Je voudrais revenir sur la question de la formation à la psychothérapie :
Du côté des dits psychothérapeutes auto-réglementés, on assène à qui veut l’entendre que le dit psychothérapeute doit avoir fait une psychothérapie/analyse/travail personnel sous la direction d’un psychothérapeute diplômé par l’école où il postule, pour pouvoir accéder à cette fonction…
Or cette affirmation est malhonnête parce qu’elle ne rend pas compte des différences existant entre les écoles. Elle omet de préciser, notamment, que la condition citée n’est pas demandée dans au moins 2 des écoles, et non des moindres, puisqu’il s’agit de l’école cognitivo-comportementale et de l’école systémique.
De ce fait, l’affirmation corollaire, selon laquelle la formation à la psychothérapie serait impossible à réaliser à l’Université, est par conséquent mensongère également.
Cette affirmation se retrouve du reste dans des discours qui occultent honteusement l’existence de nombreux DU et DESU, qui sont autant de spécialisations de type universitaire en psychothérapie.
Par ailleurs, curieusement, aucune précision n’est donnée quant à la manière dont le postulant psychothérapeute doit soi-disant avoir « traversé sa propre histoire » pour devenir un professionnel : « il s’agit, nous dit-on, de la psychanalyse ou psychothérapie personnelle préalable, baptisée dans notre proposition « processus psychothérapeutique personnel ». Ce « travail sur soi », fondamental, permet au psychothérapeute de comprendre en profondeur ce qui se passe chez le « consultant » et surtout, il évite la projection inconsciente de ses propres problèmes ou options sur une personne influençable ou vulnérable »
Or, c’est ici que se pose la question de la validité des arguments exposés dans les lignes qui précèdent, question qui va bien au-delà, faut-il le préciser, de la simple séduction des mots…car ce n’est pas avec des dogmes stériles que l’on résout les problèmes auxquels on prétend apporter des solutions…
Prétendre qu’un travail personnel peut permettre de comprendre le consultant en profondeur, et d’éviter la projection inconsciente de ses propres problèmes ou options, est en fait une énorme erreur, si ce n’est un énorme mensonge. Pour quelles raisons ? Il y en a plusieurs…
Tout d’abord dans le simple fait d’engager un consultant (a fortiori quand il s’agit d’un candidat psychothérapeute) à faire telle psychothérapie ou telle analyse, comment ne pas voir qu’il y a d’ores et déjà une projection d’une problématique, qui ne peut venir de lui seul, et qui présuppose que la thérapie ou l’analyse en question est le (seul) moyen de « liquider » sa problématique ?
Comment ne pas voir que cette « injonction thérapeutique », prise comme exigence préalable à la formation d’un psychothérapeute, loin de concourir à la prétendue libération du consultant, est d’abord un assujettissement, une violence symbolique dont l’institution qui la réclame est porteuse, violence qui dénie son autonomie, dans le même temps où elle prétend la lui faire acquérir…
Un aspect important est que la plupart des auteurs qui prennent position sur la psychothérapie, le font uniquement à partir de leurs connaissances et de leurs convictions personnelles, qui trop souvent sont limitées à leurs chapelles, et qui apparaissent pour cette raison, comme autant de dogmes.
Il y a un manque d’ouverture flagrant, un refus, pour ne pas dire un déni de l’altérité, dans un domaine où pourtant chacun se targue d’être analysé ou d’avoir fait un travail sur soi, ce qui devrait logiquement impliquer tout le contraire de la fermeture en question…
On nous dit que le travail personnel « permet au psychothérapeute de comprendre en profondeur ce qui se passe chez le « consultant »…alors que c’est la théorie du thérapeute, et seulement la théorie, parce qu’elle introduit la dimension personnelle des expériences dans des champs universalisants de significations, qui remplit ce rôle…comme le montrent de nombreux travaux.
Sans cela, en quoi une expérience personnelle, stricto sensu, peut-elle permettre de comprendre les autres ?
Le problème ici, c’est donc que comme ailleurs, on n’explique rien, on ne démontre rien…on ne fait même pas état des contradictions et des divergences de points de vue, entre les théories…les affirmations sont péremptoires, les discours sont creux et vides de sens…parce que auto-référentiels, fermés sur eux-mêmes…
On nous dit aussi que « le travail personnel permet d’éviter les projections inconscientes des problèmes et options du thérapeute… »
Cela revient à prétendre que le travail du thérapeute peut et doit s’exercer dans la plus grande neutralité, ce qui est là encore totalement faux, du point de vue développé ci-dessus, qui est celui de plusieurs écoles…
Cela laisse entendre que l’influence exercée par la théorie du thérapeute et par son contre-transfert peut être neutralisée, et tout cela dans le même temps où les séances se déroulent, ce qui est impensable…
Or il est clair ici que le psychothérapeute n’est pas et ne sera jamais un simple miroir où viennent se réfléchir les pensées du patient…En d’autres termes, au travers de son intentionnalité, le psychothérapeute n’est pas, ne saurait être neutre..
Pour finir un peu plus légèrement, on nous dit que le postulant doit avoir été analysé…
- « Par qui ? dans quelles conditions ? pendant combien de temps ? avec quelles exigences pour lui-même et pour son superviseur ? Les conditions de contrôle de la supervision sont-elles garanties, et de quelle manière ? Qui contrôle le superviseur… et le superviseur du superviseur ?
