Le débat public déclenché par l'amendement Accoyer s'amplifie. Des psychiatres ont imaginé trouver un abri derrière ces dispositions législatives installant la suprématie de la prescription médicale sur toute pratique psychothérapeutique.
Les axes prioritaires définis par le rapport Cléry-Melin, « Plan d'actions pour le développement de la psychiatrie et la promotion de la santé mentale » du 15 septembre 2003, ont parti lié avec l'amendement, comme l'a reconnu le député Accoyer lui-même lors de l'émission « Tout arrive » sur France-Culture le 13 novembre 2003. Le résultat des Etats généraux de la psychiatrie, réunis début juin 2003, constituant un véritable espoir de renouveau pour les professionnels de la discipline, a été lui-même détourné de son objectif quand certains de ses responsables semblent soutenir l'amendement Accoyer et le rapport Cléry-Melin, qui devaient leur être présentés, et ne l'ont pas été, pour des raisons évidentes. Ni l'amendement Accoyer, ni le rapport Cléry-Melin ne sont de simples mesures techniques, car ces textes cherchent à définir un nouvel exercice de la psychiatrie publique-privée et des psychothérapies, ce qui concerne la société française bien au-delà des professionnels eux-mêmes.
Nous ne pouvons laisser dire que la formation médicale, celle des spécialistes en psychiatrie soit, en tant que telle, une garantie de bonne pratique psychothérapeutique. Beaucoup d'entre nous ont acquis leur formation clinique en dehors de l'Université, qui n'était pas en mesure de la proposer, et c'est la formation personnelle, par la psychanalyse, qui leur a ouvert le champ des compétences psychothérapeutiques. Les associations analytiques sont, par les processus de contrôle qu'elles proposent, les seules à même d'en assurer la garantie.
Nous contestons que les projets d'évaluation des pratiques psychothérapeutiques à partir de modèles issus des sciences dures soient une fatalité. Nous nous opposons à ce qu'une toute-puissance évaluatrice déferle sans limites sur tous les secteurs de la vie sociale. La relation médecin-malade ou le transfert, reste un facteur de la pratique médicale impossible à attraper par le calcul. Renoncer à cette dimension porteuse des effets thérapeutiques récipiterait le recours des personnes aux pratiques magiques ou irrationnelles.
Pour une alternative à l'évaluation des pratiques telle qu'elle est définie par le « sens commun » évaluateur, pour une prise en compte de l'indépendance du transfert face aux volontés régulatrices ou évaluatrices, nous demandons au Parlement de geler l'amendement Accoyer et nous refusons les conclusions du rapport Cléry-Melin sur la psychiatrie et les psychothérapies.
Nous nous réunissons actuellement pour créer une association nationale regroupant des « psychiatres pour la psychanalyse », afin de défendre nos objectifs dans les mois qui viennent. Cette association demandera à
intégrer la « Coordination psy » proposée par J.-A. Miller.
Signez cet appel sur Forum des psychiatres
* APPP - Association des psychiatres pour la psychanalyse
Les axes prioritaires définis par le rapport Cléry-Melin, « Plan d'actions pour le développement de la psychiatrie et la promotion de la santé mentale » du 15 septembre 2003, ont parti lié avec l'amendement, comme l'a reconnu le député Accoyer lui-même lors de l'émission « Tout arrive » sur France-Culture le 13 novembre 2003. Le résultat des Etats généraux de la psychiatrie, réunis début juin 2003, constituant un véritable espoir de renouveau pour les professionnels de la discipline, a été lui-même détourné de son objectif quand certains de ses responsables semblent soutenir l'amendement Accoyer et le rapport Cléry-Melin, qui devaient leur être présentés, et ne l'ont pas été, pour des raisons évidentes. Ni l'amendement Accoyer, ni le rapport Cléry-Melin ne sont de simples mesures techniques, car ces textes cherchent à définir un nouvel exercice de la psychiatrie publique-privée et des psychothérapies, ce qui concerne la société française bien au-delà des professionnels eux-mêmes.
Nous ne pouvons laisser dire que la formation médicale, celle des spécialistes en psychiatrie soit, en tant que telle, une garantie de bonne pratique psychothérapeutique. Beaucoup d'entre nous ont acquis leur formation clinique en dehors de l'Université, qui n'était pas en mesure de la proposer, et c'est la formation personnelle, par la psychanalyse, qui leur a ouvert le champ des compétences psychothérapeutiques. Les associations analytiques sont, par les processus de contrôle qu'elles proposent, les seules à même d'en assurer la garantie.
Nous contestons que les projets d'évaluation des pratiques psychothérapeutiques à partir de modèles issus des sciences dures soient une fatalité. Nous nous opposons à ce qu'une toute-puissance évaluatrice déferle sans limites sur tous les secteurs de la vie sociale. La relation médecin-malade ou le transfert, reste un facteur de la pratique médicale impossible à attraper par le calcul. Renoncer à cette dimension porteuse des effets thérapeutiques récipiterait le recours des personnes aux pratiques magiques ou irrationnelles.
Pour une alternative à l'évaluation des pratiques telle qu'elle est définie par le « sens commun » évaluateur, pour une prise en compte de l'indépendance du transfert face aux volontés régulatrices ou évaluatrices, nous demandons au Parlement de geler l'amendement Accoyer et nous refusons les conclusions du rapport Cléry-Melin sur la psychiatrie et les psychothérapies.
Nous nous réunissons actuellement pour créer une association nationale regroupant des « psychiatres pour la psychanalyse », afin de défendre nos objectifs dans les mois qui viennent. Cette association demandera à
intégrer la « Coordination psy » proposée par J.-A. Miller.
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* APPP - Association des psychiatres pour la psychanalyse