Les tests neuropsychologiques permettent de prédire de manière précise les personnes non démentes qui vont développer, cinq ou dix ans plus tard, une maladie d'Alzheimer, selon une étude canadienne.
Mary Tierney du Sunnybrook & Women's College Health Sciences Centre à Toronto et ses collègues ont voulu savoir si les tests neuropsychologiques permettent d'identifier les personnes non démentes qui risquent de développer une maladie d'Alzheimer, qu'elles présentent ou non un déclin cognitif léger (ou MCI en anglais pour mild cognitive impairment).
Le diagnostic de MCI pour prédire la conversion vers la maladie d'Alzheimer pose encore problème car ce concept reste mal défini.
Les chercheurs ont profité d'une grande étude conduite au Canada sur la santé et le vieillissement (Canadian Study of Health and Aging, CSHA) pour évaluer l'utilité des tests neuropsychologiques pour prédire la maladie d'Alzheimer incidente cinq et dix ans plus tard.
L'étude CHSA a été menée en trois vagues: en 1991-92, un échantillon représentatif de la population des 65 ans et plus de 10.263 personnes ont été recrutées sur l'ensemble du Canada pour passer une douzaine de tests neuropsychologiques; en 1995-96, ces personnes ont été réévaluées pour mesurer les cas incidents et la progression de démence; en 2001-02, une nouvelle évaluation a été réalisée chez les participants survivants.
L'étude de prédiction à dix ans a porté sur 263 participants qui ont passé les tests neuropsychologiques lors de la première phase et une évaluation diagnostique lors de la dernière phase; celle à cinq ans a porté sur 551 patients qui ont passé les tests neuropsychologiques lors de la deuxième phase.
Les analyses indiquent qu'un seul test, évaluant la mémoire verbale à court terme, apparaît avoir une valeur prédictive significative de la survenue de la maladie d'Alzheimer à dix ans, avec une sensibilité de 73% et une spécificité de 70%.
Pour le suivi à cinq ans, trois tests ont émergé des analyses: le test de rappel verbal à court terme, le test "des animaux" (citer le maximum de noms d'animaux en une minute) et l'échelle de mémoire de Wechsler (WMS). La valeur prédictive à cinq ans d'un modèle utilisant ces trois tests a été significative, avec une sensibilité de 74% et une spécificité de 83%.
C'est la première étude prospective montrant que les tests neuropsychologiques, réalisés dans un large échantillon de personnes non démentes, peuvent prédire de manière précise la probabilité de développer une maladie d'Alzheimer à cinq ou dix ans, affirment les chercheurs.
Cette approche pourrait être utile dans la planification des soins des patients ainsi que dans les essais cliniques, estiment-ils.
Réf.: Neurology, vol.64, n°11, pp.1853-59.
Washington, 13/10/2005
Mary Tierney du Sunnybrook & Women's College Health Sciences Centre à Toronto et ses collègues ont voulu savoir si les tests neuropsychologiques permettent d'identifier les personnes non démentes qui risquent de développer une maladie d'Alzheimer, qu'elles présentent ou non un déclin cognitif léger (ou MCI en anglais pour mild cognitive impairment).
Le diagnostic de MCI pour prédire la conversion vers la maladie d'Alzheimer pose encore problème car ce concept reste mal défini.
Les chercheurs ont profité d'une grande étude conduite au Canada sur la santé et le vieillissement (Canadian Study of Health and Aging, CSHA) pour évaluer l'utilité des tests neuropsychologiques pour prédire la maladie d'Alzheimer incidente cinq et dix ans plus tard.
L'étude CHSA a été menée en trois vagues: en 1991-92, un échantillon représentatif de la population des 65 ans et plus de 10.263 personnes ont été recrutées sur l'ensemble du Canada pour passer une douzaine de tests neuropsychologiques; en 1995-96, ces personnes ont été réévaluées pour mesurer les cas incidents et la progression de démence; en 2001-02, une nouvelle évaluation a été réalisée chez les participants survivants.
L'étude de prédiction à dix ans a porté sur 263 participants qui ont passé les tests neuropsychologiques lors de la première phase et une évaluation diagnostique lors de la dernière phase; celle à cinq ans a porté sur 551 patients qui ont passé les tests neuropsychologiques lors de la deuxième phase.
Les analyses indiquent qu'un seul test, évaluant la mémoire verbale à court terme, apparaît avoir une valeur prédictive significative de la survenue de la maladie d'Alzheimer à dix ans, avec une sensibilité de 73% et une spécificité de 70%.
Pour le suivi à cinq ans, trois tests ont émergé des analyses: le test de rappel verbal à court terme, le test "des animaux" (citer le maximum de noms d'animaux en une minute) et l'échelle de mémoire de Wechsler (WMS). La valeur prédictive à cinq ans d'un modèle utilisant ces trois tests a été significative, avec une sensibilité de 74% et une spécificité de 83%.
C'est la première étude prospective montrant que les tests neuropsychologiques, réalisés dans un large échantillon de personnes non démentes, peuvent prédire de manière précise la probabilité de développer une maladie d'Alzheimer à cinq ou dix ans, affirment les chercheurs.
Cette approche pourrait être utile dans la planification des soins des patients ainsi que dans les essais cliniques, estiment-ils.
Réf.: Neurology, vol.64, n°11, pp.1853-59.
Washington, 13/10/2005