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La situation critique pour la psychologie clinique à l'Université, 19/11/2007


Rédigé le Mercredi 21 Novembre 2007 à 22:41 | Lu 1859 commentaire(s)



LES ETUDES DE PSYCHOLOGIE ET CERTAINS ENSEIGNANTS EN PSYCHOLOGIE POURRAIENT-ILS ETRE REMIS EN QUESTION ?

Au-delà de ce qui a été contesté à la réforme universitaire, il semblerait qu'il y ait quelques dispositions à craindre aussi pour les études de psychologie :

- un rassemblement de toutes les sciences humaines dans un même sac, avec l'idée d'un tronc commun à tous (au revoir au cursus de psychologie = licence + M1 + M2 pour le titre)
- l'idée générale, chère à Mme Pecresse, d'une possibilité de licence professionnalisante (deux niveaux de psychologues ? psychotechnicien à bac +3 puis le psychologue ' super(ieur, viseur) à bac + 5 ? (au revoir alors au titre unique)
- (non)habilitation par des départements des lieux de stage auprès des psychologues cliniciens (voir ci-dessous)
- un financement difficile d'une bonne partie de sciences humaines, peu 'lucratives' et donc maintien des départements plus au goût du jour (au revoir la psychologie clinique et psychopathologique)

La fermeture des laboratoires, départements ... de psychologie clinique sont d'ailleurs déjà une monnaie courante et massive - ci-dessous quelques exemples :

Actuellement :

Cher collègue,

Les combats pétitionnaires sont probablement utiles mais la guérilla ne l'est pas moins et vous perdez du terrain tous les jours. Malgré tous mes efforts je n'ai pas pu faire recruter un professeur de psychanalyse à Reims l'an passé en remplacement de C.B. et ce poste va être transformé très probablement. Dans la liste des efforts vous pouvez inclure mon audition devant le CA de l'université où je suis allé dénoncer la manoeuvre qui se préparait, et un courrier à Jacques-Alain Miller pour savoir quelle conduite tenir dans ces situations et quel argumentaire utiliser. Je n'ai même pas eu d'accusé de réception du grand homme. Quant au CA.... Le master 2 du prochain quadriennal ne sera plus psychologie clinique et pathologique mais Cognition, emotion et langage. Ce sera d'ailleurs une monstruosité fusionnant 5 ou 6 masters actuels professionnels et de recherche, entre Reims et Amiens, avec des tas de parcours où même un renard se perdrait. Il suffira de toutes façons de faire un bout de stage et de passer le reste de son temps à rentrer des questionnaires dans l'ordinateur du labo pour devenir psychologue. Je crois que le sens n'intéresse plus les psychologues mais seulement les procédures pour tenter de rééduquer et normaliser des hordes de déviants potentiels et les faire vivre comme des dindons en batterie. L'important c'est que tout le monde pense la même chose.
C'est déjà en bonne voie chez les collègues.
Bien cordialement.

(Par correction, nous ne mentionnons pas le nom de la personne - mais elle peut se manifester par elle-même)
Docteur d'Etat ès Lettres et Sciences humaines
Professeur des Universités
Responsabilités institutionnelles

******
La lettre du Séminaire Inter-Universitaire Européen d'Enseignement et de Recherche en Psychopathologie et Psychanalyse SIUEERPP

Paris, le 19 octobre 2007


Madame Valérie Pécresse
Ministre de l'Enseignement supèrieure et de la recherche
21, rue Descartes
75005 Paris


Madame la Ministre,

Le Séminaire Inter-Universitaire Européen d'Enseignement et de Recherche en Psychopathologie et Psychanalyse (SIUEERPP) qui regroupe 180 universitaires enseignant la psychopathologie clinique en France, a pris l'initiative d'une pétition intitulée « Sauvons la clinique » qui a été signée à ce jour par 7318 praticiens (majoritairement psychiatres et psychologues) et universitaires (ci-joint un exemplaire). Cette pétition témoigne de notre inquiétude quant à l'avenir de la formation et de la recherche dans notre discipline, ainsi que ses implications dans le champ de la pratique.

