Professeur René Roussillon
Projet de création de poste de “ Psychologue-assistant de clinique et de recherche ”. Proposé par le Professeur R.ROUSSILLON
Argument
La demande de création de postes de psychologue assistant de clinique et de recherche, cherche à répondre à un certain nombre de questions sensibles dès maintenant, et sans doute appelées à devenir plus pressantes dans les années à venir.
La première de celle-ci concerne la formation des psychologues et l’évolution prévisible de celle-ci dans le cadre de l’uniformisation des formations à l’échelon Européen. La réforme de la Licence (Bac+3) et du Master de psychologie (Bac+5) étant déjà bien avancée, il importe dès maintenant d’anticiper sur celle des doctorats (Bac+8) et de promouvoir, à côté des doctorats de recherche fondamentale déjà existants, une forme de doctorat en psychologie à visée plus résolument professionnalisante.
Il s’agit aussi de prendre en compte et d’anticiper, dans l’évolution des formations, certaines inflexions prévisibles du rôle et de la fonction des psychologues cliniciens dans l’organisation générale de la santé mentale en France et sans doute aussi de la psychiatrie elle-même (cf. par exemple le rapport du Prof. Aussilloux au C.N.U.P). On peut ainsi penser que leur place dans les dispositifs de soin, et plus généralement dans la prise de responsabilités thérapeutiques et cliniques au sein des services, va devoir être reprécisée. Une telle évolution implique sans doute que la formation des psychologues prenne plus en compte, dès maintenant, les impératifs nouveaux qui se profilent ainsi, en particulier pour ce qui concerne la formation et la recherche approfondie concernant les différents types de traitement psychothérapiques spécialisés dans le soin aux patients psychotiques ou affectés de graves troubles de l’identité.
Ce projet se donne comme objectif de proposer un projet-pilote qui offre un cadre aussi bien universitaire qu’hospitalier pour préparer les jeunes psychologues aux tâches de soin qui les attendent, et développer des recherches et évaluations portant électivement sur les pratiques de soin qu’elles impliquent.
Actuellement, en effet, au plan national, la plupart des recherches doctorales en psychologie clinique portent sur des aspects fondamentaux de la psychologie clinique ou de la psychopathologie. Elles ne prennent que plus rarement les dispositifs thérapeutiques et leur évaluation comme objet. Et ceci, car seule une implication effective dans les services de soin, et une articulation précise avec les équipes, peuvent permettre que se développe la réflexion nécessaire pour conduire des « recherches-actions » susceptibles de déboucher sur des doctorats en psychologie clinique centrés sur les dispositifs de soin, et en particulier, sur les dispositifs utilisant des « médiations ». Les formations doctorales de Lyon 2, ont, en effet, des compétences particulières sur ce sujet, et déjà une série de recherches en cours ou en projet.
Il est envisagé, pour commencer, la création de trois postes de psychologue assistant, affectés à trois services différents qui se porteraient volontaires. Ces postes de psychologue assistant de clinique et de recherche s’adressent à de jeunes psychologues qui souhaitent engager une recherche doctorale sur les dispositifs de soins hospitaliers dans le cadre du CRPPC de Lyon2.
Les recherches peuvent donc porter :
sur les spécificités des dispositifs de soin eux-mêmes,
sur les indications les meilleures correspondant aux différents dispositifs,
sur la conduite et les types de pratique d’intervention psychothérapique mise en œuvre dans ces groupes par les praticiens,
sur l’évaluation de la pertinence thérapeutique de ces dispositifs.
ou sur toute question directement liée aux pratiques de soin qui apparaîtrait fondé à une équipe soignante.
On peut aussi imaginer, si cela est concrètement réalisable dans la vie du service, que des psychologues cliniciens, déjà en poste et souhaitant mener un doctorat en psychologie clinique selon les modalités déjà évoquées, puissent être intégrés dans le projet.
Les recherches portant sur l’utilisation et la pertinence des médiations dans les dispositifs de soin sont particulièrement concernées par ce projet-pilote. Il s’agit d’explorer et de modéliser des pratiques s’adressant spécifiquement à des sujets souffrant de troubles de la symbolisation, pour qui les dispositifs classiques de type « psychanalytique » paraissent peu adaptés sous leur forme traditionnelle.
Les recherches s’engageront sur projet rédigé et soumis, d’une part aux écoles ou formations doctorales compétentes de l’Université Lyon 2, (Centre de Recherche en Psychopathologie et Psychologie Clinique), et d’autre part au Conseil Scientifique de la Recherche de l’Hôpital du Vinatier.
Le projet devra s’intégrer dans le fonctionnement d’un des services du C.H. Le Vinatier. Le psychologue assistant participera à l’activité clinique du service choisi au sein duquel il se verra confier des fonctions cliniques sous la responsabilité du chef de service, en lien avec les autres psychologues et l’ensemble de l’équipe soignante. Le chef de service ou un membre du service désigné par lui, assurera le tutorat du projet. La direction universitaire de la recherche sera exercée par un Directeur de recherche de l’Université Lyon 2 (professeur ou titulaire de l’H.D.R ).
Le projet devra se présenter comme un projet de doctorat d’un maximum de 20 pages comportant les différentes rubriques habituelles des projets de recherche, c’est-à-dire : problèmatisation, hypothèses de travail, méthodologie de recueil et de traitement des données, docsgraphie et revue de la question, et programme de réalisation étape par étape. Il donnera lieu à un contrat de recherche passé entre les différentes parties impliquées.
La durée de la recherche s’étendra sur trois ans qui correspondent aux trois ans normalement consacrés au doctorat. Des rapports ou documents scientifiques « d’étape » pourront être rendus chaque année et soumis pour avis aux différentes instances scientifiques concernées. Le rapport terminal devra être soutenu comme Doctorat de psychologie (option psychopathologie et traitements de soin) auprès de l’Université Lyon 2. Le tuteur participera à l’évaluation finale de la recherche. Le rapport final sera adressé au Conseil Scientifique de la Recherche du Centre Hospitalier Le Vinatier.
Pendant toute la durée de la recherche le chercheur recevra une rémunération de psychologue-assistant (à préciser).
Lu sur le site :
http://www.psychiatrie-francaise.com/