A la mi-mars, l'INSERM rend publique l'expertise collective sur l'autopsie psychologique, demandé par la DGS (la Direction générale de la santé). Pour les psychologues, n'étant pas au courant de cette méthode, il s'agit d'une méthode d'analyse du parcours d'un suicidé (recueil précis d'informations dans l'entourage du défunt lors des entretiens), permettant d'améliorer la compréhension et la prévention du suicide.
L'Inserm a donc réuni un groupe de quatre experts européens qui ont passé en revue 350 publications scientifiques et différents rapports nationaux et internationaux. Cette première expertise devrait être suivie, courant 2005, du lancement d'une étude sur les conditions d'une éventuelle mise en oeuvre de cette méthode en France.
Cette méthode améliorerait le décryptage des facteurs de risque et des facteurs précipitants dans les populations données, en identifiant les antécédents, les facteurs psychosociaux ou environnementaux, ainsi que les contacts antérieurs avec les systèmes de soins des victimes, rapportent les auteurs.
Par exemple, les analyses de série de cas, puis les études cas-témoins, ont permis de confirmer la forte prévalence des troubles mentaux parmi les suicidés. La compilation de l'ensemble des données montre qu'au moins 90% des suicidés souffraient de troubles mentaux par rapport aux 27 % rencontrés chez les témoins. Tous les troubles sont représentés, mais la dépression majeure semble jouer un rôle de premier plan.
Dans le cadre du suicide en milieu carcéral, les experts estiment que l'usage de l'autopsie psychologique permettrait d'identifier précisément les situations à risque de suicide, comme les périodes d'approche du jugement, le contexte familial ou l'approche de la libération.
Plus globalement, "cette approche devrait également permettre de mieux appréhender les interactions complexes entre les différents paramètres susceptibles d'être impliqués dans le geste suicidaire", écrivent les experts.
Toutefois, ils soulignent la nécessité d'une "grande rigueur" et le besoin de standardiser la mise en oeuvre de cette technique, en particulier dans la conduite d'entretiens avec l'entourage de la victime.
Par ailleurs, le groupe d'experts souligne que la technique de l'autopsie psychologique, qui donne la parole aux proches de la victime, présente une opportunité pour aborder et écouter les proches du suicidé. (!!!!)
"Cette approche, si elle est bien menée, peut s'apparenter à un outil thérapeutique dont le nom et l'avenir restent à inventer", indique le groupe d'experts.
A ce titre, il recommande que la conduite des entretiens soit confiée à des psychologues ou des psychiatres expérimentés, capables d'aider les proches dans la gestion de leurs émotions et leur travail de deuil.
Les experts encouragent également le lancement d'études sur le suicide utilisant l'autopsie psychologique, qui devront être ciblées sur des populations spécifiques, comme les personnes âgées ou les homosexuels, qui ont été peu étudiées dans le cadre du risque suicidaire.
Le groupe d'experts recommande également que les futures études intègrent la recherche de facteurs biologiques et génétiques, pour le développement futur de la recherche en épidémiologie génétique sur le suicide.
Après l'évaluation scientifique de l'autopsie psychologique comme outil de recherche dans le cadre de la prévention du suicide, son éventuelle application en France nécessitera d'étudier sa faisabilité dans le contexte médical et juridique français et de définir les conditions de sa mise en pratique, précisent les auteurs.
Mars 2005
L'Inserm a donc réuni un groupe de quatre experts européens qui ont passé en revue 350 publications scientifiques et différents rapports nationaux et internationaux. Cette première expertise devrait être suivie, courant 2005, du lancement d'une étude sur les conditions d'une éventuelle mise en oeuvre de cette méthode en France.
Cette méthode améliorerait le décryptage des facteurs de risque et des facteurs précipitants dans les populations données, en identifiant les antécédents, les facteurs psychosociaux ou environnementaux, ainsi que les contacts antérieurs avec les systèmes de soins des victimes, rapportent les auteurs.
Par exemple, les analyses de série de cas, puis les études cas-témoins, ont permis de confirmer la forte prévalence des troubles mentaux parmi les suicidés. La compilation de l'ensemble des données montre qu'au moins 90% des suicidés souffraient de troubles mentaux par rapport aux 27 % rencontrés chez les témoins. Tous les troubles sont représentés, mais la dépression majeure semble jouer un rôle de premier plan.
Dans le cadre du suicide en milieu carcéral, les experts estiment que l'usage de l'autopsie psychologique permettrait d'identifier précisément les situations à risque de suicide, comme les périodes d'approche du jugement, le contexte familial ou l'approche de la libération.
Plus globalement, "cette approche devrait également permettre de mieux appréhender les interactions complexes entre les différents paramètres susceptibles d'être impliqués dans le geste suicidaire", écrivent les experts.
Toutefois, ils soulignent la nécessité d'une "grande rigueur" et le besoin de standardiser la mise en oeuvre de cette technique, en particulier dans la conduite d'entretiens avec l'entourage de la victime.
Par ailleurs, le groupe d'experts souligne que la technique de l'autopsie psychologique, qui donne la parole aux proches de la victime, présente une opportunité pour aborder et écouter les proches du suicidé. (!!!!)
"Cette approche, si elle est bien menée, peut s'apparenter à un outil thérapeutique dont le nom et l'avenir restent à inventer", indique le groupe d'experts.
A ce titre, il recommande que la conduite des entretiens soit confiée à des psychologues ou des psychiatres expérimentés, capables d'aider les proches dans la gestion de leurs émotions et leur travail de deuil.
Les experts encouragent également le lancement d'études sur le suicide utilisant l'autopsie psychologique, qui devront être ciblées sur des populations spécifiques, comme les personnes âgées ou les homosexuels, qui ont été peu étudiées dans le cadre du risque suicidaire.
Le groupe d'experts recommande également que les futures études intègrent la recherche de facteurs biologiques et génétiques, pour le développement futur de la recherche en épidémiologie génétique sur le suicide.
Après l'évaluation scientifique de l'autopsie psychologique comme outil de recherche dans le cadre de la prévention du suicide, son éventuelle application en France nécessitera d'étudier sa faisabilité dans le contexte médical et juridique français et de définir les conditions de sa mise en pratique, précisent les auteurs.
Mars 2005