Éd. Érès - 2006 - 25.00 €
Préface de Charles Melman Cocteau disait : Mon œuvre est un objet difficile à ramasser. De fait, la critique littéraire a échoué à le lire. Pourtant, il résiste volontiers auprès du public et des poètes, en dépit d’une déconsidération jamais précisée de l’intelligentsia. Confusément, Cocteau savait que son œuvre présentait un écueil pour la littérature, lui qui pensait qu’un psychiatre serait plus à même de le lire et de repérer le fil rouge qui coud son œuvre. Cela autorisa Marie Jemma-Jejcic à le lire avec Lacan. Quel tressage, œuvre et vie, écriture et structure composent-elles, pour que Cocteau souhaitât un « linguiste de l’âme », selon sa belle expression ? L’auteur, en prenant en compte cette requête, dégage ici la vérité en œuvre. Par le travail pugnace de l’écrit, Cocteau soutient un désir de vie mis à mal par un deuil traumatique qui déstabilisa la mise en place de sa structure psychique. Grâce aux apports de Lacan sur la langue, l’écrit et la lettre, Marie Jemma-Jejcic repère la position d’objet de l’écrit, le questionne dans ses rapports avec le deuil, la mélancolie et le masochisme. Ainsi, de Cocteau, une œuvre en souffrance émerge. A procéder de l’énigme, le « dit poétique » concerne le psychanalyste et sa pratique de l’interprétation, en même temps qu’il interroge ce qu'il en serait d'un acte poétique de Cocteau. De la sorte, il est possible que ce poète méconnu pour sa poésie, et qui agaça par sa façon savante d’utiliser les médias, ait ranimé ce qu’il en était autrefois de l’aède. Du coup, de façon inattendue, lire Jean Cocteau se propose comme un retour à Jacques Lacan. Docteur en sémiologie littéraire et en psychopathologie et psychanalyse, Marie Jemma-Jejcic est psychanalyste, membre de l’Association lacanienne internationale, maître de conférences en psychopathologie et psychanalyse Paris XIII, praticienne au centre hospitalier de Saint-Denis
Source : Association lacanienne internationale