de cette mise à jour.
Différents cas sont distingués : la douleur aiguë liée aux actes, la douleur chronique ou persistante, le patient communiquant ou non, l'enfant de plus ou moins 6 ans.
La mise à jour est beaucoup plus détaillée sur le cas des enfants et de la personne âgée.
En outre, ces recommandations abordent l'évaluation de la douleur dans les établissements de santé, mais aussi au domicile, dans le cadre de l'établissement d'un projet thérapeutique, lors du suivi ou encore chez le patient en phase terminale, note la FNCLCC dans son communiqué.
Des arbres de décision sont fournis pour faciliter la tâche d'évaluation et tous les outils sont décrits en annexe.
En France, 263.000 nouveaux cas de cancer ont été diagnostiqués en 2001. Tous les cancers sont susceptibles d'être source de douleur. Chez l'adulte, 75% des patients avec un cancer avancé sont douloureux et chez l'enfant, bien que les données soient encore floues et incertaines, une étude effectuée en 1999 a montré que 60% des enfants diagnostiqués avaient déjà présenté une douleur et 36% étaient douloureux souvent à très souvent.
Pour lire le rapport intégral en Acrobat Reader, cliquez ici : Rapport FNCLCC
i[Avril 2004]