Chers collègues
Nous nous sommes réunis le 20 décembre pour débattre de l'amendement
Accoyer et de ces conséquences dans l'exercice de notre profession.
Nous avons convenu qu'au regard du contexte dans lequel cet amendement s'insère (rapport clery-melin, plan hôpital 2007, rapport matillon sur l'évaluation des métiers de santé, loi de mars 2002 sur le droit des usagers) un vaste remaniement se déploient sur l'ensemble de la "santé mentale". Dés lors, les professionnels, toutes catégories confondus sont concernés, s'ils sont soucieux de défendre un cadre de travail qui ne soit pas inféodé à la barbarie douce des méthodes d'évaluation que l'ANAES (Agence nationale en accréditation et en évaluation) et d'autres nous promettent dans un proche avenir.
Ce constat ne va pas de soi et il semble que nous n'ayons pas tirées
toutes les implications des textes produits par le ministère de la santé
et par l'ANAES. Il est donc nécessaire de poursuivre, d'échanger et de
diffuser notre travail d'analyse des documents.
Notre prochaine rencontre aura lieu le 17 janvier 2004 à 17 heures au 31 rue Clausade à Toulouse dans les locaux de l'APEAJ.
Bien à vous, Victor Rodriguez
PS : merci de me confirmer votre présence par mail ou par tél : 06 88 17
11 18
Argumentaire :
Il convient peut-être d'insister sur le fait que ce groupe de travail s'est
réuni une première fois en décembre afin d'initier un échange sur
l'évènement produit par l'amendement Accoyer.
Cet évènement est à double entrée: d'une part, il cristallise une tendance politique voire sociale à la normalisation des pratiques cliniques (dis rapidement, aligner la clinique sur la pratique médicale et "officiellement"!); d'autre part, il faut reconnaître qu'il participe fortement au tissage d'une toile des psys (initiée à l'occasion de la loi sur le système de santé et les droits des malades) qui n'est pas seulement d'internautes et qui s'organisent de plus en plus.
L'amendement Accoyer constitue le bourgeon et la boursouflure d'un processus programmé de mise au pas médical pour produire une clinique sous perfusion: même si ce processus n'est pas tout à fait planifié (même si le législateur travaille décidément beaucoup!), il contient en lui-même les données de sa fin toujours présentée comme inéluctable et qu'on pourrait résumer ainsi: l'anéantissement de tout "vide juridique", vide juridique qui laisse pourtant une place, non seulement au sujet (on s'en serait douté!) mais aussi à la possibilité même de la Loi (articulée à celle du symbolique que nous transmet le père. Il est utile de rappeler que toute version de la loi ne s'y réfère pas, loin de là, et de moins en moins à notre époque convient-il de rajouter.) Là aussi, cette question de l'état de la Loi dans notre société concerne au plus au point le clinicien, au plus près de sa pratique, si celle-ci se réfère à l'éthique du désir c'est-à-dire à la loi du désir (le désir sans référence à la loi n'est plus le désir.). C'est pourquoi, la question du "vide juridique" (à défendre donc en tant que tel en militant pour) concerne aussi bien le clinicien que le juriste ou législateur, etc. Il faut défendre que tout ne se légifère pas de le même façon, qu'il y a un impossible à cela. Prenons bien conscience que ce vide juridique concernant le champ psy a constitué jusqu'ici un formidable espace où le clinicien trouve une marge de manoeuvre pour faire respirer le sujet, ne serait-ce que de temps en temps, et même si c'est à son insu, à lui le clinicien! Avec la législation sans exception du champ psy, sans vide (on retrouve là cette question de l'exception ici bannie dont on sait qu'elle est nécessaire à l'humanité et ne nous laissons pas berner sur le fait que consentir à une exception pour le psychanalyste parmi les psys serait un consentement à prendre soin de cette exception nécessaire! La question est résolument ailleurs!), c'est cet espace de respiration pour le sujet qui est remis en question mais cette fois-ci (et c'est là que se situe peut-être le nouveau) devant la loi c'est-à-dire que l'espace du sujet deviendrait petit à petit, non plus seulement insaisissable, mais hors la loi!
LE SUJET, D'ÊTRE DIVISE, SE RETROUVERAIT HORS LA LOI ALORS QUE C'EST CETTE DIVISION MÊME QUI FONDE LA LOI.
IL FAUT REAGIR: tout d'abord en prenant la mesure des conséquences de cette logique implacable de la normalisation des pratiques (savoir comment elle progresse, identifier ses méthodes ambiguës et sournoises, etc.). Le rouleau n'est compresseur qu'à ce qu'on ne l'arrête pas.
Ce groupe toulousain entend, non pas seulement s'atteler à l'"affaire
Accoyer" mais s'appuyer sur elle, y puiser l'occasion de poser les problèmes qui nous asphyxient chaque jour un peu plus dans notre travail et ailleurs.
Ce tour de force initié par le politique, ne pourrait-on pas s'en servir?
Ce groupe s'adresse donc, au moins, à tous ceux (psychologues mais pas
seulement!) qui ne sont pas prêts à faire le deuil de la clinique basée sur
la possibilité de l'acte. Il sera certainement, comme tout groupe de
travail, ce que le collectif présent saura en faire.
FAITES CIRCULER L'INFO LE PLUS LARGEMENT POSSIBLE !
Bien cordialement et en vous invitant à venir nombreux (V. Rodriguez invite les personnes intéressées à le contacter sinon à venir directement.)
