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La psychologie et la psychopathologie du sport enseignées aux psychologues européens, J.-P. Bouchard, 25/03/2009


Rédigé le Mercredi 25 Mars 2009 à 00:00 | Lu 1044 commentaire(s)


Proposition de réforme de la formation des psychologues en France et dans l'Union européenne/A proposal for reforming psychologists' training in France and in the EuropeanUnion/Reformvorschläge zur Ausbildung der Psychologen in Frankreich und der Europäischen Union



La psychologie et la psychopathologie du sport enseignées aux psychologues européens, J.-P. Bouchard, 25/03/2009
I. Avant-propos

Cette proposition de réforme de la formation initiale des psychologues français et européens pose un cadre général, clair et simple. En suscitant l’amélioration du contenu de cette formation et en confortant la spécificité et l’unité de la profession de psychologue, tout en permettant la polyvalence de son exercice, cette réforme permettrait de mieux répondre aux demandes légitimes sans cesse plus nombreuses, plus diversifiées et plus complexes faites aux psychologues. Cette réforme, socle de la profession et de son exercice, permettrait également d’apporter une solution adaptée et de qualité au problème crucial de la formation visant à l’exercice des psychothérapies. Afin d’apporter une qualité de service optimum cet exercice des psychothérapies doit demeurer une des fonctions possibles, parmi d’autres, d’un métier à la culture théorique et pratique psychologique beaucoup plus large et de haut niveau et ne saurait se réduire à une formation, à un titre et à une profession de « psychothérapeute » au sens étroit et appauvri du terme (1). Il suffirait donc aux personnes qui souhaitent exercer les psychothérapies de devenir psychologue (ou psychiatre) de souche si elles ne le sont pas déjà.
Cette réforme aurait également de nombreuses conséquences positives dans le domaine du sport, domaine dans lequel « le mental » est au moins aussi important que « le physique ». Malgré cette évidente complémentarité entre psychisme, corps et activité sportive, la dimension psychologique du sport est fréquemment oubliée, négligée ou traitée de façon peu professionnelle. Pour mettre à la disposition des sportifs et de leur encadrement une psychologie du sport de qualité il faut que les psychologues y soient formés en grand nombre, or actuellement ce n'est pas le cas. Les psychologues doivent donc être formés à ce nouveau et vaste champ d’exercice de la psychologie. La personnalité n’étant pas sécable et fractionnable, l’enseignement de la psychologie du sport doit être inclus dans l’indispensable réforme de la formation générale des psychologues européens. Cette formation réformée et harmonisée sur le plan national et européen devrait inclure, entre autre, les fondamentaux concernant la psychologie et la psychopathologie du sport. Ainsi tout(e) psychologue nouvellement formé(e) en France et dans l'Union européenne serait à même d'offrir des prestations et des services de grande qualité aux sportifs valides et handisports de tous niveaux ainsi qu'à leur encadrement.


II. Une proposition de réforme éthique et indispensable

Les interventions et les sollicitations des psychologues dans des domaines de plus en plus variés et sensibles (champ social, éducation, justice, santé, transports, police, milieu du travail et des entreprises, armées, milieu carcéral, suivi extra carcéral, sport, orientation, prise en charge de victimes, expertises, etc.) pour des personnes de tous âges (de la conception à la mort) ne cessent de s’accroître depuis des décennies en France et en Europe en particulier. Parallèlement les connaissances et les pratiques en psychologie ne cessent elles aussi de se développer, de s’enrichir et très fréquemment les formations initiales, trop souvent disparates et inégales, des professionnels de la psychologie ne permettent plus d’assurer l’intégration de ces connaissances et de ces pratiques indispensables à un exercice professionnel valide. Le problème crucial d’une réforme du contenu et de la durée de formation des psychologues français et de l’Union européenne se pose donc avec une particulière acuité depuis de nombreuses années.

