Le porte-parole de l’UMP, Frédéric Lefebvre, a fait rechuter le gouvernement le 1er décembre 2008 . Il a re-proposé la détection précoce dès trois ans des « troubles du comportement de l’enfant » pour faire face à la délinquance. Il a indiqué « cela a été dans beaucoup de rapports ».
En 2006, le ministre de l’Intérieur d’alors voulait déjà mettre en oeuvre une telle mesure, en expliquant que « tous les pédiatres et pédopsychiatres le disent… ».
Près de 200 000 signataires lui répondaient « pas de zéro de conduite pour les enfants de trois ans », à l’appel de la grande majorité des professionnels de la petite enfance, sociétés savantes dans le domaine de la pédopsychiatrie, de la santé publique, de la santé des adolescents, associations et syndicats du champ de la santé, de la psychologie, de l’éducation, etc. Tous
refusaient l’amalgame entre difficultés psychologiques chez certains jeunes enfants et risque
d’évolution vers la délinquance, tous dénonçaient la confusion entre prévention et prédiction.
Prenant en compte le débat scientifique et de société qui s’en suivit, lors du colloque de
l’Inserm le 14 novembre 2006, le ministre de la santé Xavier Bertrand affirmait « la question
du dépistage précoce de ces troubles [des conduite chez l’enfant et l’adolescent], ont pu faire
naître le sentiment d’un amalgame entre troubles des conduites et délinquance des mineurs.
Je refuse fermement cet amalgame. (…) Toute association systématique entre troubles du
comportement et délinquance est non seulement infondée, mais elle amène forcément à des
réponses qui ne sont pas les bonnes. ».
Le Comité national d’éthique rappelait, dans son avis du 11 janvier 2007 qu’« Une médecine
préventive qui permettrait de prendre en charge, de manière précoce et adaptée, des enfants
manifestant une souffrance psychique ne doit pas être confondue avec une médecine
prédictive qui emprisonnerait, paradoxalement, ces enfants dans un destin qui, pour la
plupart d’entre eux, n’aurait pas été le leur si on ne les avait pas dépistés. Le danger est en
effet d’émettre une prophétie autoréalisatrice, c’est-à-dire de faire advenir ce que l’on a
prédit du seul fait qu’on l’a prédit. ».
Le collectif « Pasde0deconduite » qui a tenu deux colloques scientifiques et publié trois
ouvrages sur ces questions depuis son appel de Janvier 2006, signifie vigoureusement que le
débat a bien eu lieu, et rappelle que les instance professionnelles, politiques et éthiques se
sont finalement rejointes dans un refus de confondre la prévention et la prédiction.
Mobilisé, « Pasde0deconduite » demande au gouvernement de tenir ces engagements.
"Pasde0deconduite" appelle les parents, les professionnels et les citoyens à refuser la mise en
pratiques de ces dépistages sur les enfants et à s’opposer collectivement à toute nouvelle
tentative de criminaliser de façon prédictive le destin des enfants de trois ans.
Contact : Contact pas de 0 consuite
Site : Pasde0deconduite
Source: Stéphane Chédri
En 2006, le ministre de l’Intérieur d’alors voulait déjà mettre en oeuvre une telle mesure, en expliquant que « tous les pédiatres et pédopsychiatres le disent… ».
Près de 200 000 signataires lui répondaient « pas de zéro de conduite pour les enfants de trois ans », à l’appel de la grande majorité des professionnels de la petite enfance, sociétés savantes dans le domaine de la pédopsychiatrie, de la santé publique, de la santé des adolescents, associations et syndicats du champ de la santé, de la psychologie, de l’éducation, etc. Tous
refusaient l’amalgame entre difficultés psychologiques chez certains jeunes enfants et risque
d’évolution vers la délinquance, tous dénonçaient la confusion entre prévention et prédiction.
Prenant en compte le débat scientifique et de société qui s’en suivit, lors du colloque de
l’Inserm le 14 novembre 2006, le ministre de la santé Xavier Bertrand affirmait « la question
du dépistage précoce de ces troubles [des conduite chez l’enfant et l’adolescent], ont pu faire
naître le sentiment d’un amalgame entre troubles des conduites et délinquance des mineurs.
Je refuse fermement cet amalgame. (…) Toute association systématique entre troubles du
comportement et délinquance est non seulement infondée, mais elle amène forcément à des
réponses qui ne sont pas les bonnes. ».
Le Comité national d’éthique rappelait, dans son avis du 11 janvier 2007 qu’« Une médecine
préventive qui permettrait de prendre en charge, de manière précoce et adaptée, des enfants
manifestant une souffrance psychique ne doit pas être confondue avec une médecine
prédictive qui emprisonnerait, paradoxalement, ces enfants dans un destin qui, pour la
plupart d’entre eux, n’aurait pas été le leur si on ne les avait pas dépistés. Le danger est en
effet d’émettre une prophétie autoréalisatrice, c’est-à-dire de faire advenir ce que l’on a
prédit du seul fait qu’on l’a prédit. ».
Le collectif « Pasde0deconduite » qui a tenu deux colloques scientifiques et publié trois
ouvrages sur ces questions depuis son appel de Janvier 2006, signifie vigoureusement que le
débat a bien eu lieu, et rappelle que les instance professionnelles, politiques et éthiques se
sont finalement rejointes dans un refus de confondre la prévention et la prédiction.
Mobilisé, « Pasde0deconduite » demande au gouvernement de tenir ces engagements.
"Pasde0deconduite" appelle les parents, les professionnels et les citoyens à refuser la mise en
pratiques de ces dépistages sur les enfants et à s’opposer collectivement à toute nouvelle
tentative de criminaliser de façon prédictive le destin des enfants de trois ans.
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Site : Pasde0deconduite
Source: Stéphane Chédri