Nous nous sommes réunis le 20 décembre pour débattre de l'amendement
Accoyer et de ces conséquences dans l'exercice de notre profession.
Nous avons convenu qu'au regard du contexte dans lequel cet amendement s'insère (rapport clery-melin, plan hôpital 2007, rapport matillon sur l'évaluation des métiers de santé, loi de mars 2002 sur le droit des usagers) un vaste remaniement se déploient sur l'ensemble de la "santé mentale". Dés lors, les professionnels, toutes catégories confondus sont concernés, s'ils sont soucieux de défendre un cadre de travail qui ne soit pas inféodé à la barbarie douce des méthodes d'évaluation que l'ANAES (Agence nationale en accréditation et en évaluation) et d'autres nous promettent dans un proche avenir.
Ce constat ne va pas de soi et il semble que nous n'ayons pas tirées
toutes les implications des textes produits par le ministère de la santé
et par l'ANAES. Il est donc nécessaire de poursuivre, d'échanger et de
diffuser notre travail d'analyse des documents.
Notre prochaine rencontre aura lieu le 17 janvier 2004 à 17 heures au 31 rue Clausade à Toulouse dans les locaux de l'APEAJ.
Bien à vous, Victor Rodriguez
PS : merci de me confirmer votre présence par mail ou par tél : 06 88 17
11 18
Argumentaire :
Il convient peut-être d'insister sur le fait que ce groupe de travail s'est
réuni une première fois en décembre afin d'initier un échange sur
l'évènement produit par l'amendement Accoyer.
Cet évènement est à double entrée: d'une part, il cristallise une tendance politique voire sociale à la normalisation des pratiques cliniques (dis rapidement, aligner la clinique sur la pratique médicale et "officiellement"!); d'autre part, il faut reconnaître qu'il participe fortement au tissage d'une toile des psys (initiée à l'occasion de la loi sur le système de santé et les droits des malades) qui n'est pas seulement d'internautes et qui s'organisent de plus en plus.
L'amendement Accoyer constitue le bourgeon et la boursouflure d'un processus programmé de mise au pas médical pour produire une clinique sous perfusion: même si ce processus n'est pas tout à fait planifié (même si le législateur travaille décidément beaucoup!), il contient en lui-même les données de sa fin toujours présentée comme inéluctable et qu'on pourrait résumer ainsi: l'anéantissement de tout "vide juridique", vide juridique qui laisse pourtant une place, non seulement au sujet (on s'en serait douté!) mais aussi à la possibilité même de la Loi (articulée à celle du symbolique que nous transmet le père. Il est utile de rappeler que toute version de la loi ne s'y réfère pas, loin de là, et de moins en moins à notre époque convient-il de rajouter.) Là aussi, cette question de l'état de la Loi dans notre société concerne au plus au point le clinicien, au plus près de sa pratique, si celle-ci se réfère à l'éthique du désir c'est-à-dire à la loi du désir (le désir sans référence à la loi n'est plus le désir.). C'est pourquoi, la question du "vide juridique" (à défendre donc en tant que tel en militant pour) concerne aussi bien le clinicien que le juriste ou législateur, etc. Il faut défendre que tout ne se légifère pas de le même façon, qu'il y a un impossible à cela. Prenons bien conscience que ce vide juridique concernant le champ psy a constitué jusqu'ici un formidable espace où le clinicien trouve une marge de manoeuvre pour faire respirer le sujet, ne serait-ce que de temps en temps, et même si c'est à son insu, à lui le clinicien! Avec la législation sans exception du champ psy, sans vide (on retrouve là cette question de l'exception ici bannie dont on sait qu'elle est nécessaire à l'humanité et ne nous laissons pas berner sur le fait que consentir à une exception pour le psychanalyste parmi les psys serait un consentement à prendre soin de cette exception nécessaire! La question est résolument ailleurs!), c'est cet espace de respiration pour le sujet qui est remis en question mais cette fois-ci (et c'est là que se situe peut-être le nouveau) devant la loi c'est-à-dire que l'espace du sujet deviendrait petit à petit, non plus seulement insaisissable, mais hors la loi!
LE SUJET, D'ÊTRE DIVISE, SE RETROUVERAIT HORS LA LOI ALORS QUE C'EST CETTE DIVISION MÊME QUI FONDE LA LOI.
IL FAUT REAGIR: tout d'abord en prenant la mesure des conséquences de cette logique implacable de la normalisation des pratiques (savoir comment elle progresse, identifier ses méthodes ambiguës et sournoises, etc.). Le rouleau n'est compresseur qu'à ce qu'on ne l'arrête pas.
Ce groupe toulousain entend, non pas seulement s'atteler à l'"affaire
Accoyer" mais s'appuyer sur elle, y puiser l'occasion de poser les problèmes qui nous asphyxient chaque jour un peu plus dans notre travail et ailleurs.
Ce tour de force initié par le politique, ne pourrait-on pas s'en servir?
Ce groupe s'adresse donc, au moins, à tous ceux (psychologues mais pas
seulement!) qui ne sont pas prêts à faire le deuil de la clinique basée sur
la possibilité de l'acte. Il sera certainement, comme tout groupe de
travail, ce que le collectif présent saura en faire.
FAITES CIRCULER L'INFO LE PLUS LARGEMENT POSSIBLE !
Bien cordialement et en vous invitant à venir nombreux (V. Rodriguez invite les personnes intéressées à le contacter sinon à venir directement.)