1. Le nécessaire allongement de la formation initiale des psychologues français et européens

Force est de constater que les durées de formation en cinq ou six ans (Master ou autres appellations) ne sont plus suffisantes pour intégrer la quantité de connaissances théoriques et de mises en situations pratiques nécessaires à une bonne formation. « EuroPsy » (Diplôme Européen de Psychologie) par exemple qui exigerait une sixième année, est un projet très compliqué et très insuffisant qui ne résoudrait pas les grands problèmes de la formation des psychologues et des compétences qu’ils doivent acquérir pour accéder à l’exercice professionnel, à la recherche et à l’enseignement de la psychologie. La durée de la formation initiale des psychologues doit donc être allongée. Un alignement sur le niveau doctoral du nouveau cursus européen L.M.D. (Licence, Master, Doctorat) est une durée minimale et raisonnable. Cet allongement permettrait d’intégrer les données nouvelles concernant les champs traditionnels de la psychologie, les données concernant les nouveaux champs d’application de la psychologie et devrait bien évidemment intégrer l’indispensable formation aux psychothérapies référencées aux grands modèles théoriques et pratiques dont l’intérêt est cliniquement reconnu (psychanalyse et thérapies d’orientation psychanalytique, thérapies cognitives et comportementales, thérapies systémiques, thérapies individuelles, de couples, familiales, de groupes, …). Cette formation poly-référencée permettrait de passer d’une culture encore trop souvent centrée sur l’orientation et les carences du thérapeute à une culture d’indication, d’ouverture et de compétences centrée sur l’intérêt des personnes suivies en psychothérapie.
Les enseignements de psychophysiologie et neurosciences devraient être actualisés et harmonisés en prenant en compte les grands enjeux de santé publique actuels et à venir. Ils devraient être complétés par des enseignements de psychopharmacologie.

2. Former un nombre adapté de psychologues par rapport aux besoins

Pour résumer le problème de la formation des psychologues qui ne cesse de s’aggraver dans sa spécificité française, on peut dire qu’il faut en former beaucoup moins mais qu’il faut les former beaucoup mieux.
Des effectifs massifs d’étudiants sont dans les filières universitaires. Entre un tiers et la moitié des étudiants en psychologie de l’Union européenne sont français ... Dans les 5000 psychologues sont actuellement diplômés et titrés chaque année en France après des cursus de formation très divers et le plus souvent éloignés des réalités de terrain. Ce chiffre est très excessif par rapport aux besoins, comme l’est également la constante multiplication des troisièmes cycles ou des masters qui carence les étudiants en connaissances générales théoriques et pratiques indispensables à l’exercice. Plus de deux cent intitulés partiellement ou totalement différents de masters en psychologie, créés à l’initiative d’universitaires, existent en France. La plupart permettent de porter le titre de « psychologue » … Cette multiplication totalement irréaliste des troisièmes cycles ou des masters, aux labels et aux contenus très sectorisés, a également comme effets très négatifs de minorer les possibilités d’insertion professionnelle ainsi que celles de changement de secteur d’exercice en cours de carrière. L’incohérence et la faillite, déjà anciennes mais toujours croissantes, de ce type de système au détriment des étudiants, des professionnels, des usagers et de la recherche, plaide en faveur d’une formation initiale unique de haut niveau, sanctionnée par un doctorat, harmonisée et intégrant les fondamentaux concernant tous les champs d’application de la psychologie.
L’adaptation du nombre de psychologues formés par rapport aux besoins pourrait se faire par l’instauration d’un numerus clausus à l’entrée en Master 1. Cette régulation laisserait trois ans au moins aux étudiants pour faire preuve de leurs motivations et de leurs compétences. Elle donnerait aussi aux étudiants qui ne poursuivraient pas le cursus universitaire en psychologie un niveau licence (niveau clairement reconnu sur le plan européen) de qualité pour se réorienter (concours, études ou professions nécessitant de bons pré-requis en sciences humaines et en sciences de la vie, etc.).

3. Le doctorat : un diplôme unique, clair, de haut niveau conjuguant la formation à l’exercice professionnel, la formation à la recherche et la formation à l’enseignement

Ce doctorat de niveau huit ans d’études supérieures minimum permettant d’accéder au titre de psychologue serait un diplôme signant un haut niveau de formation clairement reconnu par les usagers, les professionnels et leurs éventuels employeurs. Ce diplôme serait attribué à des personnes ayant validé des études complètes en psychologie. La nécessité d’harmonisation des formations, des diplômes et des niveaux de compétence en France et dans l’Union européenne devrait faire de ce doctorat en psychologie, au delà de la France, un diplôme professionnel commun à tous les Etats membres qui pourrait s’intituler « Doctorat européen en psychologie » ayant valeur de certification européenne.
Ce doctorat ne serait pas la généralisation du doctorat actuel (à vocation enseignement recherche) dont les carences sont régulièrement dénoncées car il appauvrit et déconnecte des nombreuses réalités les doctorants en privilégiant le travail sur un sujet unique : celui de la thèse (2). Cette formation renouvelée, de par son programme théorique et pratique revu, augmenté et adapté aux réalités, de par ses nombreuses, obligatoires, diversifiées et supervisées mises en situation sur le terrain (dans les secteurs de l’éducation, du travail et des entreprises, de la justice, de la santé, du sport, etc.) au cours des huit années d’études, préparerait beaucoup mieux à l’exercice professionnel, à la recherche et à l’enseignement. C’est donc l’optimisation de cette nécessaire et complémentaire triangulation, préparation à l’exercice professionnel, à la recherche et à l’enseignement, que réaliserait ce doctorat nouveau dans un cursus unique.
Les conséquences positives de cette réforme de la formation des psychologues, en assurant un socle commun de connaissances et de compétences théoriques et pratiques complémentaires et de haut niveau, concerneraient de nombreux domaines. En voici six exemples.

