Les associations et collectifs étudiants en psychologie clinique de Nantes, Rennes et Toulouse appellent à rejeter l'article 52 relatif à l'usage du titre de psychothérapeute.
En effet, le 10 janvier 2006, la Direction Générale de le santé a communiqué aux professionnels psy concernés le projet de décret d’application définissant par voie réglementaire la formation exigible pour obtenir ce titre. Or ce projet de décret amplifie les défauts de l’article 52 jusqu’à un point inacceptable.
- Il propose que le titre de psychothérapeute soit attribué au terme d’une démarche volontaire, par l’inscription sur une liste départementale. Les psychologues, les psychiatres, les psychanalystes ne seront pas psychothérapeutes de droit, ce qui paraît contradictoire avec l’article 52, qui stipulait pourtant qu’ils le seraient.
- En effet, l’obtention du titre sera conditionnée à une formation spécifique : il est prévu un nouveau diplôme, indépendant a priori des cursus de psychologue clinicien et de psychiatre comme de ceux des psychanalystes et des psychothérapeutes actuels dans des instituts privés de formation. Il faudrait donc pour user du titre acquérir en sus ce nouveau diplôme.
- Il est stipulé notamment que cette formation devra permettre d’acquérir « la connaissance des 4 principales approches de psychothérapie validées scientifiquement (analytique, systémique, cognitivo-comportementaliste, intégrative) ». La pluralité théorique serait donc la règle.
- Enfin, cette formation de niveau Master sera confiée exclusivement à l’université.
Ce décret programme la disparition progressive de la psychologie clinique : à terme, les institutions recruteront vraisemblablement ces nouveaux professionnels, compétents dans 4 types distincts de psychothérapies au détriment des psychologues cliniciens ; les psychologues de la nouvelle génération pourraient devoir passer ce nouveau diplôme pour continuer de pratiquer des psychothérapies en institution.
La pluralité des approches, censée garantir le sérieux de la formation des professionnels psys, est ici imposée aux dépens du choix de la formation en psychopathologie clinique et de la connaissance approfondie d’un champ théorique, qui sont nécessaires à l’exercice sérieux de psychothérapies.
En fixant les approches théoriques qui seraient « scientifiquement validées », ce projet de décret outrepasse la loi. En effet le contenu théorique comme pratique des enseignements en psychopathologie ne saurait relever que du débat scientifique et de la décision des instances universitaires légitimes pour ce faire.
De plus, la formation à l’exercice de la psychothérapie ne saurait être strictement universitaire. Une expérience personnelle acquise au cours d’une psychothérapie ou d’une psychanalyse est exigible dans notre champ, de même que des supervisions auprès de professionnels plus expérimentés, et une mise à jour régulière des connaissances dans le cadre de la formation continue, dont la spécificité doit rester un choix personnel.
Ce décret participe enfin du programme de rationalisation et de rentabilisation du champ de la Santé mentale : mise en place de parcours de soin (à tel trouble psy, telle approche thérapeutique), de protocoles et de « bonnes pratiques » psy normées. Il consacre donc la dérive vers des psychothérapies d’État à visée adaptative.
