Lettre au Sénateur J.-P. Sueur
Charles Melman - 17/01/2007
Monsieur Jean-Pierre Sueur
Sénateur socialiste du Loiret
Monsieur le Sénateur,
Vous voulez bien vous intéresser au débat sur la formation des psychothérapeutes avec une fougue et un engagement qui appellent la considération.
On comprend votre souci de protéger la population que vous représentez des regroupements d'intérêts commerciaux (dites "Fédérations de psychothérapeutes") qui veulent transformer le champ du soin psychologique en France en un marché dont ils contrôleraient par ailleurs pratiques et formations.
Si vous imaginiez un instant que la formation et la légitimation des médecins étaient laissées à des boîtes privées, vous devineriez les modifications qui en résulteraient pour la qualité des soins et de la relation. Or, dans un domaine où la suggestion peut être amenée à jouer un grand rôle, la vénalité foncière de la situation créée n'aurait d'autre règle que celle de la libre entreprise. Qui de nous, qu'ils soient de droite ou de gauche, peut l'encourager ?
Dans ces conditions, on ne peut qu'être surpris de votre action contre un amendement (l'article 52 du projet de loi sur la Santé publique) qui même s'il vient d'un opposant politique mérite un consensus. Une formation scientifique de base doit être exigée de ceux qui veulent travailler dans le champ psy. C'est le moins qu'on puisse attendre compte-tenu du fait que "la psychothérapie" n'est pas une discipline constituée et ne peut en tant que telle être enseignée.
C'est d'ailleurs Madame Guigou, alors Ministre de la Santé de Monsieur Jospin, qui a empêché le vote de l'amendement Marchand qui confiait aux "Fédérations de psychothérapeutes" le marché qu'elles réclament aujourd'hui. Et Monsieur Miller, dont vous suivez fidèlement la politique contre l'article 52, n'a pas caché son virage à droite et son affection pour Monsieur Juppé.
Puissent ces quelques lignes vous amener à peser davantage une position qui pourrait demain amener certains de vos électeurs à vous en demander raison.
Avec mes salutations respectueuses,
Charles Melman
Fondateur de l'Association lacanienne internationale
Charles Melman - 17/01/2007
Monsieur Jean-Pierre Sueur
Sénateur socialiste du Loiret
Monsieur le Sénateur,
Vous voulez bien vous intéresser au débat sur la formation des psychothérapeutes avec une fougue et un engagement qui appellent la considération.
On comprend votre souci de protéger la population que vous représentez des regroupements d'intérêts commerciaux (dites "Fédérations de psychothérapeutes") qui veulent transformer le champ du soin psychologique en France en un marché dont ils contrôleraient par ailleurs pratiques et formations.
Si vous imaginiez un instant que la formation et la légitimation des médecins étaient laissées à des boîtes privées, vous devineriez les modifications qui en résulteraient pour la qualité des soins et de la relation. Or, dans un domaine où la suggestion peut être amenée à jouer un grand rôle, la vénalité foncière de la situation créée n'aurait d'autre règle que celle de la libre entreprise. Qui de nous, qu'ils soient de droite ou de gauche, peut l'encourager ?
Dans ces conditions, on ne peut qu'être surpris de votre action contre un amendement (l'article 52 du projet de loi sur la Santé publique) qui même s'il vient d'un opposant politique mérite un consensus. Une formation scientifique de base doit être exigée de ceux qui veulent travailler dans le champ psy. C'est le moins qu'on puisse attendre compte-tenu du fait que "la psychothérapie" n'est pas une discipline constituée et ne peut en tant que telle être enseignée.
C'est d'ailleurs Madame Guigou, alors Ministre de la Santé de Monsieur Jospin, qui a empêché le vote de l'amendement Marchand qui confiait aux "Fédérations de psychothérapeutes" le marché qu'elles réclament aujourd'hui. Et Monsieur Miller, dont vous suivez fidèlement la politique contre l'article 52, n'a pas caché son virage à droite et son affection pour Monsieur Juppé.
Puissent ces quelques lignes vous amener à peser davantage une position qui pourrait demain amener certains de vos électeurs à vous en demander raison.
Avec mes salutations respectueuses,
Charles Melman
Fondateur de l'Association lacanienne internationale