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Création de la SARP


Rédigé le Mardi 13 Avril 2004 à 00:00 | Lu 1754 commentaire(s)



QU'EST-CE QUE LA SARP ?
LA DATE DE SA PREMIÈRE RÉUNION

Cher ( e ) Collègue,

Le 13 février dernier, nous avons créé l’Association SARP (Société d’action et de recherche en psychiatrie) qui a pris le relais de l’Appel des
psychiatres pour la psychanalyse. Le site “forumdespsychiatres” s’est fait
l’échos des débats qui ont accompagné la naissance de cette association.

Beaucoup d’entre vous les ont lu et ont souscrit à notre initiative, après
s’être associé aux premiers appels de la fin 2003. Nous vous adressons
ci-dessous le texte qui fonde notre association et le bulletin d’adhésion à
la SARP. Diffusez-le et invitez ceux qui partagent cette orientation à nous rejoindre.

Les instances syndicales et professionnelles de la psychiatrie ont montré
leur division, voire leur aveuglement face aux mesures qui organisent son
déclin.
Ne laissons pas les agents du marketing cognitivo-comportementaliste et des distributeurs de médicaments attaquer sans nuance les pratiques cliniques et thérapeutiques qui postulent une réalité psychique, comme le prétendent les rapports (CMKP-INSERM) et les amendements de ces derniers mois.

La première réunion de la SARP aura lieu le mercredi 24 mars 2004 de 16
heures à 18 heures au café-brasserie Le Capitole (arrière-salle) , 105
boulevard de Sébastopol 75002 Paris, à l’intersection de la rue de Réaumur et du bd de Sébastopol.

Société d’Action et de Recherche en Psychiatrie

Depuis l’Appel aux psychiatres pour la psychanalyse lancé en novembre
dernier sur fond de silence des instances syndicales et du comité de liaison des Etats Généraux, des psychiatres se mobilisent. Des réunions se sont tenues dans plusieurs régions de France, rassemblant des praticiens d’exercices différents (libéral, associatif, hospitalier). Les cinq réunions parisiennes du samedi matin ont permis d’en prendre la mesure, justifiant notre participation à la coordination-psy dont J.-A. Miller a eu
l’initiative et dont il est le porte-parole. En s’élevant contre l’amendement Accoyer et ses avatars (Giraud , Mattéi), contre le rapport
Cléry-Melin, en médiatisant le débat que les tutelles voulaient garder dans l’ombre, la coordination a mis l’accent sur le sort commun réservé aux professionnels du champ-psy : une attaque frontale contre les pratiques de la parole qui reconnaissent l’apport majeur de la psychanalyse au profit de pratiques cognitivo-comportementales consubstantielles aux appareils d’évaluation et de quantification qui font l’horizon purement administratif et gestionnaire des sociétés dites modernes.
La coordination-psy a commencé à démontrer qu’il n’y avait rien
d’inéluctable dans cette évolution, porteuse de catastrophes pour les
sociétés humaines qui nieraient le malaise de la condition humaine et la
folie qui lui est corollaire.
Les psychiatres sont les témoins privilégiés des effets de cette évolution
délétère et nous avons décidé qu’il fallait cesser de se taire partout où
elle se fait jour, non pas pour résister aux évolutions de la modernité,
mais pour affirmer que celle-ci peut-être influencée par la volonté des
citoyens.
Il n’est pas besoin d’une analyse très fine pour comprendre que la mort de la psychiatrie, celle qui prend ses racines dans l’histoire de l’Europe, est programmée à court terme. Le numerus clausus des études médicales et le nombre des postes d’internes pour les spécialités condamnent au terme d’une dizaine d’années la pratique psychiatrique, telle que nous l’avons développée depuis les années 1960-70 par un simple effet démographique. Les gestionnaires ont anticipé cette évolution, forçant le transfert des compétences et détruisant la pratique clinique du psychiatre par des protocoles simplistes, qu’ils entendent imposer par des « référentiels de bonne pratique »
Dès-lors le « pill pusher » pourra se généraliser et n’aura que faire de
distinguer la particularité du symptôme, son approche spécifique et la
fonction qu’il est susceptible de jouer dans le rapport du sujet à la
réalité qui le presse. Ainsi veut-on nous faire accéder au monde de
l’évaluation généralisée pour nous faire admettre une standardisation des
réponses aux demandes qui nous sont faites, toutes singulières. La pratique psychiatrique ne peut se déterminer sur l’opinion moyenne et il a fallu la pertinence d’hommes éclairés pour imposer l’idée du soin spécifique aux malades mentaux en 1838. L’opinion moyenne, au mieux nie la folie dont elle craint les effets, au pire veut imposer la ségrégation maximale au moindre coût (cf. dernier référendum suisse sur l’enfermement à vie des délinquants sexuels).
Nous ne laisserons pas faire cela ! Les échanges d’idées, le recueil
d’informations convergentes sur le processus en cours, les propositions de travail ont commencé à fleurir sur le forum des psychiatres
(http://www.forumdespsychiatres.org). L’interpellation systématique des
représentants de la profession dans différentes associations n’est pas sans effets, mais ce n’est qu’un début et nous devons nous organiser pour mieux faire connaître notre combat et lui donner plus de force.
Nous vous proposons de rejoindre l’association créée aujourd’hui, la
S.A.R.P., Société d’Action et de Recherche en Psychiatrie, qui a déjà sa
newsletter (Qui l’ouvre !), son forum bientôt rejoint par un site plus
lisible. Faites remonter les informations en vous adressant à Sophie Bialek, Pierre Sidon (psi.p@noos.fr) ou Jean-Daniel Matet(matet@wanadoo.fr), recueillez des adhésions en notant les coordonnées exactes de ceux qui veulent participer à cette bataille (nom, prénom, adresse postale, téléphone, fax, e-mail, lieux de travail).
Cette association sera représentée au sein de la nouvelle Organisation
Nationale Psy — ONP — qui vient prendre le relais de la coordination-psy.
Voici les objectifs que nous proposons de défendre dans les prochains mois :

