Michel Normand nous informe et attire notre attention sur la situation de l’enseignement de psychologie clinique à l’Université de Nantes en nous communiquant un dossier sur une décision récente conduisant à réduire l’enseignement de la psychanalyse. Cette décision prend toute sa portée si on la resitue dans le contexte national où l’on observe une accélération des attaques contre l’enseignement de la psychanalyse à l’Université, dans la perspective de lui substituer la « formation » aux TCC.
Une mobilisation est en cours pour faire échec à ce projet.
La diversité dans la formation des psychologues est une des composantes qui définissent la situation française. Les psychologues sont attachés à cette pluralité – ils la défendront.
Jean-François Cottes, Inter'Co'Psychos
******************
Orientation clinique en danger à Nantes
Par Michel Normand
Du Collectif Loire-Atlantique-Vendée
Vous lirez ci-dessous trois documents :
- La décision du conseil de l'UFR de psychologie de Nantes qui souhaite donner un coup d'arrêt à l'enseignement de la psychanalyse au sein de la psychologie clinique.
- La lettre des enseignants concernés qui protestent contre le refus de pourvoir un poste de Maître de conférence orienté par la psychanalyse
- La lettre de Jean-Louis Bonnat, professeur de psychopathologie clinique .
A nouveau, ces trois documents nous alertent sur la poursuite de l'offensive menée contre l'enseignement de la psychanalyse qui, jusqu'à présent, orientait la formation des psychologues cliniciens. Cette orientation qui, comme nous le savons, ne cesse pas d'être remise en cause, dans cette visée de réorganiser le champ psy à partir du rapport de l'INSERM et du PPSM 2005-2008. Maintenant, il s'agit d'unir les praticiens et les enseignants de l'université pour défendre l'apport freudien.
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A l’UFR de Psychologie de l’Université de Nantes est affiché ce qui suit :
« Le conseil d’UFR, réuni en séance ordinaire le 9 décembre 2004, souhaite l’ouverture, nécessaire à la formation de nos étudiants, de l’enseignement de la Psychologie Clinique et Pathologique à d’autres approches que la Psychanalyse, et demande aux différentes instances de l’UFR de respecter cette décision. »
Vote : 16 oui et 1 Non (sur 17 votants).
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Paris le 2 juin 2005
À Monsieur RESCHE, Président de l’Université
À Monsieur le Président de Conseil d’Administration de l’Université de Nantes
Monsieur le Président de l’Université,
Monsieur le Président du Conseil d’Administration,
Nous voulons vous informer, par cette nouvelle lettre, du retentissement de la décision prise par la commission de spécialistes de l’UFR de psychologie du 6 mai. Cette commission a décidé de ne pas pourvoir le poste de Maître de conférence de psychopathologie clinique, décision qui a soulevé une grande émotion parmi les cliniciens, car elle aboutira à la suppression de l’enseignement de la psychanalyse à Nantes.
Le SIUEERP, association qui regroupe 163 Professeurs et Maîtres de conférence d’orientation psychanalytique, a été informé de cette situation. Comme les cliniciens de Nantes, le bureau du SIUEERP a remarqué que le nouveau profilage du poste comportait l’exclusion d’un paradigme. Il en a résulté l’élimination discriminatoire des 6 candidats, et cela au prétexte de leur expérience clinique psychanalytique. Il restera à vérifier si l’avis motivé de la Commission de spécialistes, envoyé au Conseil d’Administration, s’appuie bien sur une telle exclusion d’un paradigme (non conforme au profilage d’un poste). Le bureau du SIUEERP se permettra de s’adresser à vous dans les jours qui viennent à ce propos.
L’émotion a également été grande lors de la réunion de onze associations psychanalytiques françaises qui s’est tenue le dimanche 22 mai à Paris. Les présidents et représentants de ces associations ont décidé de diligenter dans les meilleurs délais une commission nationale auprès des ministres de l’Éducation Nationale et de la santé, afin que le paradigme de la psychanalyse soit préservé dans les formations cliniques psychopathologiques, psychologiques ou psychiatriques. La psychanalyse a été reconnue à une place privilégiée dans la loi sur les psychothérapies, votée en juillet 2004 : il est incohérent avec la loi qu’elle soit au même moment exclue de l’Université.