Les dernières nominations concernant l'évaluation dans le cadre des instances nationales ont fortement renforcé notre inquiétude. Nous demandons en effet, que soient réunies les conditions d'une évaluation fiable, respectueuse des approches et des méthodes de chacune des sous-disciplines constitutives de la psychologie. Ces conditions ne peuvent être réunies que si les procédures et les responsables des évaluations respectent ce pluralisme des modèles, en évitant de s'engager dans des conflits d'intérêt entre leur éthique d'expertise et leurs engagements institutionnels. Nous craignons que si tel n'est pas le cas, nous assistions à la disparition d'équipes et de formations reconnues depuis longtemps, ce qui irait à l'encontre de la volonté du Parlement, ainsi que du Ministère de la santé de confier à l'université le soin de garantir la formation en psychopathologie clinique, des praticiens de la psychothérapie.

Devant la préoccupation de nos adhérents, des signataires de la pétition et de nos étudiants, nous souhaitons pouvoir vous rencontrer pour un échange tant sur les difficultés auxquelles nous devons faire face que sur les solutions que nous pouvons trouver, ainsi que sur l'avenir de notre discipline.

Nous vous prions d'agréer, Madame la Ministre, l'expression de nos respectueuses pensées.

Roland Gori
Professeur des Universités (Aix-Marseille), Président du SIUERPP
Alain Abelhauser
Professeur des Universités, Secrétaire général du SIUERPP
Fethi Benslama
Professeur des Universités (Paris-Diderot)
SIUEERPP : 8 avenue JB Clément - 92100 Boulogne-Billancourt - France - Tél : 01 42 43 70 84

***

Suppression de l'enseignement d'anthropologie clinique dans le Master professionnel Psychologie Clinique & Psychopathologie de l'Université Paris-10 Nanterre ou de ce que révèle ce passage à l'acte

A l'Université Paris-10 Nanterre le diplôme de Master Pro « Psychologie Clinique et Psychopathologie » s'est trouvé amputé du déjà trop maigre enseignement d'anthropologie clinique et psychanalytique qu'assuraient jusqu'à présent, à la suite de Françoise Couchard, Jean-Baptiste Fotso-Djemo et Oliver Douville, tous deux enseignants titulaires, connus comme de bon spécialistes de cette question par leurs publications et leurs communications scientifiques en Europe comme un peu plus loin ailleurs. Il ne vaudrait pas la peine de commenter plus avant une telle décision, prise sans aucune concertation par Jean-Michel Petot et annoncée aux deux responsables par un mail truffé d'arguties si elle n'annonçait une mutation idéologique inquiétante dans l'enseignement proposé à ces étudiants de Master 2, nos futurs collègues, donc. Certes, cette suppression piteuse d'un enseignement n'est qu'un coup de force, exécuté avec brutalité, sans qu'aucune réponse au courrier envoyé par les deux intéressés ne leur soit parvenu ni que quoi que ce soit n'ait été envisagé à propos de l'amputation de leur service statutaire qui résultait de cet « ukase ». Nous sommes assez loin de la correction et de la collégialité nécessaire à un fonctionnement clair et correct d'une équipe pédagogique. Cette décision est, de plus, et c'est le plus important, tout à fait à courte vue: qui ignorerait que nos futurs collègues vont travailler dans un monde mouvant, pluriel, où les questions de déplacements des populations, des exclusions et des exils fulgurent ? et qu'il convient d'inventer encore une voie clinique qui sans faire l'apologie d'un folklorisme culturaliste, sache entendre les incidences subjectives des ruptures de l'histoire et des exils.

Passons sur l'amertume qu'il y a à voir l'anthropologie clinique rayée d'un revers de main dans une université qui valait autrefois pour le prestige de l'enseignement qu'y dispensaient R. Dorey, B. Gibello et, surtout, D. Anzieu, lequel, nous le tenons de source sûre, avait proposée comme premier titre de sa collection « Psychisme », chez Dunod, celui précisément d' « Anthropologie Clinique ».

