Union Syndicale de la Psychiatrie
52 rue Gallieni 92240 MALAKOFF
tél. 01 46 57 85 85 – fax 01 46 57 08 60
e-mail : uspsy@free.fr
Chers Camarades,
Nous nous associons bien volontiers à votre pétition demandant le retrait de l’article 52 de la loi relative à la santé publique d’août 2004, « associant » les psychologues aux soins médico psychiatriques et induisant implicitement leur émargement dans le registre sanitaire – sinon scientiste – des « professions de santé » (comme le prévoit également le plan de Psychiatre et Santé Mentale de mars 2005), en occultant ainsi le champ des sciences humaines dont est issue la psychologie, et dans lequel devrait nécessairement demeurer inscrite la formation des psychologues.
Il nous semblerait cependant opportun, à cette occasion, et dans une démarche conjointe, de ne pas réduire nos préoccupations communes au seul retrait de l’article 52, mais de dénoncer également l’instrumentalisation insidieuse de la psychologie et des psychologues eux-mêmes, volontiers projetés, tant dans le public que dans l’exercice privé, comme des auxiliaires de soins, sinon comme des acteurs paramédicaux voués à l’exécution des soins prescrits par la fraction encore irréductibles des psychiatres, eux-mêmes cantonnés à la fonction d’ordonnateurs de Soins. L’organisation en demeurerait naturellement dévolue à l’anonyme, « big brotherienne » et toute puissante « machine » technocratico – administrative de nos tutelles et « directeurs des soins »
Des ordonnances Juppéenes à la gouvernance Douste Blazyenne, le sens – inique ? – persiste dans, la réduction du fait psychique à l’association neuronale et biochimique de molécules, ainsi plus facilement articulées … par les Agences Régionales Sanitaires, et les Agences du Médicament ! Ces « agencements » ont pour effet d’éliminer alors radicalement les « électrons libres » de nos pratiques – et nos programmes informatisés concourent aussi à l’extermination électronique des plus radicaux « libres » d’entre nous ! –, dans le consensuel et ronronnant souci de ne plus empêcher de penser en rond.
La perspective de thérapies prescrites sur ordonnance n’apparaît plus hélas comme fantasme improbable de projections paranoïaques, mais s’inscrit désormais dans le futur réel de nos « bonnes » pratiques !
C’est pourquoi ces éléments nous amènent à suggérer une réflexion plus vaste sur les métiers de psychologue (et de psychiatre) - dans tous champs de leurs exercices, qui pourrait déboucher sur une plate-forme revendicative plus étendue.
Nous vous réaffirmons notre total soutien dans votre démarche actuelle et demeurons attentifs à l’écho que pourront rencontrer nos propositions.
Nous vous prions d’agréer, Chers camarades, l’expression de nos meilleures salutations.
Ph. GASSER,
pour le Bureau National de l’U.S.P.
10 octobre 2005
52 rue Gallieni 92240 MALAKOFF
tél. 01 46 57 85 85 – fax 01 46 57 08 60
e-mail : uspsy@free.fr
Chers Camarades,
Nous nous associons bien volontiers à votre pétition demandant le retrait de l’article 52 de la loi relative à la santé publique d’août 2004, « associant » les psychologues aux soins médico psychiatriques et induisant implicitement leur émargement dans le registre sanitaire – sinon scientiste – des « professions de santé » (comme le prévoit également le plan de Psychiatre et Santé Mentale de mars 2005), en occultant ainsi le champ des sciences humaines dont est issue la psychologie, et dans lequel devrait nécessairement demeurer inscrite la formation des psychologues.
Il nous semblerait cependant opportun, à cette occasion, et dans une démarche conjointe, de ne pas réduire nos préoccupations communes au seul retrait de l’article 52, mais de dénoncer également l’instrumentalisation insidieuse de la psychologie et des psychologues eux-mêmes, volontiers projetés, tant dans le public que dans l’exercice privé, comme des auxiliaires de soins, sinon comme des acteurs paramédicaux voués à l’exécution des soins prescrits par la fraction encore irréductibles des psychiatres, eux-mêmes cantonnés à la fonction d’ordonnateurs de Soins. L’organisation en demeurerait naturellement dévolue à l’anonyme, « big brotherienne » et toute puissante « machine » technocratico – administrative de nos tutelles et « directeurs des soins »
Des ordonnances Juppéenes à la gouvernance Douste Blazyenne, le sens – inique ? – persiste dans, la réduction du fait psychique à l’association neuronale et biochimique de molécules, ainsi plus facilement articulées … par les Agences Régionales Sanitaires, et les Agences du Médicament ! Ces « agencements » ont pour effet d’éliminer alors radicalement les « électrons libres » de nos pratiques – et nos programmes informatisés concourent aussi à l’extermination électronique des plus radicaux « libres » d’entre nous ! –, dans le consensuel et ronronnant souci de ne plus empêcher de penser en rond.
La perspective de thérapies prescrites sur ordonnance n’apparaît plus hélas comme fantasme improbable de projections paranoïaques, mais s’inscrit désormais dans le futur réel de nos « bonnes » pratiques !
C’est pourquoi ces éléments nous amènent à suggérer une réflexion plus vaste sur les métiers de psychologue (et de psychiatre) - dans tous champs de leurs exercices, qui pourrait déboucher sur une plate-forme revendicative plus étendue.
Nous vous réaffirmons notre total soutien dans votre démarche actuelle et demeurons attentifs à l’écho que pourront rencontrer nos propositions.
Nous vous prions d’agréer, Chers camarades, l’expression de nos meilleures salutations.
Ph. GASSER,
pour le Bureau National de l’U.S.P.
10 octobre 2005