Ce paradoxe est incompréhensible en dehors d’un contexte national où la nouvelle loi a entraîné des pressions sur les commissions de spécialistes de la part des comportementalistes et des cognitivistes. En atteste la lettre de Joël Swensen professeur de psychopathologie à Bordeaux et celle de Christophe de Monfaucon, président de l’association française des personnes souffrant de troubles obsessionnels compulsifs, directement adressée aux membres des commissions de spécialistes. S’agit-il de remplacer la référence psychanalytique par le comportementalo-cognitivisme ? Mais, outre que ces paradigmes font déjà partie du cursus des psychologues, on constate que le comportementalisme a beaucoup régressé au USA, après y avoir été critiqué pour ses méthodes ré-éducatives. Le cognitivisme s’appuie certes sur les neurosciences, mais sans preuve scientifique et alors que des neuroscientifiques de haut niveau, comme le professeur Kandel (prix Nobel) reconnaissent le bien fondé du modèle freudien ! En revanche l’intérêt pour l’orientation psychanalytique correspond largement à la demande de formation majoritaire des étudiants, du public et des institutions de soins : 90% des psychiatres d’exercice privé s’inspirent de la psychothérapie psychanalytique (selon le Syndicat des Psychiatres d’exercice privé) et cette pratique est majoritaire, sinon la seule référence parmi les psychologues cliniciens (cf. le rapport Cléry-Melin). A Nantes, plus de quarante institutions de soin, éducatives et sociales travaillent en partenariat avec le DESS de psychologie clinique et pathologique et accueillent comme stagiaires depuis des années les étudiants de MASTER 1 et 2. De nombreuses lettres attestent de leur intérêt pour la formation actuellement dispensée. Nous ne faisons aucune objection à la pluri-disciplinarité, toujours fertile, mais elle est déjà largement assurée par les cinq sous disciplines de la psychologie.
Avant qu’une décision aussi importante que l’élimination de la référence à la psychanalyse dans l’enseignement soit prise, nous demandons à être entendu par le Conseil Scientifique de l’université qui pourra donner ainsi un avis motivé au Conseil d’Administration
Nous vous prions d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de nos respectueuses salutations.
Signature :
Prof. J.L. Bonnat
M. de C.A. Brice
Prof. H. Castanet
M de C.F. Fajnwaks
M. de C. (HDR) F. Hulak
Past. G. Lebourvellec
M. de C. (HDR) G. Pommier
Prof. R. Pirard
Past. E. Zuliani
Et membres de la C.S.E. extérieurs :
M. de C. L. Jodeau-Belle
Prof. J.C. Maleval
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De la libre circulation des “marchandises” et des personnes. Ou : l’effet du libéralisme en Europe…et dans la gestion d’un U.F.R. de psychologie à Nantes.
J.-L. Bonnat.
Il s’agissait au départ d’un “simple” moralisme pédagogique. Il s’agit, en fait, d’un coup de force par des voies dites “légales”, à la majorité, mais pas très démocratiques. Il s’agit d’un putsch pour amener au pouvoir la Recherche : celle d’une seule orientation, dans cette université comme seule psychologiquement correcte!
Première étape : on limite le recrutement en Clinique et on impose l’obligation d’une orientation non-psychanalytique (cf. Document ci-joint, décision du 9 décembre 2004) ; contre l’avis, le choix et les voeux de l’ensemble des enseignants de la Clinique.
Seconde étape : on négocie avec l’UFR de Pharmacie l’échange des postes de P.A.S.T. que l’on retire à une petite équipe de Master II et son diplôme de “Psycho-sociale du Travail”. Et on demande, à la place, un poste de Maître de Conférence “pour la Recherche”, en Psycho-sociale.
Tout cela converge vers une seule et même finalité : la Recherche et le “futuroscope” de la formation des étudiants, qu’on va délibérément inviter à se tourner, alors, vers la seule issue possible : l’enseignement.