Le superviseur est haut dessus de tout soupçon d’intentionnalité…
Ah bon… »
Du côté des dits psychothérapeutes auto-réglementés, on assène à qui veut l’entendre que le dit psychothérapeute doit avoir fait une psychothérapie/analyse/travail personnel sous la direction d’un psychothérapeute diplômé par l’école où il postule, pour pouvoir accéder à cette fonction…
Or cette affirmation est malhonnête parce qu’elle ne rend pas compte des différences existant entre les écoles. Elle omet de préciser, notamment, que la condition citée n’est pas demandée dans au moins 2 des écoles, et non des moindres, puisqu’il s’agit de l’école cognitivo-comportementale et de l’école systémique.
De ce fait, l’affirmation corollaire, selon laquelle la formation à la psychothérapie serait impossible à réaliser à l’Université, est par conséquent mensongère également.
Cette affirmation se retrouve du reste dans des discours qui occultent honteusement l’existence de nombreux DU et DESU, qui sont autant de spécialisations de type universitaire en psychothérapie.
Par ailleurs, curieusement, aucune précision n’est donnée quant à la manière dont le postulant psychothérapeute doit soi-disant avoir « traversé sa propre histoire » pour devenir un professionnel : « il s’agit, nous dit-on, de la psychanalyse ou psychothérapie personnelle préalable, baptisée dans notre proposition « processus psychothérapeutique personnel ». Ce « travail sur soi », fondamental, permet au psychothérapeute de comprendre en profondeur ce qui se passe chez le « consultant » et surtout, il évite la projection inconsciente de ses propres problèmes ou options sur une personne influençable ou vulnérable »
Or, c’est ici que se pose la question de la validité des arguments exposés dans les lignes qui précèdent, question qui va bien au-delà, faut-il le préciser, de la simple séduction des mots…car ce n’est pas avec des dogmes stériles que l’on résout les problèmes auxquels on prétend apporter des solutions…
Prétendre qu’un travail personnel peut permettre de comprendre le consultant en profondeur, et d’éviter la projection inconsciente de ses propres problèmes ou options, est en fait une énorme erreur, si ce n’est un énorme mensonge. Pour quelles raisons ? Il y en a plusieurs…
Tout d’abord dans le simple fait d’engager un consultant (a fortiori quand il s’agit d’un candidat psychothérapeute) à faire telle psychothérapie ou telle analyse, comment ne pas voir qu’il y a d’ores et déjà une projection d’une problématique, qui ne peut venir de lui seul, et qui présuppose que la thérapie ou l’analyse en question est le (seul) moyen de « liquider » sa problématique ?
Comment ne pas voir que cette « injonction thérapeutique », prise comme exigence préalable à la formation d’un psychothérapeute, loin de concourir à la prétendue libération du consultant, est d’abord un assujettissement, une violence symbolique dont l’institution qui la réclame est porteuse, violence qui dénie son autonomie, dans le même temps où elle prétend la lui faire acquérir…
Un aspect important est que la plupart des auteurs qui prennent position sur la psychothérapie, le font uniquement à partir de leurs connaissances et de leurs convictions personnelles, qui trop souvent sont limitées à leurs chapelles, et qui apparaissent pour cette raison, comme autant de dogmes.
Il y a un manque d’ouverture flagrant, un refus, pour ne pas dire un déni de l’altérité, dans un domaine où pourtant chacun se targue d’être analysé ou d’avoir fait un travail sur soi, ce qui devrait logiquement impliquer tout le contraire de la fermeture en question…
On nous dit que le travail personnel « permet au psychothérapeute de comprendre en profondeur ce qui se passe chez le « consultant »…alors que c’est la théorie du thérapeute, et seulement la théorie, parce qu’elle introduit la dimension personnelle des expériences dans des champs universalisants de significations, qui remplit ce rôle…comme le montrent de nombreux travaux.
Sans cela, en quoi une expérience personnelle, stricto sensu, peut-elle permettre de comprendre les autres ?
Le problème ici, c’est donc que comme ailleurs, on n’explique rien, on ne démontre rien…on ne fait même pas état des contradictions et des divergences de points de vue, entre les théories…les affirmations sont péremptoires, les discours sont creux et vides de sens…parce que auto-référentiels, fermés sur eux-mêmes…
On nous dit aussi que « le travail personnel permet d’éviter les projections inconscientes des problèmes et options du thérapeute… »
Cela revient à prétendre que le travail du thérapeute peut et doit s’exercer dans la plus grande neutralité, ce qui est là encore totalement faux, du point de vue développé ci-dessus, qui est celui de plusieurs écoles…
Cela laisse entendre que l’influence exercée par la théorie du thérapeute et par son contre-transfert peut être neutralisée, et tout cela dans le même temps où les séances se déroulent, ce qui est impensable…
Or il est clair ici que le psychothérapeute n’est pas et ne sera jamais un simple miroir où viennent se réfléchir les pensées du patient…En d’autres termes, au travers de son intentionnalité, le psychothérapeute n’est pas, ne saurait être neutre..
Pour finir un peu plus légèrement, on nous dit que le postulant doit avoir été analysé…
- « Par qui ? dans quelles conditions ? pendant combien de temps ? avec quelles exigences pour lui-même et pour son superviseur ? Les conditions de contrôle de la supervision sont-elles garanties, et de quelle manière ? Qui contrôle le superviseur… et le superviseur du superviseur ?
Le superviseur est haut dessus de tout soupçon d’intentionnalité…
Ah bon… »