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Les etudiants de Brest se mobilisent pour la survie de l'enseignement de la psychologie a l'Univ de Bretagne occidentale, 23/02/2007


Rédigé le Vendredi 2 Mars 2007 à 16:40 | Lu 835 commentaire(s)



LES ETUDIANTS BRESTOIS SE MOBILISENT POUR LA SURVIE DE L'ENSEIGNEMENT DE LA PSYCHOLOGIE A L'UNIVERSITE DE BRETAGNE OCCIDENTALE (BREST). LA SITUATION CATASTROPHIQUE DE LA FILIERE DE PSYCHOLOGIE LAISSE PRESAGER UNE FERMETURE DU CENTRE DE RECHERCHE DE PSYCHOLOGIE A LA RENTREE PROCHAINE.

UNE PETITION EN LIGNE A DONC ETE CREEE, QUE VOUS POUVEZ SIGNER EN ALLANT A L'ADRESSE SUIVANTE : http://www.ipetitions.com/petition/psychologiebrest


Un peu d'histoire et quelques chiffres…

Le département de psychologie à l'université de Brest (Université de Bretagne Occidentale) a été créé en 1991, avec, déjà à l'époque, des moyens insuffisants et inférieurs à ceux promis par le ministère.
Sa création est conséquente à une demande du ministère lui-même, afin de répondre à la situation d'engorgement de l'université de psychologie de Rennes 2, qui se trouvait alors débordée par le nombre affolant d'étudiants en psychologie (quelques chiffres: 260 pré-inscrits en licence 1 à Rennes provenant du Finistère seul).

Se débrouillant depuis vaille que vaille pour maintenir les formations proposées, la filière de psychologie compose avec un budget n'atteignant jamais les sommes prévues. Malgré les promesses, chaque année, la situation s'aggrave. Vingt-neuf postes supplémentaires seraient nécessaires aujourd'hui pour un encadrement assuré à 100% par des titulaires. Le département de psychologie réclame donc que des moyens soient mis en oeuvre pour assurer les plaquettes actuelles de formation de façon décente. Cette filière, qui est celle qui draine le plus d'étudiants tous les ans –et donc rapporte les frais d'inscription les plus conséquents– est aujourd'hui dans une situation déplorable, si ce n'est catastrophique. Preuve en est de ces quelques chiffres :

· Depuis la rentrée de 1998, le déficit en nombres d'heures n'est pas descendu en dessous de 4900 (4900 heures de différence entre le nombre d'heures que les enseignants doivent assurer théoriquement, et le nombre d'heures à pourvoir selon la plaquette).
· Ce déficit d'heures atteint cette année le coquet nombre de 5722,3.
· Pour ce semestre, c'est 240 heures de cours qui ne pourront pas être tenues du tout, ni par les enseignants, ni par les A.T.E.R., ni par les chargés de cours : 5 groupes de TD sur 9 ne sont pas pourvus en psychologie du développement pour la licence 1 ; aucun enseignement de TD de licence 2 n'est donné en psychologie sociale, pour aucun groupe ; les étudiants de licence 3 n'ont qu'une partie de leur cours de psychologie sociale (7 heures au lieu des 12 prévues pour ce semestre).
· Durant le dernier grand mouvement de grève en 2001, 8 postes ont été promis par le ministère. Seulement 5 ont été pourvus depuis, la plupart en déploiement interne.

Ni la présidence de l'université, ni –et encore moins– le ministère n'ont apporté de réponse à cette situation déplorable. Aucun d'entre eux ne donne au département les moyens de surmonter cette crise. Les enseignants en poste multiplient déjà leurs heures de cours depuis des années afin de pallier au manque de personnel. La situation a cependant pris une telle ampleur qu'aujourd'hui ils ne sont plus à même de remplir leurs activités de recherche de façon satisfaisante. Le choix affiché est celui de former au mieux (ou au moins pire ?) les étudiants, au détriment des activités du laboratoire de psychologie.

Nous sommes actuellement dans une période de plan quadriennal, le droit d'habilitation des diplômes ainsi que la rétribution des postes allant se décider dans les semaines à venir. Il est peu probable, à l'heure actuelle, que les plaquettes d'enseignement, n'étant pas pourvues, soient acceptées en l'état. Les enseignants devront trouver à assurer de nouvelles heures supplémentaires pour présenter des projets de formation viables et susceptibles d'être acceptés. Le dégagement de nouvelles heures de cours laisse donc présager, sans trop de chances de se tromper, de la fermeture d'un master dans le meilleur des cas – et de plusieurs d'entre eux dans le pire–.

Sachant que la présidence de l'université ne soutient en rien l'existence du CRPSY (Centre de Recherche en Psychologie), on peut estimer que celui-ci se verra fermer, avec comme seule excuse des résultats insuffisants – ce manque de résultat découlant directement du fait que les enseignants soient obligés, pour assurer un enseignement le plus décent possible à leurs étudiants, de faire des heures complémentaire qui empiètent immanquablement sur leur temps de recherche.
Dans ces conditions, il n'est donc pas déraisonné de prophétiser une fermeture du CRPSY. Or la fermeture de ce laboratoire entraînera automatiquement avec elle la suppression des masters qui y sont affiliés, puisqu'il ne peut y avoir de master 2 sans centre de recherche. Trois masters sont donc concernés : le master de psychologie sociale des représentations, le master de psychologie du vieillissement normal et pathologique, et le master de psychologie clinique et pathologique.

La suppression des masters de psychologie est une question qui se pose dès aujourd'hui, et si cette suppression devait avoir lieu, bon nombre d'enseignants, refusant de voir la situation continuer à se dégrader, se disent prêts à quitter l'université. L'Université de Bretagne Occidentale deviendrait dans ce cas un pôle de premier cycle uniquement, et la qualité d'enseignement serait de surcroît fortement affectée.
Du coté des étudiants, il va sans dire que ceux-ci ne daigneront pas aller à Brest pour juste passer une licence de qualité hasardeuse, avec seulement une très hypothétique possibilité d'être pris en master dans une autre université. On peut alors parier sur la fuite des étudiants vers les autres villes – dont Rennes, qui se retrouvera de nouveau engorgée, mais cette fois il ne pourra plus être question de désengorgement grâce à Brest.

A long ou à moyen terme, en poussant ce raisonnement à son aboutissement, c'est vers une sectorisation définitive que l'université se dirige. Tout étudiant résidant dans tel secteur devra faire ses études de psychologie à tel endroit, créant ainsi des disparités énormes entre les étudiants domiciliés dans des secteurs « privilégiés », où les conditions d'études seront favorables et l'équipe enseignante très performante, et les universités de province, qui seront cantonnées à un enseignement de premier cycle.

On peut facilement entrevoir l'effet boule de neige de la disparition de la psychologie à Brest, qui entraînera une mort de la psychologie dans l'enseignement supérieur telle que nous la connaissons aujourd'hui, c'est à dire accessible à tous.
La psychologie deviendrait alors une filière pour privilégiés géographiques ???

Bastien ALVES et Hélène SCHMITT

Mail: SCHMITT Helene






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