Psychanalyste allemand, un des plus fidèles et des plus orthodoxes disciples de Freud, "mon rocher", comme se plaisait à dire Freud
1877 naissance à Brême (Allemagne) dans une famille juive hanséatique
Il effectue de brillantes études de médecine.
Jusqu'en 1907 travaille dans la clinique Burghölzli Mental Hospital, en Suisse, fondée par C.G. Jung où il s’initie à la psychiatrie et à la psychanalyse auprès d'Eugen Bleuler et C.G. Jung
1907 Il entre en contact avec Freud et travaille dans des directions proches de celles de Freud, notamment sur la démence précoce et le trauma sexuel, il critique Jung. Il s’installe à Berlin, où il rencontre les mêmes difficultés que Freud à Vienne : isolement, opposition des médecins à la psychanalyse, pauvreté
1909 parution d'un important essai intitulé Le Rêve et le mythe
1910 Il fonde la Société Berlinoise de Psychanalyse en 1910.
1910 - 1920 : il se consacre à des travaux cliniques divers, portant sur des phénomènes précis (névroses de guerre, névroses dites du dimanche, éjaculation précoce) ;
1921 - 1925, il produit une œuvre théorique originale, ayant essentiellement pour objet l’étude du caractère. C’est en ce domaine, ainsi que dans celui de la relation d’objet, que se situent ses innovations dans l’histoire de la théorie psychanalytique
1924 il est désigné président de l’Association psychanalytique
Il forme de nombreux analystes : Helen Deutsch, Edward Glover, Melanie Klein, Theodor Reik, qui consacre à sa mémoire le livre suscité par l’annonce de sa mort, Variations psychanalytiques sur un thème de Mahler (The Haunting Melody), Balint ...
1925 Décès à Berlin, à 48 ans des suites d'un cancer
Abraham, développant des thèmes freudiens, définit le caractère comme « la somme des réactions instinctives d’une personne à l’égard de son environnement social ». Ainsi, le caractère oral s’exprime par la faim, dont les représentants peuvent être le goût de l’interrogation, la recherche de succès, la curiosité intellectuelle. Le caractère anal (1921) implique le goût de la propreté et de l’argent, pouvant aller jusqu’à l’avarice ; enfin, le caractère génital (1925) coordonne le narcissisme et l’ambivalence des premiers stades, ce qui rend possible la socialisation. Mais c’est sans doute à propos de la relation d’objet que Karl Abraham a proposé des formulations appelées à un succès d’autant plus large qu’elles ont été reprises par son illustre élève Melanie Klein. L’objet du désir, point de référence de toutes les relations, est le lieu de « séries métaboliques » fonctionnant par paires symétriques et opposées : prendre-rejeter, incorporer-évacuer, conserver-détruire. Tel est le fondement de l’ambivalence, système de relations inverses et simultanées, germe de la théorie kleinienne de l’introjection-projection.
Comme Freud, Karl Abraham manifeste un goût pour le phénomène linguistique, accentué chez lui par un polyglottisme marqué, un souci de la recherche anthropologique (sensible dans l’étude sur Amenhotep IV). Dans l’entourage de Freud, Abraham demeure une des figures dominantes, d’autant plus qu’il est l’un des rares à n’avoir pas eu de conflit avec le fondateur de la psychanalyse.
Il s'est intéressé aux stades de développement de la sexualité infantile, décomposant le stade oral en stade oral et stade cannibalique, et désignant comme frontière entre névrose et psychose le passage du stade anal visant la défécation au stade anal visant la rétention.
Il a aussi écrit des essais de psychanalyse appliquée sur le peintre Segantini ou le pharaon Amenothep IV.
Pour lire le texte sur Segantini, cliquez ici : Abraham/Segantini
Il a influencé de nombreux auteurs, tant adhérents de la théorie de la relation d'objet que de l'égopsychology. En étant à la source de courants pourtant opposés les uns aux autres, que ce soit le kleinisme et les théories de la relation d'objet ou encore, la Psychologie du Moi. L'intérêt porté par Abraham aux modes relationnels correspondant aux divers stades du développement psychosexuel élaborés par Freud, a ouvert la porte à la psychanalyse moderne tant américaine que britannique qui vont axer leurs travaux sur cet aspect de la clinique et de la théorie.
Sources : Universalis, Wikipedia, Association internationale de l'histoire de la psychanalyse
BIBLIOGRAPHIE
Oeuvres complètes, 2 vol., Payot, Sciences de l'Homme1977.
Tome 1 : (1907-1914) : rêve et mythe. Etudes cliniques
Tome 2 : (1913-1925). Etudes cliniques
1911 Une analyse de rêve par Ovide (traduction française de l'article allemand Eine Traumanalyse bei Ovid, Zentralblatt für Psychoanalyse, II, Heft 3, Dezember 1911).
1922 L’Acte manqué d’un octogénaire (traduction française de l'article allemand Die Fehlleistung eines Achtzigjährigen, Internationale Zeitschrift Für Psychoanalyse, VIII, Heft 3, Oktober, 1922).
1923 Une théorie infantile de la conception du sexe féminin (traduction française de l'article Eine infantile Theorie von der Entstehung des weiblichen Geschlechtes, Internationale Zeitschrift für Psychoanalyse, IX, Heft 1, März 1923).
Sur Karl Abraham
Hilda ABRAHAM, Karl Abraham: biographie inachevée (1974), Paris, Presses Universitaires de France, 1976.
Lemaigre, Bernard : Karl Abraham, Paris, Presses universitaires de France, 2003. - 127 p.
