Lettre ouverte adressée à
M. JAISSON, Vice président du Conseil scientifique de Paris XIII
99, Av. Jean-Baptiste Clément
93430 Villetaneuse
le 29 mai 2006
Monsieur le Vice président du Conseil scientifique de Paris XIII,
Nous nous permettons de vous adresser cette lettre en soutien des étudiants de votre université qui nous alertent quant à la re-habilitation du laboratoire de psychopathologie, demande portée par Mme Eliane ALLOUCH, professeur.
Il est effectivement tout à fait surprenant que le point ne soit pas soumis au vote du prochain Conseil scientifique alors qu'il en a été décidé ainsi lors de votre dernier Conseil. Toutefois, il y a certainement des raisons que nous ignorons.
Mais il est plus que surprenant que votre université ne propose aux étudiants une liberté de choix, pourtant essentielle dans le choix des méthodes et des cadres théoriques, notamment en psychologie. Cela devient encore plus vrai en sachant que 18 de vos étudiants attendent cette habilitation depuis 2 ans et que vous en avez perdu 6 pour des mêmes raisons.
Mme Eliane ALLOUCH porte un nom de référence quant au sérieux scientifique et professionnel, non seulement en étant un de vos professeurs intervenant en psychopathologie, mais aussi en tant qu'auteur de livres, portant notamment sur les psychoses infantiles et l'autisme en particulier (Théorie et thérapie des états de psychose infantile - Presses Universitaires Franc-Comtoises - Besançon - 2000. et Au seuil du figurable (Autisme, psychose infantile et techniques du corps) - Col. Voix nouvelles en psychanalyse - P.U.F. - Paris - 1999.).
Il est difficile alors de croire qu'il ne s'agit pas d'un parti pris quant au cadre théorique, votre conseil scientifique préférant alors une approche plus radicale, plus unilatérale comme d'ailleurs le mentionne le rapport de l'expert, mettant en avant une "faiblesse de la qualité scientifique", centrant alors le tout sur la question de l'autisme :
* dissociée des "connaissances scientifiques actuelles", ayant pour conséquence une "prise en charge dépassée" sur le terrain
* pouvant mettre en cause le sérieux de l'université et de votre conseil scientifique "d'un point de vue éthique"
Oseriez-vous défendre l'idée d'après laquelle la recherche en psychopathologie ayant pour cadre théorique la psychanalyse n'en serait pas une ? Qu'aucune méthodologie scientifique (dans le sens des sciences humaines) ne la sous-tendrait ? Que la prise en charge des enfants autistes par des psychologues praticiens soit caduque ?
Il nous paraît évident, ceci sans connaître le nom de l'expert, qu'une guerre de chapelles sous-tend ces propos. Ethiquement, nous ne rentrons pas dans ce débat vain et personnalisé. Toutefois, il nous semble qu'éthiquement, une université se doit d'offrir aux étudiants une pluralité de possibilités de recherche dans des cadres théoriques divers, sous-tendant une méthodologie et les méthodes y dérivant, au sein de la discipline qu'est la psychologie. Il serait incohérent de votre part d'employer un professeur dans le cadre de la psychopathologie, donc en le reconnaissant et par ailleurs, en lui refusant cette même reconnaissance via la (non)habilitation d'un laboratoire de recherche.
Appuyant les étudiants et en lien avec l'AFEPCOP, le Réseau national des psychologues avait soutenu la signature de la pétition - vous remarquerez leur nombre recueilli en quelques jours. Comme vous pouvez le constater, les praticiens et d'autres universitaires que ceux de Paris XIII aussi restent vigilants quant à vos prises de positions. Nous nous chargeons de la diffusion de ce qui va suivre aussi bien auprès des psychologues, de nos organisations et des politiques.
Restant à votre disposition pour tout autre renseignement et dans l'attente des délibérations, nous vous prions d'agréer, Monsieur le Vice président du Conseil scientifique de Paris XIII, l'expression de nos sentiments distingués.
Mme STIRN Senja
Pour le Réseau national des psychologues
senja.stirn@wanadoo.fr
http://www.wmaker.net/reseaupsycho.fr
COPIE A :
Monsieur Alain NEUMAN, Président de l’Université PARIS 13
Mme Eliane Allouch, professeur de psychopathologie et responsable du laboratoire de psychopathologie, demandeur de la ré-habilitation
Mme le Professeur Ariane Desportes, directrice de l'UFR LSHS (Lettres Sciences de l'Homme & Société)
Mme Fatiha Chouckri, directrice du département Psychologie
Professeurs et enseignants :
Mme Marie Claude Lambotte
Mr Jean François Chiantaretto
Mr Jean Michel Hirt
Mr Marinov, responsable du master 2 de psychologie clinique et psychopathologie
Mme Marie Jejcic
Mme Boeckoelt
Mr Pinel
Mme Anne Bourgain
Pr. Jean-Jacques Rassial, responsable du DEA psychopathologie et psychanalyse
Mlle Rachida Toumlit, étudiante, élue au conseil scientifique de Paris XIII et vice-présidente de l'AFEPCOP
Mlle Krieger Hélène, étudiante, AFEPCOP
M. Guillaume Grienenberger, Président fondateur de l’AFEPCOP
Bureau national du SNP (Syndicat national des psychologues)
Bureau national de la SFP (Société française de psychologie)
Bureau national du SIUERPP
Association des psychologues cliniciens
InterCo'Psychos
Association de psychologues freudiens
Mme BERENI-MARZOUK, responsable de la commission Psychologues de F.O.
