En tant que psychologues, psychiatres ou psychanalystes, nous revendiquons l'usage du terme de "psychothérapeute" pour qualifier nos pratiques psychothérapiques dans le cadre de notre exercice professionnel, et ce quelle que soit l'orientation prise par le décret d'application de l'article 52 en matière de dispositions légales relatives à l'usage du titre de "psychothérapeute".
Nous refusons la perspective d'un "formatage" par la Direction Générale de la Santé d'une nouvelle profession de "psychothérapeute" selon les critères de la logique gestionnaire de la politique de santé actuelle qui s'appuie, entre autres, sur les conclusions du rapport Cléry-Melin, le rapport de l'Académie de Médecine Pichot-Allilaire sur les psychothérapies, le rapport de l'INSERM sur l'évaluation des psychothérapies et le Plan Psychiatrie et Santé Mentale.
La création d'une nouvelle profession de santé intitulée "psychothérapeute", mentionnée sur le site internet du Ministère de la Santé à la rubrique "Professions de santé", conduirait à terme à une décrédibilisation de nos pratiques psychothérapiques de façon à orienter les patients vers ces nouveaux "psychothérapeutes" sous-formés qui apparaîtraient désormais à tort comme les seuls praticiens de la psychothérapie.
Nous n'avons pas besoin d'un label d'Etat pour exercer la psychothérapie. Nous revendiquons notre autonomie professionnelle et l'auto-régulation de nos formations initiale et continue au sein de nos professions.
Nous appelons donc nos collègues au devoir de désobéissance de l'article 52 et de son futur décret d'application.
Philippe Grosbois
responsable de la Commission Psychothérapie du Syndicat National des Psychologues
Source : Site Oedipe