Italie Romano Prodi libéralise la politique d'immigration
Le gouvernement italien a opéré hier un revirement de la politique d'immigration héritée de l'ère Berlusconi, ouvrant sans restriction le marché du travail aux nouveaux citoyens de l'Union européenne et accueillant plus largement les immigrés « extra-communautaires ». Comme il s'y était engagé, le gouvernement de gauche de Romano Prodi a décidé de régulariser le demi-million d'immigrés travaillant illégalement en Italie, soit 350 000 de plus que le quota fixé par le précédent gouvernement pour l'année en cours.
500 000 régularisations
Il a en revanche créé la surprise en décidant par décret la suppression de toute restriction à l'entrée des travailleurs issus des pays de l'Est récemment intégrés dans l'UE, confirmant ainsi son orientation délibérément pro-européenne. La Commission européenne a aussitôt félicité l'Italie pour sa décision, estimant qu'elle allait « profiter à l'économie italienne et au pays en entier ». L'Italie devient ainsi le huitième des quinze anciens États membres à lever toutes les restrictions à l'encontre des travailleurs de l'Est, après le Royaume-Uni, l'Irlande, la Suède, l'Espagne, le Portugal, la Finlande et la Grèce. Les sept autres États ont jusqu'en 2011 pour faire de même. Le ministre de l'Intérieur, Giuliano Amato, a justifié la régularisation de 350 000 travailleurs clandestins supplémentaires par le fait que toutes les demandes de régularisation se valaient. En mars dernier, 517 000 étrangers travaillant illégalement en Italie s'étaient bousculés devant les bureaux de poste pour déposer leur dossier et faire ainsi partie du quota de 170 000 permis de travail fixé par le gouvernement pour 2006. L'Italie a mis en place en 1998 une politique des quotas migratoires qui a été durcie sous le gouvernement de Silvio Berlusconi, avec la loi dite « Bossi-Fini ». De nombreux secteurs économiques, dont l'agriculture, jugeaient les quotas fixés trop restrictifs, tandis que la gauche faisait valoir qu'ils favorisaient le travail illégal. Le gouvernement Prodi souhaite améliorer les conditions de renouvellement des cartes de séjour, faciliter l'accès à la citoyenneté et revoir le fonctionnement des centres de rétention pour immigrants illégaux. L'Italie compte environ trois millions d'immigrés, qui trouvent assez facilement du travail dans un pays vieillissant où le taux de natalité (1,25 enfant par femme) est l'un des plus faibles de l'UE. Le décret adopté hier par le conseil des ministres comporte une mesure symbolique : il rétablit pour les familles immigrées la prime à la naissance de 1000 euros que Silvio Berlusconi avait décidé de réserver aux seuls Italiens.
Nicolas Sarkozy avec le président du Conseil italien, le week-end dernier : deux politiques d'immigration divergentes.
Source : Alsace presse, 22/07/2006
Le gouvernement italien a opéré hier un revirement de la politique d'immigration héritée de l'ère Berlusconi, ouvrant sans restriction le marché du travail aux nouveaux citoyens de l'Union européenne et accueillant plus largement les immigrés « extra-communautaires ». Comme il s'y était engagé, le gouvernement de gauche de Romano Prodi a décidé de régulariser le demi-million d'immigrés travaillant illégalement en Italie, soit 350 000 de plus que le quota fixé par le précédent gouvernement pour l'année en cours.
500 000 régularisations
Il a en revanche créé la surprise en décidant par décret la suppression de toute restriction à l'entrée des travailleurs issus des pays de l'Est récemment intégrés dans l'UE, confirmant ainsi son orientation délibérément pro-européenne. La Commission européenne a aussitôt félicité l'Italie pour sa décision, estimant qu'elle allait « profiter à l'économie italienne et au pays en entier ». L'Italie devient ainsi le huitième des quinze anciens États membres à lever toutes les restrictions à l'encontre des travailleurs de l'Est, après le Royaume-Uni, l'Irlande, la Suède, l'Espagne, le Portugal, la Finlande et la Grèce. Les sept autres États ont jusqu'en 2011 pour faire de même. Le ministre de l'Intérieur, Giuliano Amato, a justifié la régularisation de 350 000 travailleurs clandestins supplémentaires par le fait que toutes les demandes de régularisation se valaient. En mars dernier, 517 000 étrangers travaillant illégalement en Italie s'étaient bousculés devant les bureaux de poste pour déposer leur dossier et faire ainsi partie du quota de 170 000 permis de travail fixé par le gouvernement pour 2006. L'Italie a mis en place en 1998 une politique des quotas migratoires qui a été durcie sous le gouvernement de Silvio Berlusconi, avec la loi dite « Bossi-Fini ». De nombreux secteurs économiques, dont l'agriculture, jugeaient les quotas fixés trop restrictifs, tandis que la gauche faisait valoir qu'ils favorisaient le travail illégal. Le gouvernement Prodi souhaite améliorer les conditions de renouvellement des cartes de séjour, faciliter l'accès à la citoyenneté et revoir le fonctionnement des centres de rétention pour immigrants illégaux. L'Italie compte environ trois millions d'immigrés, qui trouvent assez facilement du travail dans un pays vieillissant où le taux de natalité (1,25 enfant par femme) est l'un des plus faibles de l'UE. Le décret adopté hier par le conseil des ministres comporte une mesure symbolique : il rétablit pour les familles immigrées la prime à la naissance de 1000 euros que Silvio Berlusconi avait décidé de réserver aux seuls Italiens.
Nicolas Sarkozy avec le président du Conseil italien, le week-end dernier : deux politiques d'immigration divergentes.
Source : Alsace presse, 22/07/2006