I - Pour le maintien des conditions d’une psychiatrie clinique, contre
l’évaluation généralisée
- Libre choix du psychiatre, du psychothérapeute, du psychanalyste
- Annulation des RPC (Recommandations pour la pratique clinique) sur le
TAG (Trouble anxieux généralisé) et l’EDIA (Episode dépressif isolé de
l’adulte en ambulatoire) (cf. l’analyse de la partialité de ces RCP par
Bialek et Sidon)
- Refus des évaluations individuelles des praticiens
- Baisse du taux de remboursement des antidépresseurs hors ALD 30 (liste des affections de longue durée reconnue par la CPAM) comme ailleurs en Europe.
- Non à la circulation des données médicales confidentielles sur les
réseaux informatiques (Carte Vitale 2)
- Sortie de l’engrenage du codage par la CIM10 partout où elle se pratique : sous couvert de mesure de l’activité, ce codage est non seulement réducteur, il est foncièrement erroné. Il réalise une transgression, le regard indu de l'administration sur l'activité clinique, qui se passe de la vraie compétence clinique et fraye le passage pour les futurs outils (PMSI ou T2A) de réduction comptable des moyens de la psychiatrie.

II - Pour la défense de la psychiatrie de secteur
- Rétablissement d’un internat en psychiatrie et d’une formation spécifique des infirmiers en psychiatrie
- Maintien des structures sectorielles implantées sur les secteurs (plutôt des structures spécifiques type CAC que le passage obligé par les SAU).
- Arrêt de la fermeture des lits de psychiatrie publique et réouverture
éventuelle.
- Sectorisation des services de psychiatrie hospitalo-universitaires de
l’AP-HP.

III - Arrêt du transfert de la psychiatrie au secteur social
- Non à la psychiatrisation des enfants dans les réseaux médicaux (telle
que préconisée par le rapport INSERM 2003) à travers la prescription
généralisée de Ritaline, l’AMM donnée au Zoloft pour les TOC des enfants,
les troubles du langage confiés uniquement aux médecins.
- Non à la psychiatrisation des enfants dans les écoles, les collèges et
les lycées par la transformation des personnels pédagogiques en auxiliaires de la santé mentale.

IV - Nous nous opposerons aux organisations qui se disent représentatives de la profession et qui collaborent au démantèlement de la psychiatrie

Rejoignez-nous en envoyant votre demande d’adhésion à l’association à

SARP,
9, rue Duguay-Trouin, 75006 Paris.

Sophie Bialek Pierre Sidon Jean-Daniel Matet

Société d’Action et de Recherche en Psychiatrie




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