- Education : prévention, dépistage, traitement des problèmes personnels ou de l’apprentissage de la maternelle à l’université (auprès des écoliers, collégiens, lycéens et étudiants), orientation, conseil, aide à la gestion des difficultés des personnels de l’enseignement, etc.

- Santé : dépistage, prévention, diagnostic, traitement des troubles psychiques et du comportement, des conduites addictives, des problèmes psychologiques liés aux pathologies somatiques (cancer, S.I.D.A., soins palliatifs, etc.), des problèmes liés au vieillissement de la population (maladie d’Alzheimer et autres pathologies ou situations à problèmes), formation et supervision des soignants, etc.

- Justice : prise en charge des victimes, des auteurs d’infractions en milieu carcéral ou extra carcéral, lutte contre la récidive, expertises, formation des personnels à la psychologie (magistrats, avocats, personnel pénitentiaire, travailleurs sociaux,…), etc.

- Milieu du travail, des entreprises et des organisations publiques et privées : recrutement, gestion de problèmes des personnels, gestion des ressources humaines, coaching, bilans de compétences, orientation, etc.

- Sport :
• bilans de compétences
• préparation mentale
• gestion et amélioration (licite) des performances
• gestion du stress, de la réussite, des échecs, de la carrière
• prises en charge des conséquences psychologiques des pathologies physiques aiguës ou chroniques
• prises en charge des problèmes personnels qui altèrent la vie sportive
• psychothérapies
• lutte contre le dopage ciblée sur les individus et/ou sur les groupes
• lutte contre la violence associée au sport ciblée sur les individus et/ou sur les groupes
• aide à la reconversion après l’arrêt de l’activité sportive
• aide à la gestion de la post-carrière sportive
• développement de la recherche en psychologie du sport et mise à disposition des sportifs et de leur encadrement des résultats obtenus
• etc.

- Recherche : développement de nombreux axes de recherches utiles en rapport avec les nécessités de terrain dans tous les domaines d’application de la psychologie.

Une telle réforme permettant de passer à une formation plus adaptée aux réalités, plus homogène et par l’excellence des apprentissages, assurerait de meilleures garanties de service aux usagers des psychologues et à leurs éventuels employeurs. Au-delà d’une amélioration de fond de leur formation initiale et de leur offre de compétence elle permettrait aussi aux psychologues de voir une très nette amélioration de leur statut professionnel ainsi que de leur niveau de rémunération.
Selon le principe de la « clause du grand-père », les personnes déjà habilitées, lors de la création de ce doctorat, à porter le titre de psychologue ne seraient pas obligées de valider ce doctorat mais bénéficieraient des avancées générées par cette amélioration importante de la formation initiale (statut, rémunération, etc.). Si des personnes déjà habilitées à porter le titre de psychologue souhaitaient valider ce doctorat, elles pourraient le faire dans un délai et selon des modalités définis (complément de formation, validation des acquis de l’expérience, thèse, etc.).
Pour aider les étudiants à assumer matériellement l’allongement du cursus des systèmes d’aide financière (lors des trois dernières années d’études) devraient être mis en place soit sous forme d’allocations d’études, soit sous forme d’internat avec implication professionnelle rémunérée dans les grands secteurs d’exercice de la psychologie (éducation, milieu judiciaire et para-judiciaire, milieu du travail et des entreprises, santé, sport, etc.) en parallèle et en complément de la formation à l’université. L’internat devrait être privilégié car il permettrait la réalisation d’un quadruple objectif : immerger les étudiant(e)s très avancé(e)s dans l’exercice professionnel tout en continuant à les former sous tutelle de psychologues, leur offrir des terrains d’exercice et de recherche variés, adaptés aux réalités et incontournables, les rémunérer et rendre également par ce procédé un service important aux usagers (particuliers ou institutions).
Cette nouvelle génération de psychologues formés dans l’excellence et à haut niveau de compétences, serait donc particulièrement qualifiée pour exercer dans le champ sanitaire (libéral ou institutionnel), dans le champ de l’éducation, dans celui de la justice (expertises, prises en charges des victimes, suivi des infracteurs en milieu carcéral ou extra carcéral, etc.), dans le monde du travail et des entreprises, dans le milieu sportif, ainsi que dans de nombreux autres secteurs d’application.
L’amélioration très importante et indispensable apportée à la formation initiale des psychologues par la création de ce nouveau cursus doctoral n’exclurait pas la formation continue quand elle serait nécessaire en cours de carrière (actualisation des connaissances théoriques et pratiques, changement de lieu et/ou de secteur d’exercice, etc.).