Mme LEWENSZTAIN, responsable de la commission Psychologues de la CGT
DIFFUSION auprès des psychologues praticiens, universitaires et publication sur le site du Réseau national des psychologues
M. JAISSON, Vice président du Conseil scientifique de Paris XIII
99, Av. Jean-Baptiste Clément
93430 Villetaneuse
le 29 mai 2006
Monsieur le Vice président du Conseil scientifique de Paris XIII,
Nous nous permettons de vous adresser cette lettre en soutien des étudiants de votre université qui nous alertent quant à la re-habilitation du laboratoire de psychopathologie, demande portée par Mme Eliane ALLOUCH, professeur.
Il est effectivement tout à fait surprenant que le point ne soit pas soumis au vote du prochain Conseil scientifique alors qu'il en a été décidé ainsi lors de votre dernier Conseil. Toutefois, il y a certainement des raisons que nous ignorons.
Mais il est plus que surprenant que votre université ne propose aux étudiants une liberté de choix, pourtant essentielle dans le choix des méthodes et des cadres théoriques, notamment en psychologie. Cela devient encore plus vrai en sachant que 18 de vos étudiants attendent cette habilitation depuis 2 ans et que vous en avez perdu 6 pour des mêmes raisons.
Mme Eliane ALLOUCH porte un nom de référence quant au sérieux scientifique et professionnel, non seulement en étant un de vos professeurs intervenant en psychopathologie, mais aussi en tant qu'auteur de livres, portant notamment sur les psychoses infantiles et l'autisme en particulier (Théorie et thérapie des états de psychose infantile - Presses Universitaires Franc-Comtoises - Besançon - 2000. et Au seuil du figurable (Autisme, psychose infantile et techniques du corps) - Col. Voix nouvelles en psychanalyse - P.U.F. - Paris - 1999.).
Il est difficile alors de croire qu'il ne s'agit pas d'un parti pris quant au cadre théorique, votre conseil scientifique préférant alors une approche plus radicale, plus unilatérale comme d'ailleurs le mentionne le rapport de l'expert, mettant en avant une "faiblesse de la qualité scientifique", centrant alors le tout sur la question de l'autisme :
* dissociée des "connaissances scientifiques actuelles", ayant pour conséquence une "prise en charge dépassée" sur le terrain
* pouvant mettre en cause le sérieux de l'université et de votre conseil scientifique "d'un point de vue éthique"
Oseriez-vous défendre l'idée d'après laquelle la recherche en psychopathologie ayant pour cadre théorique la psychanalyse n'en serait pas une ? Qu'aucune méthodologie scientifique (dans le sens des sciences humaines) ne la sous-tendrait ? Que la prise en charge des enfants autistes par des psychologues praticiens soit caduque ?
Il nous paraît évident, ceci sans connaître le nom de l'expert, qu'une guerre de chapelles sous-tend ces propos. Ethiquement, nous ne rentrons pas dans ce débat vain et personnalisé. Toutefois, il nous semble qu'éthiquement, une université se doit d'offrir aux étudiants une pluralité de possibilités de recherche dans des cadres théoriques divers, sous-tendant une méthodologie et les méthodes y dérivant, au sein de la discipline qu'est la psychologie. Il serait incohérent de votre part d'employer un professeur dans le cadre de la psychopathologie, donc en le reconnaissant et par ailleurs, en lui refusant cette même reconnaissance via la (non)habilitation d'un laboratoire de recherche.
Appuyant les étudiants et en lien avec l'AFEPCOP, le Réseau national des psychologues avait soutenu la signature de la pétition - vous remarquerez leur nombre recueilli en quelques jours. Comme vous pouvez le constater, les praticiens et d'autres universitaires que ceux de Paris XIII aussi restent vigilants quant à vos prises de positions. Nous nous chargeons de la diffusion de ce qui va suivre aussi bien auprès des psychologues, de nos organisations et des politiques.
Restant à votre disposition pour tout autre renseignement et dans l'attente des délibérations, nous vous prions d'agréer, Monsieur le Vice président du Conseil scientifique de Paris XIII, l'expression de nos sentiments distingués.
Mme STIRN Senja
Pour le Réseau national des psychologues
senja.stirn@wanadoo.fr
http://www.wmaker.net/reseaupsycho.fr
COPIE A :
Monsieur Alain NEUMAN, Président de l’Université PARIS 13
Mme Eliane Allouch, professeur de psychopathologie et responsable du laboratoire de psychopathologie, demandeur de la ré-habilitation
Mme le Professeur Ariane Desportes, directrice de l'UFR LSHS (Lettres Sciences de l'Homme & Société)
Mme Fatiha Chouckri, directrice du département Psychologie
Professeurs et enseignants :
Mme Marie Claude Lambotte
Mr Jean François Chiantaretto
Mr Jean Michel Hirt
Mr Marinov, responsable du master 2 de psychologie clinique et psychopathologie
Mme Marie Jejcic
Mme Boeckoelt
Mr Pinel
Mme Anne Bourgain
Pr. Jean-Jacques Rassial, responsable du DEA psychopathologie et psychanalyse
Mlle Rachida Toumlit, étudiante, élue au conseil scientifique de Paris XIII et vice-présidente de l'AFEPCOP
Mlle Krieger Hélène, étudiante, AFEPCOP
M. Guillaume Grienenberger, Président fondateur de l’AFEPCOP
Bureau national du SNP (Syndicat national des psychologues)
Bureau national de la SFP (Société française de psychologie)
Bureau national du SIUERPP
Association des psychologues cliniciens
InterCo'Psychos
Association de psychologues freudiens
Mme BERENI-MARZOUK, responsable de la commission Psychologues de F.O.
Mme LEWENSZTAIN, responsable de la commission Psychologues de la CGT
DIFFUSION auprès des psychologues praticiens, universitaires et publication sur le site du Réseau national des psychologues