Analysons le symptôme que cette rupture avec la tradition de Nanterre révèle, par sa brutalité même. S'il y survivait encore un peu de l'esprit et de la rationalité de la psychanalyse en psychologie clinique, le territoire de l'abord psycho-dynamique s'est restreint très rapidement à une peau de chagrin. La psychologie clinique est en ces lieux devenue très rapidement un concentré d'enseignements dévolus aux dites nouvelles cliniques (celles qu'on déduit des DSM) et aux nouvelles psychothérapies (qu'on pourrait ranger sous la bannière P.T.S.P. –psychothérapies : tout sauf psychanalyse). On voit très bien l'anthropologie et la psychologie « new-look » qui découlent de ce genre d'idéologies : l'homme comportemental souffrant de quelques défauts d'adaptation au réalisme ambiant. On voit encore mieux à quel point le regard critique qu'une culture anthropologique véritable peut donner aux étudiants à propos de la promotion de ce nouveau typus psycholgicus était indésiré, redouté, encombrant.
C'est ainsi : cette médiocre petite histoire n'est rien qu'un exemple de plus qui montre à vif une antipathie des discours et des conceptions de l'homme qu'abritent d'une part la culture psychodynamique psychanalytique et, d'autre part, et à l'opposé le management psychologique en vogue. Il était logique que la hargne antipsychanalytique dont nos étudiants de clinique sont affublés jusqu'à l'absurde ne puisse admettre que l'on parle de culture et psychisme, de singularité et de collectivité, de la part jamais collectivisable du symptôme, refuse aveuglément qu'on tienne et qu'on présente pour décisifs les avancées « anthropologiques » de Freud, Roheim, Devereux, et de quelques autres plus actuels dont Pradelles de Latour, Duruz, Kaës ou Duparc.

C'est à ce titre que je tiens à porter à votre connaissance cette petite anecdote révélatrice comme on dit de l' « air du temps ».

Olivier Douville
douvilleolivier@noos.fr

***

A Besancon, plusieurs étudiants nous informent que certains lieux de stage cliniques font l'objet d'une discrimination quant à leur labelisation. Ils leur a été officieusement dit que s'ils persistaient à accepter ces lieux, leur admission en Master pro était problématique. Ces stagiaires ont donc refusé la proposition de stage. Pourquoi ? Le risque serait peut être qu'ils soient dirrigés par des psychologues non conforme !!!!

Aussi on nous informe également dans cette même faculté que les responsables du master pro en psychologie refusent d'habiliter les maîtres de stage qui sont titulaires d'un DESS de psychologie de l'enfant et de l'adolescent.

Cependant Ce DESS donne le titre de psychologue et fait partie des diplômes qui permettent de concourrir dans la Fonction Publique Hospitalière.

Tout ceci semble bien contrevenir à la loi.


Cela est assez grave, psychologues en résistance s'insurge contre de telles pratiques mafieuses.

Nous invitons les responsables de la faculté de psychologie à clarifier cette question des stages master 2.

Nous informons que nous continuons à instruire ce dossier et continuons à recueillir les témoignages détaillés. Nous respectons évidemment l'anonymat des personnes qui témoignent. Psychologuesenresistance.

23/10/2007

Source : Psychologues en résistance

***

En 2007 :

Les etudiants de Brest se mobilisent pour la survie de l'enseignement de la psychologie (suppression du master) à l'Univ de Bretagne occidentale, 23/02/2007

Petition des étudiants contre la suppression du master psychanalytique a Nantes, 27/02/2007

AVANT

PETITION : Sauver le laboratoire de recherche en psychopathologie clinique à paris 13

Recrutement des enseignants - psychologie clinique en danger, communiqué SIUERPP Juin 2005

Mobilisation à l'Université de Nice

Le Grand Ouest : les formations nantaise et brestoise qui proposaient chacune une formation de psychologue clinicien seraient tout simplement supprimées. Dans le cas de Brest, il est possible que la licence soit compromise aussi !

· Le centre de recherche en psychopathologie de Brest ne recevrait pas l'habilitation l'année prochaine ce qui le contraint à un arrêt pur et simple

19/11/2007



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