Sources : site Globetrotters animé par René DesGroseillers
1877 naissance à Brême (Allemagne) dans une famille juive hanséatique
Il effectue de brillantes études de médecine.
Jusqu'en 1907 travaille dans la clinique Burghölzli Mental Hospital, en Suisse, fondée par C.G. Jung où il s’initie à la psychiatrie et à la psychanalyse auprès d'Eugen Bleuler et C.G. Jung
1907 Il entre en contact avec Freud et travaille dans des directions proches de celles de Freud, notamment sur la démence précoce et le trauma sexuel, il critique Jung. Il s’installe à Berlin, où il rencontre les mêmes difficultés que Freud à Vienne : isolement, opposition des médecins à la psychanalyse, pauvreté
1909 parution d'un important essai intitulé Le Rêve et le mythe
1910 Il fonde la Société Berlinoise de Psychanalyse en 1910.
1910 - 1920 : il se consacre à des travaux cliniques divers, portant sur des phénomènes précis (névroses de guerre, névroses dites du dimanche, éjaculation précoce) ;
1921 - 1925, il produit une œuvre théorique originale, ayant essentiellement pour objet l’étude du caractère. C’est en ce domaine, ainsi que dans celui de la relation d’objet, que se situent ses innovations dans l’histoire de la théorie psychanalytique
1924 il est désigné président de l’Association psychanalytique
Il forme de nombreux analystes : Helen Deutsch, Edward Glover, Melanie Klein, Theodor Reik, qui consacre à sa mémoire le livre suscité par l’annonce de sa mort, Variations psychanalytiques sur un thème de Mahler (The Haunting Melody), Balint ...
1925 Décès à Berlin, à 48 ans des suites d'un cancer
Abraham, développant des thèmes freudiens, définit le caractère comme « la somme des réactions instinctives d’une personne à l’égard de son environnement social ». Ainsi, le caractère oral s’exprime par la faim, dont les représentants peuvent être le goût de l’interrogation, la recherche de succès, la curiosité intellectuelle. Le caractère anal (1921) implique le goût de la propreté et de l’argent, pouvant aller jusqu’à l’avarice ; enfin, le caractère génital (1925) coordonne le narcissisme et l’ambivalence des premiers stades, ce qui rend possible la socialisation. Mais c’est sans doute à propos de la relation d’objet que Karl Abraham a proposé des formulations appelées à un succès d’autant plus large qu’elles ont été reprises par son illustre élève Melanie Klein. L’objet du désir, point de référence de toutes les relations, est le lieu de « séries métaboliques » fonctionnant par paires symétriques et opposées : prendre-rejeter, incorporer-évacuer, conserver-détruire. Tel est le fondement de l’ambivalence, système de relations inverses et simultanées, germe de la théorie kleinienne de l’introjection-projection.
Comme Freud, Karl Abraham manifeste un goût pour le phénomène linguistique, accentué chez lui par un polyglottisme marqué, un souci de la recherche anthropologique (sensible dans l’étude sur Amenhotep IV). Dans l’entourage de Freud, Abraham demeure une des figures dominantes, d’autant plus qu’il est l’un des rares à n’avoir pas eu de conflit avec le fondateur de la psychanalyse.
Il s'est intéressé aux stades de développement de la sexualité infantile, décomposant le stade oral en stade oral et stade cannibalique, et désignant comme frontière entre névrose et psychose le passage du stade anal visant la défécation au stade anal visant la rétention.
Il a aussi écrit des essais de psychanalyse appliquée sur le peintre Segantini ou le pharaon Amenothep IV.
Pour lire le texte sur Segantini, cliquez ici : Abraham/Segantini
Il a influencé de nombreux auteurs, tant adhérents de la théorie de la relation d'objet que de l'égopsychology. En étant à la source de courants pourtant opposés les uns aux autres, que ce soit le kleinisme et les théories de la relation d'objet ou encore, la Psychologie du Moi. L'intérêt porté par Abraham aux modes relationnels correspondant aux divers stades du développement psychosexuel élaborés par Freud, a ouvert la porte à la psychanalyse moderne tant américaine que britannique qui vont axer leurs travaux sur cet aspect de la clinique et de la théorie.
Sources : Universalis, Wikipedia, Association internationale de l'histoire de la psychanalyse
BIBLIOGRAPHIE
Oeuvres complètes, 2 vol., Payot, Sciences de l'Homme1977.
Tome 1 : (1907-1914) : rêve et mythe. Etudes cliniques
Tome 2 : (1913-1925). Etudes cliniques
1911 Une analyse de rêve par Ovide (traduction française de l'article allemand Eine Traumanalyse bei Ovid, Zentralblatt für Psychoanalyse, II, Heft 3, Dezember 1911).
1922 L’Acte manqué d’un octogénaire (traduction française de l'article allemand Die Fehlleistung eines Achtzigjährigen, Internationale Zeitschrift Für Psychoanalyse, VIII, Heft 3, Oktober, 1922).
1923 Une théorie infantile de la conception du sexe féminin (traduction française de l'article Eine infantile Theorie von der Entstehung des weiblichen Geschlechtes, Internationale Zeitschrift für Psychoanalyse, IX, Heft 1, März 1923).
Sur Karl Abraham
Hilda ABRAHAM, Karl Abraham: biographie inachevée (1974), Paris, Presses Universitaires de France, 1976.
Lemaigre, Bernard : Karl Abraham, Paris, Presses universitaires de France, 2003. - 127 p.
Sources : site Globetrotters animé par René DesGroseillers