4. La question du recrutement des enseignants de la psychologie à l’Université

Afin que la formation initiale des psychologues connaisse cette nécessaire avancée, il est essentiel de modifier également certains critères de recrutement et de compétence de celles et de ceux qui la dispenseront. Les critères passés et actuels de ce recrutement sont régulièrement dénoncés car ils favorisent trop souvent l’accès à l’enseignement supérieur à des personnes éloignées (voir étrangères) des réalités d’exercice et de terrain, ce qui est pour le moins paradoxal et préjudiciable à la formation des psychologues ainsi qu’à l’activité de recherche. Comment et avec quelle pertinence et avec quelle validité enseigner une discipline que l’on a peu ou pas pratiquée ou que l’on ne pratique plus depuis longtemps ?…
Une voie agrégative ou post doctorale devrait donc être créée pour recruter les futurs enseignants (maîtres de conférences et professeurs) de la psychologie dans l’enseignement supérieur (public et privé). Ce recrutement devrait prendre en compte les connaissances théoriques des candidat(e)s mais également leur connaissance de la profession et leurs qualités dans son exercice. Ainsi les critères suivants devraient être incontournables pour recruter les enseignants de la psychologie :
- la validation du doctorat réformé en psychologie (et éventuellement la validation de formations complémentaires à ce doctorat)
- l’exercice de la profession de psychologue sur le terrain (pendant au moins dix ans à temps complet avec possibilité de devenir ensuite praticien-enseignant-chercheur en psychologie, dans le secteur d’expériences et de compétences acquises, si le(la) candidat(e) est sélectionné(e) à l’agrégation)
- les aptitudes à l’enseignement et les capacités à former les futurs psychologues aux actes professionnels qu’ils seront susceptibles de réaliser : bilans, diagnostics, psychothérapies, expertises, orientation scolaire ou professionnelle, etc.
- les aptitudes à concevoir, initier, effectuer, diriger et communiquer des recherches utiles.
Le recrutement de tou(te)s les enseignant(e)s de psychologie (maîtres de conférences et professeurs) dans le vivier des psychologues professionnels expérimentés, talentueux, chevronnés et exerçant dans tous les champs d’application de la discipline, sous statut de praticien-enseignant-chercheur, est un élément capital pour réaliser cette indispensable amélioration de la formation des psychologues, de leur exercice et de leur activité de recherche. Ainsi, la mise en place au plus vite d’un doctorat réformé et d’une agrégation (ou en ce qui concerne l’agrégation d’un dispositif formalisé équivalent) pour les psychologues français et européens est une voie prioritaire de leur avenir. C’est l’intérêt commun des professionnels de la psychologie, de leurs formateurs et bien plus encore de leurs usagers (personnes ou institutions).
Cette réforme, basée sur l’excellence de la formation et des services rendus, permettrait aussi de conserver l’indispensable unité de la discipline et de la profession au delà de la multiplicité de leurs secteurs d’application et d’intervention. Elle faciliterait également les possibilités d’insertion, de changement de secteur d’exercice en cours de carrière et la mobilité géographique professionnelle au sein de chaque pays de l’Union européenne et entre les pays de l’UE. La mise en place de cette proposition de réforme de fond, tout en apportant un gain de services très important à nos concitoyens, ne serait pas plus onéreuse que le modèle actuel qui s’avère régulièrement très contre productif. Elle apporterait enfin aux usagers une clarification importante et nécessaire de la nébuleuse « psy ».