En conséquence, nous, étudiants de psychologie :
- Refusons la création de cette nouvelle profession consacrant la paramédicalisation des professionnels psy et la disparition annoncée de la psychologie clinique
- Demandons donc l’abrogation de l’article 52
Pour signer la pétition : Pétition étudiants
* l'Ah Non ! : Collectif des étudiants d'orientation analytique de Rennes 2
CEPC : Coordination des Etudiants en Psychologie clinique de Nantes
PsyK : Association des étudiants de Toulouse pour le maintien du discours analytique
Premiers signataires : (par ordre alphabétique):
Valérie MORWEISER (Psychologue strasbourg) , Irène DAYOU (Dess de psychopathologie obtenu à rennes ii en 1996) , Caroline LEDUC (Rennes 2) , Fabien ANTONI (Ufr de psychologie strasbourg) , Justine GUILLET (Ulp strasbourg) , Claire BRISSON (Université de rennes ii) , Gilles CHATENAY (Rennes 2 (doctorant)) , Jessica DUPONT (Toulouse) , Laurent CADIET (Psychiatre libéral à nantes) , Laurent DUPONT (Rennes 2) , John PLANSON (Paris 7 denis diderot) , Remy BAUP (Nice) , Nicolas PENOT (Mirail -toulouse) , Catherine ALCOULOUMBRÉ (Psychanalyste, psychologue clinicienne (parisvii)) , Emmanuelle RENAUD-MEIGNEN (Rennes ii) , Hélène SCHMITT (Rennes ii) , Sophie SIMON (Rennes 2) , Herveline GIRAUDEAU (Rennes 2) , Justine BART (Victor segalen bordeaux 2) , Helene MNIESTRIS-NAYARADOU (Psychiatre à paris et corbeil-essonnes) , Dolorès ALBARRACIN (Poitiers) , Pierre-alain BEREAU (Rennes 2) , Françoise MORNINGTON (Rennes ii) , Lydie LEGENDRE (Rennes 2) , Julien BERTHOMIER (Rennes 2) , Philippe CARPENTIER ( chargé d'enseignement rennes 2) , Sophie MARRET-MALEVAL (Rennes 2) , Sébastien ROSE (Doctorant rennes2) , Yolande ARNAULT (Université aix-marseille master recherche et psychologue clinicienne insititut paoli-calmettes (clcc)) , Elisabeth BRUNET (Paris viii) , Florence RISTOT-CHECCHETTO , Stylianos KONTAKIOTIS (Rennes 2) , Lennig LE TOUZO (Rennes 2) , Michel ELIAUTOU (Aix-marseille) , Solange KANDEL (Strasbourg) , Annaelle BOURVON (Rennes 2) , Jeanne JOUCLA (Psychanalyste - rennes) , Axelle DE SAINT SAUVEUR (Paris 5) , Cécile MARTIN (Paris 7) , Grégory GOASMAT (Psychologue clinicien) , Adrian PRICE (Paris vii) , Audrey DAULY (Rennes 2) , Sarah BROCHART (Rennes) , Julie CAUTY (Rennes 2) , Mathilde HAMARD (Rennes 2) , Senja STIRN (Réseau national des psychologues) , Loïc GRAUWIN (Université charles de gaulles lille) , Julie LOPEZ (Rennes 2 haute bretagne) , Marielle BRISTAULT-FREZEL (Rennes 2) , Sandra SEHAN (Paris 5) , Aurélien JAOUEN (Rennes 2 villejean) , Pauline LABROUSSE (Paris 5 université rené descartes) , Emmanuel MARTIN (Rennes 2) , Catherine KEMPF (Psychologue) , Tristan FONTAINE (Nantes) , Annabelle GUYON (Paris 5) , Hervé PROFESSEUR CASTANET (Universite de nantes) , Benoît DELARUE (Rennes 2) , Pauline ISAAC (Universite paris 5) , Alice CREFF (Université rennes ii) , Gwendoline LANDAIS (Rennes 2 ) , Nicolas MORIN (Infirmier (saint-malo)) , Mathilde MORIN (Auditrice (saint-malo)) , Véronique BARRIERE (Rennes) , Jacques DELARUE (Psychiatre - psychanalyste (saint-malo)) , Jacqueline DELARUE (Secrétaire (saint-malo)) , Nicolas GUILLERMIC (Université rennes 2) , Antoine VERSTRAET (Université rennes 2) , Michèle FERNANDEZ , Valerie SOL-DIOP , Gilles MASSARDIER (Jean monnet) , Patrice DUBAU (Rennes 2) , Alice LE GLAUNEC (Rennes 2) , Sylvie BENKEMOUN (Paris8)