La boucle est bouclée! C’est l’auto reproduction, en circuit fermé, des purs produits de la “science” universitaire. Et, comme le souligne le bulletin du S.N.E. sup (Sup-infos), de mai 2005 : il y a “Problème éthique : une thèse, pour quoi faire ? Est-il nécessaire, voire simplement utile, d’engager des jeunes dans la voie d’une thèse sans perspectives professionnelles ?”. 32 candidats, lors du premier mouvement de recrutement (mai 2005), pour un poste de Maître de Conférence en Psychologie du Développement à Nantes! Moyenne d’âge entre 28 et 30 ans!
Oui ! Qu’en est-il des débouchés professionnels ? de la mesure des attentes du marché de l’emploi dans les institutions ? Va-t-on faire croire aux étudiants qu’il suffit de s’intituler “Clinicien” avec un DESS de psychologie du développement et de l’éducation (cf. dépliant d’offre de “service de proximité” sur Angers) pour trouver un travail en institution auprès de médecins, psychiatres ou psychologues de pratique psychopathologique, sans formation et approfondissement des savoirs traditionnels de cet exercice ?
« Liquidons le passé, tournons-nous vers l’avenir », nous dit-on. Balayons cette culture traditionnelle de la réflexion, née aux contacts de la médecine, de la philosophie, de l’économie, de l’épistémologie !
Voilà l’avenir qu’on va proposer aux étudiants ? Oui, mais en contre-partie ils auront des promesses de scientificité, garantie par la recherche!
Eh bien, non ! Nous ne laisserons pas un conseil d’U.F.R. orienté, décider de l’avenir des étudiants et de leur formation!
Ce qui nous paraît évident, à l’heure où les praticiens de la psychologie clinique se mobilisent et luttent contre l’aplatissement de la psychothérapie, de ses suivis, sur des prises en charge faites et confiées à des infirmiers, c’est qu’on veut se débarrasser de ce qui est effort sérieux, long (pour faire du simple, du court). On veut banaliser ce qui motive tout cela: la souffrance, le malaise et l’angoisse des sujets.
Chaque fois, c’est l’aspect formel, légal, et faussement démocratique qu’on invoque. Argument démagogique cachant la passion (haineuse) bureaucratique pour ce qui est complexe et divers, contre ce qui a un nom dans la tradition: la culture, le savoir.
Ne laissons pas faire! Imposons le débat : quel avenir de formation professionnelle, dans cette U.F.R.?
Juin 2005
Une mobilisation est en cours pour faire échec à ce projet.
La diversité dans la formation des psychologues est une des composantes qui définissent la situation française. Les psychologues sont attachés à cette pluralité – ils la défendront.
Jean-François Cottes, Inter'Co'Psychos
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Orientation clinique en danger à Nantes
Par Michel Normand
Du Collectif Loire-Atlantique-Vendée
Vous lirez ci-dessous trois documents :
- La décision du conseil de l'UFR de psychologie de Nantes qui souhaite donner un coup d'arrêt à l'enseignement de la psychanalyse au sein de la psychologie clinique.
- La lettre des enseignants concernés qui protestent contre le refus de pourvoir un poste de Maître de conférence orienté par la psychanalyse
- La lettre de Jean-Louis Bonnat, professeur de psychopathologie clinique .
A nouveau, ces trois documents nous alertent sur la poursuite de l'offensive menée contre l'enseignement de la psychanalyse qui, jusqu'à présent, orientait la formation des psychologues cliniciens. Cette orientation qui, comme nous le savons, ne cesse pas d'être remise en cause, dans cette visée de réorganiser le champ psy à partir du rapport de l'INSERM et du PPSM 2005-2008. Maintenant, il s'agit d'unir les praticiens et les enseignants de l'université pour défendre l'apport freudien.
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A l’UFR de Psychologie de l’Université de Nantes est affiché ce qui suit :
« Le conseil d’UFR, réuni en séance ordinaire le 9 décembre 2004, souhaite l’ouverture, nécessaire à la formation de nos étudiants, de l’enseignement de la Psychologie Clinique et Pathologique à d’autres approches que la Psychanalyse, et demande aux différentes instances de l’UFR de respecter cette décision. »
Vote : 16 oui et 1 Non (sur 17 votants).