III. Conclusion

Il est plus que jamais indispensable de développer et d’actualiser la grande profession « psy » généraliste de haut niveau, la profession de psychologue, dont les usagers ont besoin dans de nombreux domaines de leur vie privée, professionnelle ou sociale. Gageons que les pays de l’Union européenne, et la France en particulier, avides de développement et de modernité, sauront initier rapidement ce type de réforme de bon sens qui, en améliorant la prise en charge des personnes et l’équilibre collectif, serait une avancée nouvelle et importante de leurs traditions humanistes (3). La complexité et l’importance capitale dans tous les domaines de la vie, du psychisme et des comportements humains, imposent l’existence de psychologues hautement qualifiés pour les appréhender. Dispenser ce haut niveau de qualification actualisé est techniquement possible et humainement incontournable. Des réformes rapides doivent rendre cette exigence réalisable. C’est l’intérêt de toutes et de tous. L’Union européenne et tous ses Etats membres doivent devenir une référence et un exemple dans le monde pour l’enseignement et l’exercice professionnel de cette discipline devenue majeure : la psychologie.


Notes:

1. Confer la création en France du titre de psychothérapeute le 9 août 2004 dont la rédaction finale des décrets d’application a été rejetée par le Conseil d’Etat.

2. Il faut rappeler que très peu de psychologues sont aujourd’hui titulaires du doctorat car dans sa forme et dans son contenu actuels très controversés ce diplôme n’est exigé que pour enseigner dans le supérieur. Le niveau actuellement nécessaire pour l’exercice professionnel en France est Bac + 5, niveau devenu insuffisant qu’il faut améliorer.

3. Selon l’Organisation Mondiale de la Santé une personne sur quatre est en souffrance psychologique.



* Communication faite dans le cadre du colloque international "Éthique et sports en Europe" organisé par le Conseil de l'Europe et l'université de Rennes 2, du 15 au 17 Avril 2009 à Rennes. France.



Abstract

I. Background

In France, as in the European Union, the number of psychologists continues to increase and constitutes by far the most important source of professionals in this field. The requests for services of psychologists in many various domains have also increased in an unprecedented way over a number of years. In spite of this development, which should continue to increase considerably, the initial training of psychologists remains uneven and disparate and often remote from, even unsuitable to, the legitimate expectations of users. It is therefore important to reform this training by extending, updating, homogenising and adapting it to current knowledge and needs, and by marking it by a single and specific degree: that of a doctorate. This new eight-year doctoral curriculum would be at the same time more complete and simpler than the European Diploma in Psychology model (EuroPsy), for instance. This latter is a very complicated and insufficient subject and would not completely resolve the great problems of psychologists’ training and the competences they need to gain in order to access professional practise, research and teaching. This extension of the psychologists’ training would make it possible to integrate new data concerning traditional fields of psychology and data concerning new fields of application of psychology and should obviously include the essential training for psychotherapies referred to the great theoretical and practical models, since their interest is clinically acknowledged (psychoanalysis and psychoanalytical therapies, cognitive and behavioural therapies, systemic therapies, therapies for individuals, couples, families, groups…). This polyreferred training would make it possible to go from a culture still too often axed on orientation and deficiencies of the therapist, to a culture of indication, opening and competence, focused on the patient's interest. Teaching of psychophysiology and neurosciences should be updated and harmonised by taking into account the great current and future stakes of public health. It should be supplemented by psychopharmacology lectures. This reform of psychologists’ training would ensure a common pedestal of increased knowledge coupled with theoretical/practical competence. The positive consequences of such a reform would relate to many fields. Here are six examples.

II. Tracks of work

Education: prevention, tracking, treatment of personal problems or of instruction from nursery school to university; orientation; council, assistance with managing difficulties of teaching staff, etc.
Health: tracking, prevention, diagnosis, treatment of psychic and behavioural disorders, of addictive attitudes, of psychological problems related to somatic pathologies (cancer, HIV, etc.), of problems related to ageing of population; training and supervision of medical staff, etc.
Justice: caring of victims, of offenders in prison or out of prison, fight against repetition, expertise, staff training (magistrates, lawyers, penitentiary staff, social workers…).
Work context: (companies, public and private organisations): recruitment, management of staff problems, human resources management, coaching, competence assessment, orientation, etc.
Sport: assessment, management and improvement of performances, management of stress, success, failures, and career, fight against doping, fight against violence, help for retraining after suspension of activity, etc.
Research: development of many useful research axes in relation to ground needs in all application fields of psychology.
Such a reform, which would make it possible to shift towards a training more adapted to reality, more homogeneous and aiming at excellence, would ensure better guarantees of service to psychologist users and to their possible employers. Beyond a deep improvement of their initial training and their offer of competence, it would also enable psychologists to witness a very clear improvement of their professional status as well as their level of remuneration. The number of trained psychologists could be adapted to the needs of our society by organizing a numerus clausus for access in a Master 1. This regulation would leave at least three years to students to show their motivations and competence. It would also give a valuable licence level (clearly recognized on the European scene) to students who do not continue the university course in psychology and want to reorientate themselves (entrance exams, studies or professions requiring good prerequisite in social studies and nature studies, etc.).

