L’amendement Accoyer, rendu célèbre par la colère du psychanalyste Jacques Alain Miller, va bientôt devenir une loi de la République. Proposé dans le seul but d’encadrer l’exercice des psychothérapies, le texte a évolué vers rien moins que la création de la profession de psychothérapeute et la reconnaissance légale de celle de psychanalyste.
Tout cela, on s’en doute, bouscule le petit monde de la psy qui est bien obligé de faire contre mauvaise fortune bon cœur. Mais le problème n’est pas là. Avant le deuxième passage au Sénat, la difficulté qui subsiste est celle de la formation des futurs psychothérapeutes. Doivent-ils s’astreindre, comme dans la très grande majorité des pays européens, à un cursus complet de médecine ou à un bac + 5 en psychologie avant de se spécialiser en psychothérapie. Ou bien l’exercice des psychothérapies est-il accessible après le bac, comme une spécialité ne requérant pas de cursus préalable. En d’autres termes, doit-on considérer cette activité comme relevant d’une qualification de type post-graduate ou comme le premier degré de qualification accessible en matière de psy ?
De puissants intérêts de formation préconisent cette dernière solution. Le Ministère de la Santé, escomptant faire à terme des économies en n’exigeant pas une qualification trop conséquente laisse prospérer cette même solution.
Pourtant exiger un cursus préalable aux formations de psychothérapeute va dans le sens de la protection du public, assurée ainsi d’une base généraliste et ouverte aux différentes orientations existantes.
De même exiger un cursus préalable aux formations de psychothérapeute, c’est intégrer à minima les standards européens et c’est refuser une trop grande disparité de qualification susceptible de nuire aux professionnels des autres pays européens.
Mais aujourd’hui, les sénateurs, troublés par un débat auquel ils n’étaient guère préparés, hésitent. Les clameurs des uns, les démarches insistantes des autres, les explications des troisièmes, finissent par éprouver leur bon sens. Souhaitons qu’ils se souviennent de l’intention initiale du projet : « que les patients puissent être clairement informés sur la compétence et le sérieux de ceux à qui ils se confient ».
Emmanuel Garcin
25 mai 2004
L’amendement Accoyer doit être examiné au Sénat la première semaine de Juin.
Tout cela, on s’en doute, bouscule le petit monde de la psy qui est bien obligé de faire contre mauvaise fortune bon cœur. Mais le problème n’est pas là. Avant le deuxième passage au Sénat, la difficulté qui subsiste est celle de la formation des futurs psychothérapeutes. Doivent-ils s’astreindre, comme dans la très grande majorité des pays européens, à un cursus complet de médecine ou à un bac + 5 en psychologie avant de se spécialiser en psychothérapie. Ou bien l’exercice des psychothérapies est-il accessible après le bac, comme une spécialité ne requérant pas de cursus préalable. En d’autres termes, doit-on considérer cette activité comme relevant d’une qualification de type post-graduate ou comme le premier degré de qualification accessible en matière de psy ?
De puissants intérêts de formation préconisent cette dernière solution. Le Ministère de la Santé, escomptant faire à terme des économies en n’exigeant pas une qualification trop conséquente laisse prospérer cette même solution.
Pourtant exiger un cursus préalable aux formations de psychothérapeute va dans le sens de la protection du public, assurée ainsi d’une base généraliste et ouverte aux différentes orientations existantes.
De même exiger un cursus préalable aux formations de psychothérapeute, c’est intégrer à minima les standards européens et c’est refuser une trop grande disparité de qualification susceptible de nuire aux professionnels des autres pays européens.
Mais aujourd’hui, les sénateurs, troublés par un débat auquel ils n’étaient guère préparés, hésitent. Les clameurs des uns, les démarches insistantes des autres, les explications des troisièmes, finissent par éprouver leur bon sens. Souhaitons qu’ils se souviennent de l’intention initiale du projet : « que les patients puissent être clairement informés sur la compétence et le sérieux de ceux à qui ils se confient ».
Emmanuel Garcin
25 mai 2004
L’amendement Accoyer doit être examiné au Sénat la première semaine de Juin.