Coll. Poches de résistance, Ed. du Passant, 152 pages, 9 euros, ISBN2-912636-18-3
La philosophie politique louche aujourd'hui vers la philosophie morale. Elle prétend s'opposer aux dynamiques qui rendent notre monde invivable au nom d'impératifs de respect de la dignité et de la justice, mais elle flirte bien curieusement avec l'une des caractéristiques les plus marquantes du nouveau sens commun libéral : la transformation des problèmes politiques en problèmes moraux. Sans doute est-ce l'une des raisons qui l'empêche généralement de s'opposer véritablement à la banalisation de l'injustice sociale, d'exprimer les souffrances de ceux qui la subissent et de formuler les espoirs de ceux qui s'en révoltent. Plutôt que de partir des normes du bien et du juste, ne faut-il pas prendre les expériences de l'injustice et du déni de dignité, les expériences de ceux qui se savent socialement méprisés, pour fil conducteur ? Cette démarche conduit à l'élaboration d'une éthique de la reconnaissance qui permet à la fois de formuler des normes de justice plus larges et plus opératoires que celles de la traditionnelle justice distributive, et d'intégrer la question du respect des différents niveaux de l'identité (identité personnelle, professionnelle, culturelle) dans une théorie indissociablement morale et politique : la politisation des exigences morales se substitue à la dépolitisation morale de la politique.
Sommaire
p. 9 - Introduction
p. 19 - I. Les modèles du rapport morale-politique
p. 37 - II. Misères et blessures morales
p. 71 - III. Morale et politique de l'identité
p. 115 - IV. Domination culturelle et fragilisation de l'identité
p. 141 - Bibliographie
Revue de presse
C'est un petit livre, non de commentaire, mais d'intervention philosophique. Un livre qui tourne le dos aux experts en gestion des misères sociales et aux spécialistes de philosophie morale : celle-là même qui, lorsqu'elle prétend fonder des normes de la justice accorde, certes, une place aux dominés, mais sans leur demander leur avis et à condition qu'ils se taisent. C'est un livre d'éthique et de politique qui, au contraire, s'efforce de prendre pour fil conducteur les expériences de l'injustice et du déni de dignité de ceux qui subissent le mépris social et qui, autant qu'ils le peuvent, se révoltent contre lui. C'est un essai qui adopte le point de vue des victimes de la mondialisation libérale et de acteurs qui la combattent, mais fait valoir, en toute rigueur philosophique, la portée universelle des aspirations plurielles de celles et ceux qui ne forment, après tout, … qu'une majorité. C'est un essai qui vibre de toutes les révoltes et s'efforce, philosophie oblige, d'en dégager la teneur normative : de faire droit aux exigences de reconnaissance de ceux qui en sont privés, aux exigences de respect des indentités individuelles et collectives (quand elles ne sont pas exclusives), aux exigences de liberté et de libération effectives. C'est un petit livre important puisqu'on a envie, après l'avoir lu, de le discuter.
Henri Maler
Le Monde diplomatique
Emmanuel Renault est philosophe, maître de conférences à l'Ecole Normale Supérieure de Lettres et Sciences humaines de Lyon et l'auteur de nombreux ouvrages.
En vente dans les librairies (Fnac ...).
Editions du Passant
21, rue Irène et Frédéric Joliot-Curie F-33 130 Bègles
Tél. : 33 (0)5 57 35 19 24
Mobile : 33 (0)6 13 28 48 56
Fax : 33 (0)5 57 35 19 25
Pour commander l'ouvrage par internet :
Passant ordinaire
La philosophie politique louche aujourd'hui vers la philosophie morale. Elle prétend s'opposer aux dynamiques qui rendent notre monde invivable au nom d'impératifs de respect de la dignité et de la justice, mais elle flirte bien curieusement avec l'une des caractéristiques les plus marquantes du nouveau sens commun libéral : la transformation des problèmes politiques en problèmes moraux. Sans doute est-ce l'une des raisons qui l'empêche généralement de s'opposer véritablement à la banalisation de l'injustice sociale, d'exprimer les souffrances de ceux qui la subissent et de formuler les espoirs de ceux qui s'en révoltent. Plutôt que de partir des normes du bien et du juste, ne faut-il pas prendre les expériences de l'injustice et du déni de dignité, les expériences de ceux qui se savent socialement méprisés, pour fil conducteur ? Cette démarche conduit à l'élaboration d'une éthique de la reconnaissance qui permet à la fois de formuler des normes de justice plus larges et plus opératoires que celles de la traditionnelle justice distributive, et d'intégrer la question du respect des différents niveaux de l'identité (identité personnelle, professionnelle, culturelle) dans une théorie indissociablement morale et politique : la politisation des exigences morales se substitue à la dépolitisation morale de la politique.
Sommaire
p. 9 - Introduction
p. 19 - I. Les modèles du rapport morale-politique
p. 37 - II. Misères et blessures morales
p. 71 - III. Morale et politique de l'identité
p. 115 - IV. Domination culturelle et fragilisation de l'identité
p. 141 - Bibliographie
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C'est un petit livre, non de commentaire, mais d'intervention philosophique. Un livre qui tourne le dos aux experts en gestion des misères sociales et aux spécialistes de philosophie morale : celle-là même qui, lorsqu'elle prétend fonder des normes de la justice accorde, certes, une place aux dominés, mais sans leur demander leur avis et à condition qu'ils se taisent. C'est un livre d'éthique et de politique qui, au contraire, s'efforce de prendre pour fil conducteur les expériences de l'injustice et du déni de dignité de ceux qui subissent le mépris social et qui, autant qu'ils le peuvent, se révoltent contre lui. C'est un essai qui adopte le point de vue des victimes de la mondialisation libérale et de acteurs qui la combattent, mais fait valoir, en toute rigueur philosophique, la portée universelle des aspirations plurielles de celles et ceux qui ne forment, après tout, … qu'une majorité. C'est un essai qui vibre de toutes les révoltes et s'efforce, philosophie oblige, d'en dégager la teneur normative : de faire droit aux exigences de reconnaissance de ceux qui en sont privés, aux exigences de respect des indentités individuelles et collectives (quand elles ne sont pas exclusives), aux exigences de liberté et de libération effectives. C'est un petit livre important puisqu'on a envie, après l'avoir lu, de le discuter.
Henri Maler
Le Monde diplomatique
Emmanuel Renault est philosophe, maître de conférences à l'Ecole Normale Supérieure de Lettres et Sciences humaines de Lyon et l'auteur de nombreux ouvrages.
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