III. Some suggestions

Those already authorised to hold the title of psychologist when this doctorate is created would not be obliged to validate it, but would profit from the progress generated by this important improvement in the initial training (status, remuneration, etc). If some of these people wished to validate it, they could do so within a defined time and according to defined methods (additional training, validation of experience assets, thesis, etc.). To help students to materially take up the extension of the curriculum, systems of financial assistance (for the last three years) of studies should be set up either in the form of study allowances, or in the form of internship with remunerated professional implication in the great sectors of exercise of psychology (education, legal and paralegal sectors, industry and work sectors, health, etc.) in parallel and in addition to university training. Internship should be privileged because it would permit the achievement of four objectives: immersion of very advanced students in professional exercise while maintaining training them under supervision, to offer them various and crucial grounds of exercise and research that are adapted to reality, to remunerate them and hence also, offer an important professional service to users (individuals or institutions). The most important and essential improvement added to the initial training of psychologists by the creation of this new doctoral course would not exclude continuous training when necessary in career course.
This reform aiming at excellence, which is socially and humanly highly necessary, must obviously also be accompanied by an indispensable and important revision of the criteria in the selection and competence of those who will dispense this renewed training (the current criteria used to recruit psychology teachers have been widely contested and deemed to be, justly so, the main cause of shortcomings of the initial training of psychologists and of their professional segmentation). An aggregative or postdoctoral route should thus be created to recruit future psychology teachers in the higher education (public and private). This recruitment should take into account candidates’ theoretical knowledge, but also their knowledge of the profession and their qualities in its exercise. Thus the following criteria are essential when recruiting psychology teachers: validation of the reformed doctorate in psychology (and possibly validation of trainings complementing this doctorate); practice in the field of the psychologist's job (during at least 10 years full-time, followed by the possibility of becoming practitioner-teacher-researcher in psychology, in the sector of experiments and acquired competences, if the candidate is selected at aggregation); ability to teach and capacity to train the future psychologists for the professional acts they will be susceptible to conduct; capacity to conceive, initiate, carry out, direct and communicate useful research. Recruiting all psychology teachers in the stock of professional psychologists who are experienced, talented, skilled and who perform in all the application fields of the discipline as practitioner-teacher-researcher, is vital to implement these essential improvements in psychologists’ training, exercise and research. It is therefore a priority for the future of French and European psychologists to set up as fast as possible a reformed doctorate and an aggregation (or, with regard to the aggregation, an equivalent formalised cursus); it is the common interest of psychology professionals, of their trainers and even more so of their users (people or institutions). This reform, based on the excellence of training and services offered, would also make it possible to preserve the essential unity of discipline and profession beyond the multiplicity of their sectors of application and intervention. It would also facilitate possibilities for insertion, for change of sector in career course and for professional geographical mobility. It would finally clarify the “psy” nebula for users, which is very important and necessary.

IV. Conclusion

It is more than ever essential to develop and update in excellence the high level “psy” generalist profession, the profession of psychologist, which users need in many fields of their private, professional or social life. We should guarantee that European Union countries, eager for development and modernity, will rapidly be able to initiate this type of good sense reform, which, by improving care for people and collective balance, would be a new and important step in their humanistic traditions (according to the World Health Organization, one person out of four is in psychological distress). Since psychism and human behaviour are complex and central in all fields of life, the existence of highly qualified psychologists to help them is imperative. Reaching this high level of updated qualification is technically possible and humanly impossible to avoid. Fast reforms must make this requirement achievable. It is in the interest of all the European Union, and all its member states must become a reference and an example in the world for teaching and professional practise of what has become a key discipline: psychology.


Jean-Pierre Bouchard


Psychologue hors classes des hôpitaux, diplômé d’études supérieures spécialisées (DESS) en psychologie pathologique et clinique, docteur en psychopathologie, docteur en droit, promoteur d’une proposition de réforme de la formation initiale des psychologues en France et dans l’Union européenne.



Directive reconn qualific profess | Directive reconn qualific profess et Diplôme europeen en psychologie



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