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Paris le 2 juin 2005
À Monsieur RESCHE, Président de l’Université
À Monsieur le Président de Conseil d’Administration de l’Université de Nantes
Monsieur le Président de l’Université,
Monsieur le Président du Conseil d’Administration,
Nous voulons vous informer, par cette nouvelle lettre, du retentissement de la décision prise par la commission de spécialistes de l’UFR de psychologie du 6 mai. Cette commission a décidé de ne pas pourvoir le poste de Maître de conférence de psychopathologie clinique, décision qui a soulevé une grande émotion parmi les cliniciens, car elle aboutira à la suppression de l’enseignement de la psychanalyse à Nantes.
Le SIUEERP, association qui regroupe 163 Professeurs et Maîtres de conférence d’orientation psychanalytique, a été informé de cette situation. Comme les cliniciens de Nantes, le bureau du SIUEERP a remarqué que le nouveau profilage du poste comportait l’exclusion d’un paradigme. Il en a résulté l’élimination discriminatoire des 6 candidats, et cela au prétexte de leur expérience clinique psychanalytique. Il restera à vérifier si l’avis motivé de la Commission de spécialistes, envoyé au Conseil d’Administration, s’appuie bien sur une telle exclusion d’un paradigme (non conforme au profilage d’un poste). Le bureau du SIUEERP se permettra de s’adresser à vous dans les jours qui viennent à ce propos.
L’émotion a également été grande lors de la réunion de onze associations psychanalytiques françaises qui s’est tenue le dimanche 22 mai à Paris. Les présidents et représentants de ces associations ont décidé de diligenter dans les meilleurs délais une commission nationale auprès des ministres de l’Éducation Nationale et de la santé, afin que le paradigme de la psychanalyse soit préservé dans les formations cliniques psychopathologiques, psychologiques ou psychiatriques. La psychanalyse a été reconnue à une place privilégiée dans la loi sur les psychothérapies, votée en juillet 2004 : il est incohérent avec la loi qu’elle soit au même moment exclue de l’Université.
Ce paradoxe est incompréhensible en dehors d’un contexte national où la nouvelle loi a entraîné des pressions sur les commissions de spécialistes de la part des comportementalistes et des cognitivistes. En atteste la lettre de Joël Swensen professeur de psychopathologie à Bordeaux et celle de Christophe de Monfaucon, président de l’association française des personnes souffrant de troubles obsessionnels compulsifs, directement adressée aux membres des commissions de spécialistes. S’agit-il de remplacer la référence psychanalytique par le comportementalo-cognitivisme ? Mais, outre que ces paradigmes font déjà partie du cursus des psychologues, on constate que le comportementalisme a beaucoup régressé au USA, après y avoir été critiqué pour ses méthodes ré-éducatives. Le cognitivisme s’appuie certes sur les neurosciences, mais sans preuve scientifique et alors que des neuroscientifiques de haut niveau, comme le professeur Kandel (prix Nobel) reconnaissent le bien fondé du modèle freudien ! En revanche l’intérêt pour l’orientation psychanalytique correspond largement à la demande de formation majoritaire des étudiants, du public et des institutions de soins : 90% des psychiatres d’exercice privé s’inspirent de la psychothérapie psychanalytique (selon le Syndicat des Psychiatres d’exercice privé) et cette pratique est majoritaire, sinon la seule référence parmi les psychologues cliniciens (cf. le rapport Cléry-Melin). A Nantes, plus de quarante institutions de soin, éducatives et sociales travaillent en partenariat avec le DESS de psychologie clinique et pathologique et accueillent comme stagiaires depuis des années les étudiants de MASTER 1 et 2. De nombreuses lettres attestent de leur intérêt pour la formation actuellement dispensée. Nous ne faisons aucune objection à la pluri-disciplinarité, toujours fertile, mais elle est déjà largement assurée par les cinq sous disciplines de la psychologie.
Avant qu’une décision aussi importante que l’élimination de la référence à la psychanalyse dans l’enseignement soit prise, nous demandons à être entendu par le Conseil Scientifique de l’université qui pourra donner ainsi un avis motivé au Conseil d’Administration
Nous vous prions d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de nos respectueuses salutations.
Signature :
Prof. J.L. Bonnat
M. de C.A. Brice
Prof. H. Castanet
M de C.F. Fajnwaks
M. de C. (HDR) F. Hulak
Past. G. Lebourvellec
M. de C. (HDR) G. Pommier
Prof. R. Pirard
Past. E. Zuliani
Et membres de la C.S.E. extérieurs :
M. de C. L. Jodeau-Belle
Prof. J.C. Maleval
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De la libre circulation des “marchandises” et des personnes. Ou : l’effet du libéralisme en Europe…et dans la gestion d’un U.F.R. de psychologie à Nantes.
J.-L. Bonnat.
Il s’agissait au départ d’un “simple” moralisme pédagogique. Il s’agit, en fait, d’un coup de force par des voies dites “légales”, à la majorité, mais pas très démocratiques. Il s’agit d’un putsch pour amener au pouvoir la Recherche : celle d’une seule orientation, dans cette université comme seule psychologiquement correcte!
Première étape : on limite le recrutement en Clinique et on impose l’obligation d’une orientation non-psychanalytique (cf. Document ci-joint, décision du 9 décembre 2004) ; contre l’avis, le choix et les voeux de l’ensemble des enseignants de la Clinique.
Seconde étape : on négocie avec l’UFR de Pharmacie l’échange des postes de P.A.S.T. que l’on retire à une petite équipe de Master II et son diplôme de “Psycho-sociale du Travail”. Et on demande, à la place, un poste de Maître de Conférence “pour la Recherche”, en Psycho-sociale.
Tout cela converge vers une seule et même finalité : la Recherche et le “futuroscope” de la formation des étudiants, qu’on va délibérément inviter à se tourner, alors, vers la seule issue possible : l’enseignement.
La boucle est bouclée! C’est l’auto reproduction, en circuit fermé, des purs produits de la “science” universitaire. Et, comme le souligne le bulletin du S.N.E. sup (Sup-infos), de mai 2005 : il y a “Problème éthique : une thèse, pour quoi faire ? Est-il nécessaire, voire simplement utile, d’engager des jeunes dans la voie d’une thèse sans perspectives professionnelles ?”. 32 candidats, lors du premier mouvement de recrutement (mai 2005), pour un poste de Maître de Conférence en Psychologie du Développement à Nantes! Moyenne d’âge entre 28 et 30 ans!
Oui ! Qu’en est-il des débouchés professionnels ? de la mesure des attentes du marché de l’emploi dans les institutions ? Va-t-on faire croire aux étudiants qu’il suffit de s’intituler “Clinicien” avec un DESS de psychologie du développement et de l’éducation (cf. dépliant d’offre de “service de proximité” sur Angers) pour trouver un travail en institution auprès de médecins, psychiatres ou psychologues de pratique psychopathologique, sans formation et approfondissement des savoirs traditionnels de cet exercice ?
« Liquidons le passé, tournons-nous vers l’avenir », nous dit-on. Balayons cette culture traditionnelle de la réflexion, née aux contacts de la médecine, de la philosophie, de l’économie, de l’épistémologie !
Voilà l’avenir qu’on va proposer aux étudiants ? Oui, mais en contre-partie ils auront des promesses de scientificité, garantie par la recherche!
Eh bien, non ! Nous ne laisserons pas un conseil d’U.F.R. orienté, décider de l’avenir des étudiants et de leur formation!
Ce qui nous paraît évident, à l’heure où les praticiens de la psychologie clinique se mobilisent et luttent contre l’aplatissement de la psychothérapie, de ses suivis, sur des prises en charge faites et confiées à des infirmiers, c’est qu’on veut se débarrasser de ce qui est effort sérieux, long (pour faire du simple, du court). On veut banaliser ce qui motive tout cela: la souffrance, le malaise et l’angoisse des sujets.
Chaque fois, c’est l’aspect formel, légal, et faussement démocratique qu’on invoque. Argument démagogique cachant la passion (haineuse) bureaucratique pour ce qui est complexe et divers, contre ce qui a un nom dans la tradition: la culture, le savoir.
Ne laissons pas faire! Imposons le débat : quel avenir de formation professionnelle, dans cette U.F.R.?
Juin 2005